Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ligue européenne de handball – Jérémy Toto se confie sur la folle dynamique du HBC Nantes : "On a la dalle !"

Fabien Esvan

Mis à jour 23/04/2024 à 13:33 GMT+2

C'est la folie sur les bords de la Loire. En pleine bourre depuis décembre, le HBC Nantes a signé un "back-to-back" avec une deuxième Coupe de France samedi dernier. La "préparation" idéale alors que le H se déplace à Berlin, leader de Bundesliga, en quarts de finale de Ligue européenne (à suivre sur Eurosport). L'international français Jérémy Toto s'est confié sur cet explosif sprint final.

Toto : "J’ai envie de bien finir avec le H"

Jérémy, commençons par ce week-end de gala à Paris. Quel est le sentiment qui règne au sein de l'équipe après ce sacre en Coupe de France ?
Jérémy Toto : On a bien fêté ça, on a savouré, on a tout donné. On a gagné de très belle manière, on a su mettre les ingrédients, on a su être constant et concentré jusqu’au bout. Je suis hyper fier du groupe, on a montré une très belle image, on a été poussé par notre public. Ce back-to-back, c’est magnifique. On savait que ce match allait être super compliqué, surtout après avoir gagné chez nous. On s’attendait à un très gros sursaut d’orgueil de leur part.
On est une "bande de potes". Il y a cette sensation de maîtriser, d’avoir bossé et de mettre en application ce qu’on fait aux entraînements.
Vous battez le PSG deux fois en deux semaines (32-30 en championnat, 31-23 en Coupe). Ces deux succès symbolisent une montée en puissance permanente depuis le début de saison…
J. T. : On est sur une dynamique énorme. Depuis fin décembre, et le revers contre Aix qui nous a fait mal à la tête, on a su se relever, d'abord contre Montpellier avant de partir en vacances. On a très bien bossé au mois de janvier avec les frustrations des uns et des autres, entre les équipes nationales et les blessures. La force qu’on a, c’est qu’on s’entend super bien dans le groupe. On est une "bande de potes". Il y a cette sensation de maîtriser, d’avoir bossé et de mettre en application ce qu’on fait aux entraînements.
Offensivement et défensivement, Nantes a des atouts partout. Mais qu’est-ce qui fait vraiment la différence ?
J. T. : La communication, l’écoute. À titre personnel, je sais que j’ai une place importante dans le groupe défensivement. J’arrive à bien fédérer, amener mes idées, comment défendre sur chaque type de joueur, que tout le monde soit impliqué. On a beaucoup de charnières défensives, c’est très modulable. Tout le monde est impliqué. On nous voit mettre 40 buts, mais on en prend peu et surtout on a une excellente relation avec nos gardiens.
picture

Jérémy Toto laisse exploser sa joie après le succès du HBC Nantes en finale de la Coupe de France 2023-2024 contre le PSG.

