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Mondial - Un gardien en feu et une attaque retrouvée : comment la France s’est métamorphosée

Vincent Roussel

Mis à jour 15/01/2021 à 08:15 GMT+1

MONDIAL 2021 - Vainqueurs de la Norvège pour leur entrée en lice (24-28), les Tricolores ont été surprenants, loin de ce qu'ils avaient produit avant d'arriver en Egypte. Pour disposer des doubles vice-champions du monde en titre, les Bleus ont réussi, avec plus d'envie notamment, tout ce qu'ils avaient raté jusqu'ici. Décryptage.

Kentin Mahé félicite Michael Guigou

Crédit: Getty Images

Docteur France et Misters Bleus ? Entre le nul piteux concédé il y a cinq jours par les Tricolores à Créteil face à la Serbie (26-26) et l’excellente prestation, où tout n’a certes pas été abouti, pour dominer la Norvège (24-28) en entrée du Mondial en Egypte ce jeudi, les hommes de Guillaume Gille ont radicalement changé de visage. Un succès précieux et inattendu qui s’est dessiné autour de trois secteurs clés.

Un gardien en mode superman

Wesley Pardin a réalisé une entrée fracassante dans ce mondial. Sa prestation, qui est aussi une victoire de Guillaume Gille, le sélectionneur, qui a choisi de le faire débuter dans les buts tricolores plutôt que Vincent Gérard, son habituel titulaire, a porté l’équipe de France, rassérénée en voyant son dernier rempart multiplier les parades.
Sur un petit nuage, le joueur d’Aix n’en a pour autant pas oublié ses coéquipiers à la fin de la partie au micro de beIN Sports : "Personnellement, j’ai vécu une soirée parfaite, c’était mon premier match de championnat du monde, c’était un peu une surprise de débuter, je l'ai appris juste avant l'échauffement. Je tiens à remercier l’équipe de son soutien, pour m’aider à réaliser une bonne prestation". "Sans [s]e prendre la tête", il a causé des migraines aux attaquants adverses, solide dans les moments importants et auteur de plusieurs parades extraordinaires, notamment à six mètres.
Au total, il a repoussé 18 tentatives adverses, avec un pourcentage impressionnant de réussite (45%). "J'ai gardé le même état d'esprit qu'en club, un peu de folie, d'instinct, d'envie, de hargne", a résumé celui qui a été élu homme du match. S’il parvient à conserver ce niveau de performances tout au long de la compétition, les Bleus peuvent voir venir.

Une défense plus compacte

Moins pointée du doigt que l’attaque lors de la double-confrontation face à la Serbie, la défense tricolore avait laissé paraître de nombreuses failles qui ne laissaient rien augurer de bon face à une Norvège composée de redoutables artilleurs, dont l’ex-joueur du PSG Sander Sagosen. Si les Norvégiens ont été loin de leurs standards, les Bleus de Luka Karabatic et Ludovic Fabregas ont aussi retrouvé de la stabilité et de la solidité derrière pour s'imposer : "C’est vraiment là où on a été performants ce soir, a même estimé le frère de Nikola après-match. On a réussi à rester compacts, on a été forts dans les duels et dans l’entraide. On avait beaucoup d’envie, on savait que c’était le secteur où il était plus facile de bien faire les choses avec de l’envie et de l’agressivité".
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Luka Karabatic lors de Norvège-France - 14 janvier 2021

Crédit: Getty Images

Un changement radical qui est venu, plus que du travail tactique, d’un déclic mental, selon le joueur du PSG : "C’est la peur qui nous a poussé à nous lancer et à ne pas nous poser de questions. On a tout lâché, l’état d’esprit et la combativité étaient là ce soir, c’est sur ça qu’il faut qu’on s’appuie tout au long de la compétition", a insisté le pilier de la défense tricolore. Qui s’est en plus montré perfectionniste : "Malgré la victoire tout n’est pas réglé, il faut continuer de travailler, continuer à améliorer notre jeu".

En attaque, quel réveil !

Le kung-fu réalisé d’entrée par Mahé, sur une passe astucieuse de Guigou, a donné le ton. "Clairement, il y a eu un déclic", a d’ailleurs indiqué le second, toujours au micro de beIN Sports, après le match pour expliquer ce changement radical de niveau. Pour terrasser la Norvège, les Bleus ont utilisé tout ce qui leur avait manqué jusqu’alors pour briller. Tout d’abord, des combinaisons offensives beaucoup plus variées, avec notamment l’apport des ailiers qui, en dézonant souvent pour venir apporter le surnombre plein axe à six mètres, ont déstabilisé l’arrière-garde nordique.
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Valentin Porte (France-Norvège)

Crédit: Getty Images

"[Après la Serbie], on a eu le temps de se remettre en questions, racontait le joueur de Veszprem. On a su entamer ce match avec envie, tactiquement on était en place. Il fallait mettre la tête par terre, c'est ce qu'on a fait. On a essayé de mettre l'accent sur les extérieurs. Contre les Norvégiens, on savait qu’il faut souvent finir sur l'aile. Il fallait chercher des courses derrière leurs dos, c’est pour ça qu'on a lâché deux ou trois kung-fu. On savait qu’ils avaient une équipe dense au milieu, on a plutôt bien travaillé sur ce point-là, c'est satisfaisant que ça ait porté ses fruits".
Mahé, en plus de se montrer redoutable à 7 mètres (3/3), a aussi fait preuve de plus de spontanéité devant le but, prenant sa chance plus souvent et parvenant souvent, avec réussite, à terrasser à lui tout seul la défense adverse. L’apport de Nedim Remili, capable lui aussi de faire la différence seul à neuf mètres comme de faire les décalages propices, a encore plu. Alors que les arrières Dika Mem et Timothey N’Guessan ont longtemps eu du mal à se mettre au diapason, ils ont apporté leur pierre à l’édifice en fin de match, notamment le second. "Gagner avec la manière aujourd'hui contre une équipe de Norvège favorite, ça nous redonne la banane et ça nous lance très bien dans ce championnat du monde". Espérons que cela continue dès samedi face à l’Autriche.
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