En l'honneur des blessées

La mauvaise nouvelle a été confirmée peu de temps après la qualification des Bleues. Allison Pineau, sortie dans les bras du staff médical des Bleues après avoir vu son genou tourner sur une réception (3e), souffre d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche. La demi-centre de Metz doit ainsi dire adieu à la fin du Mondial. Un déchirement à l'heure de disputer une finale de championnat du monde. Presque une injustice après tous les efforts consentis. Contre la Norvège dimanche (à 20h15), les Bleues devront donc faire sans cette joueuse importante aussi bien en attaque qu'en défense. Une deuxième absence de poids pour Olivier Krumbholz qui doit déjà se passer des services de Mariama Signaté, souffrant d'une fracture du plancher orbital.

Le sélectionneur français connaît les difficultés qui l'attendent : "Il y a beaucoup de fatigue dans l'équipe. Mariama et Allison sont très importantes, surtout en défense. On va être loin de notre meilleur niveau, contre un très bon adversaire. La finale va être très difficile." Très loin de vouloir partir avec le maillot de favori, la gardienne Amandine Leynaud va dans le même sens : "Là, le seul truc qui pourrait nous faire mal, c'est les blessures." Mais les Françaises pourront compter sur leur mental. Les "valeurs", dixit Krumbholz qui leur ont permis de prendre l'avantage à la moitié de la demi-finale contre les Danoises.

Pas besoin d'aller chercher bien plus loin pour motiver les Bleues avant la finale. Cette dernière victoire et ce titre, c'est aussi pour leurs deux absentes qu'elles veulent aller la chercher. La blessure d'Allison Pineau fut déjà une motivation en demie. "Au bout de dix minutes, on l'a vue disparaître dans les vestiaires, poursuit Leynaud. Cela nous a fait mal au cœur. On s'est dit: "bon, voilà, on va tout faire pour qu'elle soit fière de nous." Pas question pour les Tricolores, donc, de s'arrêter là. Le mot d'ordre est clair : tout donner pour le groupe. "On a fait énormément de sacrifices depuis deux ans pour ce collectif, précise la portière de l'équipe de France. Pour vivre des moments comme ça, parce que c'est inoubliable dans une carrière."

La gardienne, auteur de dix arrêts contre le Danemark, enchaîne avec ambition : "Les soixante minutes, s'il faut en sortir blessées ou ne plus pouvoir marcher, on le fait avec plaisir, parce que c'est pour ça qu'on se bat tous les jours." Le sélectionneur aquiesce: "On va faire le maximum et on va prendre des risques tactiques. Jouer une finale, c'est toujours exceptionnel." D'autant plus qu'elles sont plusieurs à avoir déjà disputé... et perdu ce match si particulier. "Mentalement, on fera tout, et encore tout, pour gagner, ajoute Leynaud. Parce qu'on est beaucoup à avoir perdu cette finale de 2009, et qu'on espère la gagner cette fois-ci." Alors, peu importe qu'il n'y ait qu'un"tout petit chemin vers la victoire", selon Krumbholz, ses joueuses sont bien décidées à le prendre face à la Norvège. Pour celles qui ne pourront pas l'emprunter...