Crédit: Imago

Tout est lié…
J. T. : Samedi, Ivan (Pešić) a fait énormément d’arrêts, mais il nous a dit : "franchement, vous ne vous rendez pas compte à quel point vous nous facilitez la tâche que ce soit au bloc au contre, comment vous orientez les mecs". Le travail défensif est ultra important. On prend beaucoup de plaisir en ce moment.
De la jeunesse, Greg Cojean qui continue de faire des merveilles au coaching et des cadres au rendez-vous : la dynamique est belle à Nantes…
J. T. : Comme beaucoup de clubs, on a eu des blessés et sur tous les postes. On arrive à impliquer les jeunes joueurs. Nous les cadres, on fait notre travail pour qu’ils puissent entrer dans les bonnes conditions et profiter de chaque moment. Dans les buts, Sirius (Rambaud) vient d’avoir 18 ans et est venu avec nous sur des matchs de Coupes d’Europe. L’année dernière, on avait des joueurs, c’était la première fois qu’ils prenaient l’avion de leur vie (rires). Quand (Jorge) Maqueda était blessé, le jeune Salomon (Nassequela) a pu s’exprimer un peu, Ernest (Pineau) aussi. On arrive à impliquer tout le monde et je suis vraiment content de ça.
Vous évoluez en rotation avec Théo Monar qui confirme tout son potentiel. Comment se passe votre cohabitation ?
J. T. : C’est fluide. Il est encore en plein apprentissage sur beaucoup de choses. Il ne fait que prouver, démontrer qu’il peut tenir le poste et faire des choses vraiment bien. C’est vraiment cool ce qui se passe pour lui cette année. Souvent, c’est moi qui commence les matchs, qui donne une dynamique. Quand il rentre, j’essaye de le conforter dans le truc pour qu’il remette la même chose, que c’est "son" moment. C’est comme ça que j’ai été éduqué : d’abord être bon en défense pour aller mettre des buts en attaque.
Les repas sont silencieux, tout le monde est concentré.
Comment arrive-t-on à basculer de cette euphorie générale à un déplacement tout aussi prestigieux en Ligue Européenne contre Berlin ?
J. T. : Il nous reste un mois et demi, on arrive à très vite se projeter. C’est peut-être la semaine la plus importante de notre saison. La Coupe de France, c’est réglé, maintenant c’est l’étape suivante. Il faut continuer de donner du sens à tout ce travail. Être en quarts de finale, c’est magnifique, mais ce n’est pas une fin en soi. On a faim, on a la dalle. Les repas sont silencieux, tout le monde est concentré, tout le monde fait de la vidéo. Le match le plus important, c’est celui de demain. La semaine prochaine aussi, mais on sera chez nous. On doit se faciliter les choses. L’année dernière, à Plock, on avait fait un match nul avant de perdre la maison. Personne n’a envie de revivre ça. On veut rester sur la même dynamique.
Mathias Gidsel ? Il ne faut pas se prendre la tête et faire une fixette sur lui. Il est complet et n’est pas meilleur joueur du monde pour rien.
Depuis deux ans et la double confrontation victorieuse du H (en huitièmes de finale en 2021-2022), les Füchse Berlin ont bien changé…
J. T. : C’est un club qui monte en puissance. Leur effectif ne bouge pas énormément, ils se connaissent par cœur. Leur coach est un fin tacticien, un fana de handball. On sait que ça va être dur, ils ont des shooteurs de loin. Mathias Gidsel est "on fire", il est très dur à gérer et à cadenasser. On fait du handball, tout est possible, mais rien ne nous fait peur. On va prendre du plaisir comme on le fait depuis le début de la saison.
Vous venez de parler de Mathias Gidsel, le meilleur joueur du monde 2023. Comment arrête-t-on un tel trublion ?
J. T. : Il ne faut pas se prendre la tête et faire une fixette sur lui. Il est complet et n’est pas meilleur joueur du monde pour rien. Mais ce n’est pas le seul, il y a aussi (Lasse) Anderson qui fait du très bon taf. Leurs pivots sont costauds, leurs gardiens aussi. Comment arrêter Gidsel ? Je ne sais pas encore… Je ne me prends pas trop la tête là-dessus. C’est collectif, ça ne repose pas que sur une seule personne. J’ai confiance en mon groupe.
A titre personnel, ce sont vos derniers mois avec la tunique violette (ndlr, il rejoindra Szeged cet été)...
J. T. : J’ai envie de bien finir. On a gagné une Coupe, c’est cool et je suis super content. J’ai envie que le club soit en Ligue des Champions l’année prochaine. On a envie d’aller le plus loin possible en coupe d’Europe. Je n’ai pas envie de parler d’être champion (d'Europe) car ça peut faire arrogant et il faut mettre les ingrédients pour l’être. On prend les choses étape par étape. Je suis concentré sur Nantes, je me dois d’être à fond jusqu’à la fin. Je kiffe mes moments avec le club. L’alchimie qu’il y a entre les joueurs et le public, c’est fou. En un mois et demi, il y a de grandes choses qui peuvent arriver.
Abonnez-vous à Eurosport pour suivre le quart de finale entre les Füchse Berlin et le HBC Nantes en Ligue européenne :
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité