"Un groupe vivant"

Quinze jours avant le début de l'Euro en Macédoine, les Françaises, 3e de la World Cup, se rassemblent au stade Pierre de Coubertin à Paris jusqu'à dimanche pour le Tournoi international d'Ile de France. Face à la Suède, le Portugal et l'Espagne, Olivier

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Après une World Cup concluante en octobre, l"équipe de France est de retour en France : c'est une étape importante sur la route de l'Euro...
O.K. : Il faut savoir qu'entre les deux échéances, les filles ne se sont vues qu'une fois, à Chartres et que le groupe n'était pas au complet (sans les joueuses de l'étranger ni les Messines, engagées en Ligue des Champions). Donc, à cette occasion, on n'a pas réellement fait avancer l'équipe de France, puisque la moitié des joueuses n'étaient pas là. Mais il faut progresser le plus vite possible. Parce que, à ce niveau, il y a une nécessité d'avoir des résultats en permanence. On sait que si on se loupe sur le début d'Olympiade, ça peut nous mettre en difficulté pour la suite. Eventuellement compromettre la participation aux JO. Etant donné qu'on s'entraîne de moins en moins et que l'on joue de plus en plus, il faut vraiment profiter des matches pour progresser dans le travail tactique.
Le TIPIF sera donc un nouveau support de travail idéal, comment l'appréhendez-vous ?
O.K. : Contrairement à la World Cup, je l'aborde avec méfiance. Au Danemark on n'avait rien à perdre, on s'attendait à être en difficulté. Là, ça pourrait être le contraire. Simplement parce qu'une équipe utilise la peur pour se dépasser. Pour le TIPIF, j'espère qu'il n'y aura pas d'autosatisfaction. Je m'attends à ce que les adversaires soient beaucoup plus agressifs, parce qu'on joue des équipes qui veulent absolument exister dans le contexte international. La Suède est, peut-être, potentiellement supérieure aux deux autres, mais l'Espagne, bien qu'elle ne prenne pas part à toutes les grandes compétitions, est une belle équipe. Quant aux Portugaises, j'imagine l'état d'euphorie dans lequel elles doivent être. Pour elles, venir jouer un tournoi en France, pour faire face à la France, la Suède et l'Espagne, c'est un événement. Je pense que nos joueuses vont se faire secouer ce week-end.
Au Danemark, on a découvert une jeune garde querelleuse, avide de travail. Des joueuses qui vivent bien ensemble…
O.K. : Oui, on a vraiment le sentiment qu'elles sont habitées par l'envie de progresser, et de progresser vite. Celles qui étaient dans le groupe et qui ont vu partir les anciennes ont montré qu'elles voulaient prendre les choses en main que ce soit dans la vie du groupe, dans les valeurs qui sont défendues mais aussi et surtout sur le terrain. Il y a une véritable volonté de la part de celles qui n'étaient pas des patronnes de le devenir et pour celles qui arrivent, malgré la forte concurrence, je suis certain qu'elles veulent donner le meilleur d'elles-mêmes. Mais il ne faut pas se mentir, il y a quelques lacunes sur des postes clés. Il faudra que certaines joueuses élèvent leur niveau et que nous, nous relâchions un peu la pression sur ces postes-là.
Bien sûr, il y a des progrès à faire, mais on ne peut pas avoir les meilleures joueuses du monde sur tous les postes ; il faut nécessairement avoir deux ou trois postes forts si on veut s'en sortir. Après, au niveau de la gestion, elle évolue au fur et à mesure. On va essayer d'avancer sereinement avec ce groupe, tous ensemble. De donner aux joueuses une place importante. Il n'y a pas le staff d'un côté, les joueuses de l'autre. D'autant plus qu'elles ont envie de prendre des choses en mains dans la vie du groupe. Je crois que c'est un groupe intelligent, vivant. Et ça nous plait ; oui.
Du changement, donc, et au niveau du jeu en lui-même ?
O.K. : Il y a, là aussi, de fait, du changement. On va tenter d'avoir plus de continuité parce que je pense qu'on est peut-être moins fort individuellement. Dans ce domaine, il y a eu des résultats à la World Cup, alors il faut continuer.
Ce tournoi, ainsi que les deux rencontres face à l'Allemagne, sont les dernières étapes sur la route de l'Euro. Votre équipe est en reconstruction, vous avez parlé à plusieurs reprises de l'horizon 2012 ; comment ce championnat d'Europe va-t-il s'insérer dans votre « programme » de restructuration ?
O.K. : Il faut y aller à fond. C'est une évidence. D'autant plus que le premier tour va être terrible. C'est sans doute la poule la plus difficile (France, Danemark, Hongrie, Roumanie, NDRL) qu'on ait jamais eu à jouer. Je pense que pas mal de monde pronostique que la France va passer à la trappe. A nous d'exploiter ça positivement, en étant extrêmement agressifs. Si on sort au premier tour, il ne faudra pas que ce soit la crise, et au contraire il faudra rebondir très vite. Contrairement à l'habitude, le plus difficile dans cet Euro ce seront les débuts. Il va falloir être au top, de suite. C'est pour ça que ce tournoi de Paris et les deux matches contre l'Allemagne sont très importants.
. PROGRAMME du TOURNOI DE PARIS
Vendredi : Portugal - Suède 17h30, France - Espagne 19h30
Samedi : Suède - Espagne 16h, France - Portugal 18h
Dimanche : Espagne - Portugal 14h30, France - Suède 17h
. LE GROUPE FRANCE
Amandine Leynaud (Metz), Cleopâtre Darleux (Issy-les-Moulineaux), Wendy Obein (Fleury-les-Aubrais), Maakan Tounkara (Le Havre), Katty Piéjos (Metz), Paule Baudouin (Team Esbjerg), Siraba Dembelé (Issy-les-Moulineaux), Nina Kanto (Metz), Julie Goïorani (Nîmes), Angélique Spincer (Issy-les-Moulineaux), Raphaëlle Tervel - capitaine (Bera Bera/Espagne), Allison Pineau (Issy-les-Moulineaux), Stéphanie Akoa (Besançon), Camille Ayglon (Metz), Alexandra Lacrabère (Bera Bera/Espagne), Audrey Deroin (Issy-les-Moulineaux), Marion Limal (Besançon)
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