La France qualifiée mais..

Donnée grande favorite du groupe B, l'équipe de France est tombée de haut en s'inclinant sans gloire devant des Islandais déchaînés. "Visiblement, l'atmosphère était trop bonne autour de cette équipe de France , a constaté avec amertume le sélectionneur Claude Onesta. Quand j'essaie de leur dire qu'ils ne sont pas les meilleurs du monde, j'ai parfois l'impression de prêcher dans le désert".

Sans doute les Français ont-ils sous-estimé la rage de vaincre de leurs adversaires, furieux après leur défaite de la veille face à l'Ukraine et condamnés à la victoire pour ne pas être éliminés. Les Islandais, remontés comme des pendules, ont totalement étouffé le début de match, infligeant un humiliant 0-5 aux champions d'Europe. "Les joueurs étaient concentrés mais pas prêts à se bagarrer , a estimé Claude Onesta. On ne se met pas à la place des Islandais. On ne s'est pas rendu compte qu'ils étaient au bord du gouffre et qu'ils n'avaient pas d'alternative".

La France tentait de casser ce rythme endiablé par une défense tout terrain mais, rassurés par les excellentes prestations du gardien Birkir Gundmundsson et de l'arrière gauche Logi Geirsson, exhortés par les supporteurs locaux, les Islandais poursuivaient leur démonstration. Même en supériorité numérique, les Français balbutiaient totalement leur handball, aussi fébriles en défense -leur habituel point fort-, qu'en attaque avec seulement trois buts (!) marqués en un quart d'heure (3-10, 16e).

En pleine débâcle, les Bleus continuaient de faire briller le portier rouge et blanc, bien plus à son avantage que ses homologues tricolores Thierry Omeyer et Daouda Karaboué, tous deux complètement hors du coup (6-14, 22e). Désemparés, les Bleus oubliaient ce qui leur restait de vertus collectives. Menés de dix buts à la pause (8-18), ils tentaient, le plus souvent en vain, de faire la différence individuellement face à une défense 6-0 quasi-infranchissable. Ils encaissaient un nouveau coup dur avec l'exclusion définitive d'Abati pour un mauvais coup sur Geirsson (17-27, 21-31).

Crucifiés par les contres des avants islandais et la réussite insolente de Gundmundsson, la France s'inclinait la tête basse. Son dernier but par Guigou, un retourné acrobatique à six mètres, se révélait aussi plein de panache qu'inutile (24-32). Fair-play, le demi-centre islandais Olafur Stefansson a déclaré qu'il voyait toujours "la France favorite du Championnat du monde", malgré l'humiliation qu'il venait de lui infliger. "Je pense même que ce qui s'est passé aujourd'hui va certainement lui servir pour la suite". L'avenir proche dira si le maître à jouer islandais avait raison.

FICHE TECHNIQUE

France

Gardiens de but: Karaboué, Omeyer

Marqueurs: Fernandez (3 dont 1 pen.), G. Gille (1), B. Gille (4), Narcisse (3), Karabatic (2), Abati (1), Abalo (4 dont 1 pen.), Guigou (5), Bosquet (1)

Islande

Gardiens de but: B. Gundmundsson, H. Gundmundsson

Marqueurs: Svavarsson (1), Geirsson (5), S. Sigurdsson (2), Hallgrimsson (2), G.V. Sigurdsson (5), Gudjonsson (4), Stefansson (6 dont 4 pen.), Oskarsson (1 pen.), Petterson (3), Michaelsson (3)