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Krumbholz, l'alchimiste

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ParEurosport

Publié 20/12/2009 à 09:40 GMT+1

La France a décroché sa 3e médaille dans un Mondial féminin. Une nouvelle distinction depuis les épopées de 1999 et 2003 qui ont toutes un point commun : Olivier Krumbholz. En place depuis 1998, le sélectionneur français a porté à bout de bras deux générations dorées.

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Crédit: Eurosport

Le nom de Claude Onesta, qui a tout gagné avec l'équipe de France masculine, vous est sans doute familier. Mais en est-il de même avec Olivier Krumbholz ? Pourtant, ce bonhomme de 51 ans est le "magicien" qui vient de décrocher une cinquième distinction avec les Françaises sur la scène internationale : deux médailles de bronze en championnat d'Europe en 2002 et 2006 et trois autres aux Mondiaux : de l'argent en 1999 et 2009 et surtout de l'or en 2003. De toutes ces magnifiques récompenses, cette dernière aura sans doute une saveur particulière. Car cette équipe de France pétrie de talents est une jeune formation qui vit sa seulement sa deuxième grande compétition. Raphaëlle Tervel, seule Française médaillée d'or en Croatie en 2003, pourra en témoigner.
La fin de la génération dorée de 2003 (avec les départs de Pecqueux-Rolland, Wendling, Cano, Nicolas, Herbrecht) a marqué sa sortie lors des jeux Olympiques de Pékin, où les Bleues ont finalement pris une 5e place, après s'être inclinées face à la Russie en quart de finale (31-32, après prolongation). Mais la promesse d'une suite aussi encourageante était loin d'être évidente. Le championnat d'Europe en Macédoine, où les Bleues ont terminé 14e sur 16 il y a tout juste un an, a montré l'étendue du travail qui attendait Olivier Krumbholz. Un défi qu'il a relevé. Encore une fois. "Je suis passé de joueur de première division à entraîneur de première division en 1986, mais j’ai changé de sexe… dans l’entraînement, confiait-il au Figaro en 2007. Et je n’ai plus quitté le handball féminin. Je n’ai jamais eu d’ap­préhension à gérer un groupe de filles, même si et à cette époque, vous aviez l’impression de venir de quelque chose de supérieur pour aller vers quelque chose d’inférieur. Pour ma part, je trouvais cela intéressant."
"Cela tient du miracle !"
Arrivé au sein de l'équipe de France en 1998, ce Messin d'origine a déjà fait ses preuves. Ancien joueur du feu SMEC (Stade Messin Etudiants Club) de 1976 à 1986, Krumbholz est devenu dans la foulée entraîneur du club féminin de l'ASPTT Metz, aujourd'hui nommé Metz Handball. Sans aucun titre national à son arrivée, il lui faudra trois saisons pour faire de cette équipe un champion de France... Puis le club le plus auréolé de l'hexagone. Entraîneur durant neuf saisons, ils décrocheront ensemble 5 titres (1989, 1990, 1993, 1994 et 1995), avant que Metz ne devienne le roi de la première division féminine, lui qui a célébré son 16e titre en 2009. Son passage de Metz à l'équipe nationale ne s'est pas fait brutalement : Krumbholz a d'abord entraîné l'équipe féminine juniors de 1992 à 1998, avant de s'occuper des seniors à la place de Carole Martin. Là aussi, il ne lui faudra qu'une année pour marquer les esprits en offrant une première distinction dans le sport collectif féminin français avec une médaille d'argent au championnat du monde, disputée en Norvège et au Danemark cette année-là.
Le fait d'avoir des résultats partout et très vite surprendra toujours. Pour répondre à cela, Krumbholz met en avant sa rigueur. "Je n’ai pas de méthode, avance-t-il toutefois. Je suis dans l’empirisme, le réalisme et le pragmatisme. J’ai même fini, par provocation, à me poser contre la méthode... Trop universitaire alors que le sport de haut niveau est très complexe. Alors, j’ai des recettes dont l’ensemble forme une cohérence et surtout je donne une direction à suivre." Lors de ce Mondial, sa recette miracle a été d'adapter une défense originale : le 2-4, en faisant avancer deux joueuses devant sa défense au lieu d'une seule pointe, comme savait si bien le faire Jackson Richardson avec l'équipe masculine. Une formule qui a permis aux Bleues de s'extraire du tour préliminaire pour rallier une finale inespérée.
"Je ne repartirai que si j’ai la sensation qu’on continue à avancer. Si c’est pour faire des miracles, inventer une défense à chaque match, franchement je suis fatigué de le ­faire… Parce que je le dis avec force, chaque fois qu’on rentre dans les cinq premiers d’un grand événement, cela tient du miracle !(...) On a des éléments, le niveau des clubs, le nombre de joueuses évoluant à l’étranger ou qui sont sollicitées par l’étranger. Eh bien, la plupart de nos joueuses ne font pas partie du gotha mondial.On est donc sur des extrêmes qui s’écartent." De ce combat perpétuel, Olivier Krumbholz a apporté une nouvelle pierre à son édifice, prouvant que le handball féminin est en passe de devenir aussi prestigieux que son homologue version masculine. Un miracle qui dure maintenant depuis dix ans.
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