Championnat du monde de handball - En folie avec le PSG un après son agression, Prandi veut enfin briller avec les Bleus

L'histoire d'amour va-t-elle enfin commencer entre Elohim Prandi et l'équipe de France ? Blessé lors du Mondial 2021, absent de la campagne olympique victorieuse à Tokyo et du dernier Championnat d'Europe 2022, l'arrière-gauche du Paris Saint-Germain fait cette fois bien partie du voyage en Suède et en Pologne. Avec un sentiment de revanche pour l'habiter, comme depuis plusieurs mois.

A 24 ans, le dynamiteur tricolore compte bien surfer sur son excellent début de saison en club pour (enfin) franchir un palier en sélection. Plusieurs même si l'on s'en fie aux dernières sorties de l'ambitieux Elohim, promis à un brillant avenir depuis des lustres. Un peu plus d'un an après le drame de la Saint-Sylvestre où il a subi plusieurs coups de couteaux, Prandi veut désormais marquer le coup chez les Bleus pour son premier championnat du monde avec les A.

Du chemin, Elohim Prandi en a parcouru au cours des derniers mois et c'est peu dire. Un parcours du combattant, presque. Agressé au couteau lors du réveillon il y a un an, l'ancien joueur de l'USAM Nîmes aurait pu ne jamais regoûter au handball. "À une ou deux reprises, oui, je me suis senti partir pour de vrai. Il m'est arrivé de ne pas vouloir fermer les yeux pour dormir par peur de ne jamais les rouvrir", confiait le Tricolore dans un entretien au Parisien en mars 2022.

Cette tragique nuit a d'ailleurs été l'occasion pour l'international français de faire un tri, de se recentrer pour ouvrir une nouvelle page de sa carrière comme il l'expliquait récemment à beIN SPORTS. "J'ai failli craquer, je n'en pouvais plus. J'ai eu pas mal de temps pour réfléchir, me remettre en question et savoir ce que je voulais faire, qui je voulais être."

De retour en forme, l'arrière-gauche n'a pas ménagé ses efforts pour retrouver son meilleur niveau. "Je mesure le chemin parcouru depuis un an. Pour moi, il s'agissait de travailler pour revenir. Je dois encore refaire plein de choses et montrer que je peux garder cette place dans cet effectif (ndlr, de l'équipe de France) à long terme, montrer que je suis fiable et que l'on peut compter sur moi quand on va me solliciter."

Et le joueur de 24 ans peut capitaliser sur ses forces et sur son début de saison pour briller avec les Bleus. Buteur à 88 reprises en 14 matches de D1 avec une moyenne de 6,3 buts par rencontre, la dynamite du PSG, avec qui il a récemment prolongé jusqu'en 2026, possède le meilleur pourcentage de réussite au tir du championnat (63,7%). Ses statistiques flambent également en Ligue des champions où il a déjà scoré 54 fois en 9 sorties avec une réussite similaire (68%). Sans oublier un altruisme précieux où il multiplie les caviars pour ses compères.

C'est surtout sur le plan du leadership et de la gestion des événements que Elohim Prandi a franchi un cap. Une aubaine pour Paris et pour les Bleus donc comme il le soulignait pendant la préparation du Mondial. "Je me sens bien plus apaisé, plus tranquille, et bien plus concentré sur mes objectifs, dans la vie comme dans le hand." "La meilleure façon de laisser les épreuves derrière soi, c’est d’être performant", lâchait le joueur dans une entrevue avec le Journal du Dimanche.

Souvent impérial sur le plan offensif avec un bras droit très puissant pour trouver la faille, le joueur de 24 ans affiche de gros progrès sur le plan de l'explosivité et de la compréhension du jeu depuis quelques mois comme il l'analysait avec nos confrères de beIN. "Je suis plus fort, je suis plus rapide, c'est une réalité. J'essaie toujours de travailler ma tonicité. Je veux 'm'optimiser' pour être le joueur le plus complet et le plus fort possible."

Talent incommensurable, l'arrière-gauche a hélas multiplié les rendez-vous manqués avec les Bleus. 2023 est l'année de la revanche et il le sait. A un poste très chargé tant sur le plan quantitatif que qualitatif, Elohim Prandi a pourtant une carte à jouer dans le collectif de Guillaume Gille. En concurrence avec le Nantais Thibaud Briet, autre promesse de ce groupe France, la légende Nikola Karabatic ou encore Romain Lagarde, le Parisien est déterminé à se faire un nom.

"C'est bon, j'ai fait mes deux, trois erreurs de situation, maintenant c'est fini. Je n'ai pas envie qu'on me prenne pour un jeune. J'ai donné, j'ai 24 ans", s'est fendu le rigoureux guerrier après le match amical contre les Pays-Bas début janvier (43-32) dans des propos rapportés par L'Équipe.

Discret sur le plan statistique face à la Pologne mercredi soir (0/1), le déménageur, "éternel insatisfait" comme il aime se décrire, devrait avoir quelques belles opportunités de briller ce samedi pour le deuxième match de poule face à l'Arabie Saoudite (coup d'envoi, 18h). Et définitivement amorcer la reprise de son idylle avec l'équipe de France.