Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

500 MILES D'INDIANAPOLIS - Pagenaud : "Les étoiles se sont alignées"

Théo Gicquel

Mis à jour 27/05/2019 à 10:28 GMT+2

500 MILES D'INDIANAPOLIS - Premier Français victorieux depuis plus d'un siècle à Indy 500, Simon Pagenaud a inscrit son nom au panthéon du sport automobile dimanche. Un exploit majuscule pour celui qui a construit sa carrière outre-Atlantique depuis 2006.

Simon Pagenaud (Penske) après sa victoire aux 500 miles d'Indianpolis.

Crédit: Eurosport

A l'échelle d'un sport, c'est un gouffre monumental. Il a fallu attendre 105 ans - Gaston Chevrolet, sacré en 1920, était devenu Américain, Gil de Ferran, sacré en 2003, a une nationalité sportive brésilienne - pour voir à nouveau un Français lever les bras aux 500 miles d'Indianapolis. Remonter le palmarès à 1914 et René Thomas pour trouver la dernière ligne d'un tricolore suffit à mesurer l'exploit réalisé par Simon Pagenaud (Penske), sacré dimanche sur l'anneau d'Indianapolis devant l'Américain Alexander Rossi (Andretti) et le Japonais Takuma Sato (Rahal Letterman Lanigan).
"C'est difficile à croire, la course était tellement intense, a-t-il commenté sur le podium. On a mené la plus grande partie. La voiture était parfaite, les drapeaux jaunes sont venus au bon moment, les étoiles se sont alignées. C'est un rêve devenu réalité, le travail d'une vie ! Je ne pensais pas y arriver mais j'ai certainement tout fait pour."
Ivre de bonheur, le pilote de 35 ans termine de la meilleure des manières un mois de mai rêvé, après avoir remporté le Grand Prix d'Indianapolis le 11 et signé dimanche dernier la pole position des 500 miles, la première pour un Tricolore depuis Thomas en 1919.
Haletante jusqu'à son terme, la course aux 200 tours a offert un duel d'une grande intensité avec Alexander Rossi, qui a doublé le pilote de l'écurie Penske au 178e tour. Avant de le voir fondre sur lui à deux tours de l'arrivée pour ne plus jamais le revoir.
"Mon tactician Kyle Moyer et mon ingénieur Ben Brezmtman m'ont donné des informations parfaites. Je pense que nous avons eu l'aérodynamisme parfait sur la voiture, et toutes les bonnes décisions ont été prises. La voiture a été fantastique. Je pouvais rester second autant que je voulais, et revenir premier quand je le souhaitais. Je n'ai pas été réellement soucieux de voir Rossi revenir, raconte le Français à Usa Today. J'étais plus inquiet du moment où revenir sur lui pour remporter la course."
Son adversaire, frustré de ne pas pouvoir revenir sur le Français, a lui axé l'analyse de son échec sur les bolides."La puissance. Malheureusement, c'est comme ça. Je pense que nous avions une meilleure voiture. Mais il nous a juste manqué quelque chose à la fin, pestait l'Américain après l'arrivée. Seule la victoire m'importe. Je suis content d'avoir un bon résultat, mais je ne voulais que la victoire. Ce sera dur à avaler, mais c'était malgré tout un beau spectacle."

Invité à la Maison-Blanche

Désormais détenteur d'un des trois grands trophées mondiaux du sport automobile (avec le Grand Prix de Monaco et les 24h du Mans), Pagenaud a même reçu après l'arrivée un appel de.. Donald Trump, en déplacement au Japon. Une blague ? "Quand c'est Roger Penske qui te passe le téléphone, ce n'est pas une blague !", souriait le Français. Et une invitation personnelle pour lui et tout son staff à la Maison-Blanche, comme les champions NBA ou NFL chaque année.
Une victoire en forme d'accomplissement ultime pour Simon Pagenaud, dont le rêve américain s'est formé en 2006, quand il est parti tenter sa chance en Formule Atlantic, pour devenir champion dès sa première saison. Sa carrière alors en pleine ascension, il emprunte de l'argent auprès de son père, lance sa propre école de conduite et réunit plus de 350 sponsors personnels pour conserver ses rêves, comme le rapporte Usa Today. En rassurant son paternel : s'il n'y parvient pas, il arrête tout et revient travailler pour lui en France.
Bien lui en a pris. Le Poitevin a ensuite piloté en ChampCar (championnat depuis absorbé par l'IndyCar) et en endurance, avant de trouver en 2012 un volant à temps plein en IndyCar, la cousine américaine de la F1, après un remplacement en 2011. Cinquième du Championnat et meilleur "rookie" (débutant) sa première année, il s'est offert le premier de ses désormais treize succès dès la saison suivante, ainsi que la troisième place au classement des pilotes.

"Vous ne me verrez jamais abandonner"

En 2015, il a rejoint Penske, l'écurie la plus prestigieuse de la catégorie ("comme Ferrari en Europe", explique-t-il), pour pouvoir viser le titre auquel les observateurs comme Eddie Cheever, ex-pilote de F1 et vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis devenu consultant pour ESPN, le voyaient promis.
Mission accomplie dès 2016 pour cette première partie et trois ans plus tard, donc, pour la deuxième, la victoire à "Indy", qui est de celles qui font les légendes. En 2018, dans une année sans victoire causée par une adaptation compliquée à un nouvel aerokit, sa situation s'est fragilisée. Mais lui n'a jamais douté de sa réussite. "C'est ma personnalité. C'est mon caractère de ne jamais abandonner avant la fin. Même si je suis huitième, neuvième, vous ne me verrez jamais abandonner. C'est ce qui m'a sauvé, ce qui a sauvé ma carrière."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité