MONDIAL | FRANCE-ALLEMAGNE (35-28) | "C'est ce dont on rêve quand on est gamin " : Desbonnet, le match d'une vie

Ces Bleus-là vont être difficiles à faire tomber. D'abord parce que leur sept titulaire est difficilement décrochable au score, même lorsqu'il ne domine pas, comme ce fut le cas au début de la rencontre. Le gardien allemand Andreas Wolff avait bien commencé la partie en étant infranchissable (5 arrêts sur les 10 premiers tirs tricolores), quand à l'autre bout du terrain, Vincent Gérard laissait passer bien plus de tirs que d'habitude. Pourtant, l'écart n'a jamais franchi la barre des 4 buts (7-11 à la 15e minute).

Alors, quand les remplaçants sont entrés en jeu, la dynamique a changé pour de bon. S'il ne fallait retenir qu'un nom pour illustrer ce vent de fraîcheur venu du banc, ce serait celui de Rémi Desbonnet, le gardien de Montpellier, dont le mètre 82 a fini par écoeurer les tireurs allemands en seconde période (14/30 au total). Le match d'une vie pour le gardien de 30 ans, qui avait les larmes aux yeux au coup de sifflet final.

"C'est bien les jours comme ça. [...] C'est vrai que quand ça se passe comme ça, c'est magique", avouait avec retenue le gardien français sorti du chapeau. Ce qui ne l'empêchait pas d'être lucide : il vient de vivre le match le plus important de sa carrière. "Oui, évidemment , avec l'enjeu, le monde qui regarde... C'est incroyable, c'est ce dont on rêve quand on est gamin et qu'on rentre dans une salle de hand pour la première fois."

Kentin Mahé, lui aussi sorti du banc et très solide en seconde période, n'a pas manqué d'en placer une après la rencontre pour le héros de la soirée. "Je suis super content pour Rémi, il a fait un super match."

"Le mot d'ordre, c'était de ne pas perdre patience, de rester persévérants, et de les avoir à l'usure", expliquait également le demi-centre. C'est exactement ce qu'ont su faire ces Bleus, mis à mal par le tonitruant Juri Knorr dans le premier quart d'heure, avant que celui-ci ne disparaisse des débats. "Tout le monde a apporté un petit quelque chose à cette victoire", abondait le coach tricolore Guillaume Gille à l'issue de la rencontre.

"C'est aussi les matches de haut niveau, où le rapport de force évolue, qui amènent certains joueurs à apporter une pierre à l'édifice importante", concluait le technicien. Melvyn Richardson, auteur de 2 jet de 7 mètres cruciaux en fin de premier acte, Nicolas Tournat et Kentin Mahé, 12 buts à eux trois, ne figuraient pas dans le sept de départ, mais se sont montrés vitaux pour l'équipe de France ce mercredi soir. Les Bleus sont solides, et si l'on en doutait, on sait après cette victoire que les Bleus ont de la ressource.