Calgary ranime la flamme

Plein jusqu'à la gueule, le Pengrowth Saddledome hurle sa joie. Ses Flames sont les rois de la Division. Du jamais vu depuis 11 longues saisons. Des "MVP, MVP", descendent alors des tribunes, à l'endroit de Mikka Kiprusov, héros parmi les héros. Le connaisseur public de Calgary ne s'y trompe pas. Si l'équipe joue à nouveau les fortes têtes, elle le doit en grande partie à son extraordinaire gardien de but finlandais, à nouveau auteur d'une partie parfaite jeudi soir face à Colorado, avec un énième blanchissage à la clé (2-0).

Même Jarome Iginla, la star offensive de l'équipe, ne peut manquer de souligner la prépondérance du mur scandinave dans cette réussite. "Nous marquons peu, chacun connaît nos difficultés en attaque et pourtant, nous remportons la division. Mika en est certainement la principale raison", admet la perle noire. "C'est bien que le public lui ait montré de la reconnaissance ce soir et nous pouvons tous faire de même. Il a été énorme tout au long de la saison et c'est un joueur fantastique à regarder", ajoute la seule véritable menace offensive digne de ce nom.

Unique joueur des Flames à plus de 30 buts et 60 points, Iginla aurait parfois besoin de davantage de soutien, malgré les efforts de Daymond Langkow ou Tony Amonte. Calgary possède seulement la 27e attaque de la NHL. Seuls Colombus, Chicago et Saint-Louis, trois cancres de la Ligue, ont été moins prolifiques depuis le mois d'octobre. Or, malgré cette anémie chronique, Calgary fait peur aujourd'hui à l'heure d'aborder les playoffs. Avec sa défense de fer, son jeu physique à souhait, et son fantastique gardien, l'équipe de Darryl Sutter a tout pour briller en après-saison, là où, précisément, le jeu à tendance à se durcir et les espaces à se raréfier.

Un schéma de jeu qui sied à merveille aux Flames. Ce fut d'ailleurs la clé de leur succès en 2004, lorsqu'ils s'étaient hissés à la surprise générale en finale de la Stanley Cup, ne cédant qu'au septième et dernier match face à Tampa Bay. Cette fois, l'effet de surprise ne jouera plus, mais Calgary se sent apte à relever le gant. Troisième de la Conférence, la bande à Iginla devrait affronter au premier tour San Jose, Anaheim, voire Colorado, avec l'avantage du terrain. Un atout non négligeable puisque le club affiche un carnet de notes exceptionnel dans sa salle: 30 victoires, 7 défaites et 4 défaites après prolongation (NDLR: qui rapportent un point), soit le meilleur bilan du club depuis 1989 !

S'ils franchissent ce premier obstacle, où ils devront assumer pour la première fois depuis des lustres un statut de favori en playoffs, tout deviendra possible pour les Flames, y compris le titre suprême, qui échappe aux franchises canadiennes depuis la victoire de Montréal, en 1993. "Chaque chose en son temps, tempère l'attaquant Matthew Lombardi. Nous voulions remporter la division. C'était notre premier objectif cette saison, et c'est formidable d'y être parvenu. Maintenant, les playoffs constituent la prochaine étape. A nous d'être prêts ".

Calgary le sera, et Mikka Kiprusov aussi, à n'en pas douter. A lui seul, le portier finlandais constitue une garantie d'ambition pour Calgary. Même s'il est parfaitement secondé par une défense solide, il demeure La clé du succès pour les Flames. Sa plus grande force? Sa constance dans la performance. "Les rares soirs où il est juste moyen, vous pouvez être sûrs que le lendemain, il va vous sortir un match énorme, explique David Marcoux, l'entraineur des gardiens. Il possède une grande confiance en lui ce qui lui permet de ne jamais douter." Le doute, Kiprusov ne le cultive pas pour sa propre personne, il l'installe chez ses adversaires.