La France enfin lancée ?

Jusqu'ici, tout va bien. La France est qualifiée pour le 2e tour du championnat d'Europe et conserve toutes ses chances de qualification pour les demi-finales. Avec trois points en besace, les hommes de Claude Onesta ont réussi à franchir une première étape qui semblait pourtant plus facile à gérer. Mais toute championne olympique et du monde qu'elle est, l'équipe tricolore a tout de même eu du mal à se lancer dans l'une des compétitions les plus relevées du monde. C'est cela aussi la spécificité d'un Euro, où les plus fortes nations internationales sont regroupées. La Hongrie et la République tchèque ne sont pas des références dans le petit monde du handball, mais le challenge de battre la meilleure nation masculine du moment décuple les envies.

Le point pris face à l'Espagne, ancienne championne du monde, a été finalement un soulagement (24-24), les Hongrois ayant été éliminés par les Tchèques (33-26). Grâce à ce résultat, les Bleus partent pour le tour principal à Innsbruck avec trois points, deux gagnés contre les Tchèques (21-20) et un contre l'Espagne. Et se retrouvent même en tête du classement du 2e tour, à égalité avec les Ibériques et les Polonais, le nul concédé le premier jour à des Magyars (29-29) étant effacé des tablettes. Une chance car une qualification hongroise aux dépens des Tchèques aurait sérieusement contrarié les chances françaises de jouer les demi-finales. Avec toutes les cartes en main, les hommes de Claude Onesta affronteront la Pologne, la Slovénie et l'Allemagne dès dimanche avec un espoir de triplé toujours d'actualité. C'est ça aussi, la force des champions.

Si les Français peuvent regretter de ne pas avoir gagné face à l'Espagne, alors qu'ils comptait 6 buts d'avance au cours de la seconde période (18-12), tout n'a pas été noir. Comme face à la Hongrie, la défense a péché. Une défense qui s'est toutefois reprise en fin de rencontre permettant de sauver un précieux point. "Derrière, on est un petit peu moins agressif, constate Daniel Narcisse qui a du mal à être incisif en attaque. "En défense, on n'arrive pas à les tenir. On a vu que quand on est concentré et que l'on met beaucoup d'énergie, de combativité en défense, on pouvait poser beaucoup de problèmes à une équipe espagnole en pleine confiance." C'est le point rassurant de cette fin de semaine, diront les plus optimistes.

"On a fait un gros match sur 60 minutes. Petit à petit, nos performances s'améliorent. Les adversaires qu'on va jouer maintenant s'attendent peut-être à une équipe de France dans le doute, mais ce n'est pas le cas", assure Jérôme Fernandez. Et l'arrière français d'insister : "Physiquement, on a répondu présent. On a très bien défendu, on a vu de très bonnes choses et c'est encourageant pour la suite." "Maintenant on va y aller petit à petit, assure le portier français Thierry Omeyer. Il faut prendre les matches les uns après les autres. C'est ce qu'on a fait." Si tout n'a pas été parfait, le travail réalisé face aux Espagnols a redonné du beaume au coeur aux Français qui avaient le moral dans les chaussettes en début de compétition. Car c'est l'un des principaux candidats au podium qu'ils ont croisé vendredi. Et qu'ils pourraient retrouver plus tard. C'est tout le mal que l'on souhaite.