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Jeux Olympiques - Tokyo 2020 : Pour Clarisse Agbegnenou, l’heure de la revanche a sonné

Raphaël Brosse

Mis à jour 26/07/2021 à 21:05 GMT+2

TOKYO 2020 - Clarisse Agbegnenou (-63kg) entrera sur le tapis du Nippon Budokan, ce mardi, avec pour seul et unique objectif de conquérir l’or olympique. En 2016, à Rio de Janeiro, elle avait échoué en finale. Une défaite à laquelle elle pense encore très régulièrement, même cinq ans plus tard. Et qui a conditionné la suite de sa carrière sportive.

Clarisse Agbegnenou (France) / Grand Slam de Paris 2020

Crédit: Getty Images

Il est des journées qu’on ne pourra jamais oublier. Elles laissent une trace indélébile, nous ramènent inlassablement à un souvenir, qu’il soit bon ou mauvais. Bien évidemment, cela vaut aussi pour les sportifs, dont la carrière est jalonnée de grandes joies et d’insoutenables peines. Clarisse Agbegnenou ne fait pas exception. La combattante française (-63kg), qui visera l’or, ce mardi à Tokyo, a déjà accumulé de nombreux succès et autant de raisons de s’en féliciter. Mais c’est bien une défaite, ineffaçable, qu’elle garde constamment en tête.
9 août 2016, Rio. Du haut de ses 23 ans et pour ses premiers Jeux Olympiques, la Tricolore faisait partie des candidates légitimes au titre dans la catégorie des poids mi-moyens. Imperturbable, elle a successivement écarté toutes ses adversaires. Jusqu’à arriver en finale, où elle a retrouvé Tina Trstenjak. La Slovène l’avait déjà privée du sacre mondiale à Astana, un an plus tôt. Elle l’a de nouveau obligée à se contenter d’une médaille d’argent, après l’avoir immobilisée au sol.
Cette défaite, je l’aurai en travers de la gorge jusqu’aux prochains JO
La suite, c’est Automne Pavia, ancienne membre de l’équipe de France (-57kg) et camarade de chambre d’Agbegnenou au Brésil, qui la raconte à Eurosport : "Le lendemain, nous sommes allées voir d’autres épreuves. Sur le chemin, elle m’a avoué : 'Tu sais, je suis dégoûtée de ma médaille. Je n’en veux pas. Cette défaite, je l’aurai en travers de la gorge jusqu’aux prochains JO.' Elle n’arrivait pas à digérer." Et c’est toujours d’actualité.
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Agbegnenou, médaille d'argent aux JO de Rio 2016

Crédit: AFP

Certes, en cinq ans, de l’eau a coulé sous les ponts. La "Tigresse" a aiguisé ses griffes, pris la mesure de sa bête noire slovène, ajouté des titres mondiaux (2017, 2018, 2019, 2021) et européens (2018, 2019, 2020) à sa collection… En bref, elle domine désormais sa catégorie sans partage. Sauf qu’il en faudra bien plus pour lui faire oublier ce revers de l’été 2016. "Toutes ses victoires, tous ces tournois qu’elle a remportés, ce ne sont que des étapes pour elle", affirme Automne Pavia.

"Anéantie" par le report des Jeux

"Cette finale perdue, elle ne l’a jamais oubliée. Elle est toujours dans un coin de sa tête, assure la médaillée de bronze des Jeux de Londres. Clarisse continue d’y penser, et ce sera le cas jusqu’à ce qu’elle ait pris sa revanche. Tout ce qu’elle a mis en place depuis tourne autour de ce qu’il s’est passé ce jour-là". Désormais accompagnée par son propre staff et soucieuse de ne négliger aucun détail, la quintuple championne du monde devait enfin conquérir l’or olympique à Tokyo, en juillet 2020. Elle avait tout planifié, tout prévu. À l’exception de la pandémie de Covid-19.
"Le report des Jeux l’a beaucoup contrariée, reconnaît son ancienne coéquipière chez les Bleues. Il a fallu accepter de travailler sans relâche pendant une année supplémentaire, de continuer à faire des efforts, des sacrifices professionnels et personnels." Dans le calendrier, la date fatidique, celle de la revanche, a donc été repoussée d’un an, quasiment jour pour jour. Un temps "anéantie" par cette annonce, comme elle l’avait révélée à l’AFP, la Rennaise s’est fait une raison. Puis est repartie au combat, avec la même détermination.
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Une Immobilisation fatale en finale et Agbegnenou décroche encore l'or mondial

Un autre statut, mais toujours le même but

Bénéficiant désormais d’une notoriété qui dépasse allègrement le cadre de sa discipline, Clarisse Agbegnenou soutient des associations (SOS Préma, Sport féminin toujours) et mène d’autres projets en parallèle de son parcours en judogi. Sans que cela ne la fasse dévier de son but. "Ça m’impressionne qu’elle réussisse à concilier tout cela avec sa carrière de sportive de haut niveau. Elle a besoin de ces moments-là, mais elle ne perd pas son objectif de vue, c’est certain," tient cependant à rappeler celle qui a été triple championne d’Europe (2013, 2014, 2016).
De même, le fait d’avoir été désignée - avec Samir Aït-Saïd - porte-drapeau de la délégation française n’est certainement pas de nature à la déstabiliser. "Elle l’espérait sans trop y croire, pour elle c’est avant tout un énorme cadeau. Mais elle n’y repensera qu’une fois sa compétition terminée," affirme Automne Pavia. L’essentiel est en effet ailleurs, dans ces dates qui marquent à vie. Pour tourner la page du 9 août 2016, tout dépend de ce qu’il va advenir le 27 juillet 2021.
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Clarisse Agbegnenou

Crédit: Getty Images

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