Avec la 42 House, Kiprun découvre et prépare les champions de demain au Kenya

Une école à futurs champions, mais à taille humaine. C’est ainsi que l’on pourrait définir en quelques mots la 42 House, située à Iten au Kenya. Sa vocation est aussi bien sportive que philanthropique car c’est dans l’ADN de Décathlon d’accompagner chaque athlète tout au long de sa vie sportive. Partant du constat que le Kenya est une terre mythique et renommée pour ses incroyables coureurs (60% des six marathons majeurs sont remportés par des athlètes de ce pays), Kiprun a donc décidé d’y établir un camp de base sur place, afin de recruter et former ses propres champions.

A la tête de ce projet novateur, Anthony Dulieu s’est lancé dans ce pari il y a deux ans et il a vu grandir cette 42 House sous ses yeux. Et pourquoi ce nom ? "Quand on a commencé à réfléchir au projet, au-delà de l’aspect de la pure performance, il y avait cette volonté d’apporter un élément familial, convivial, authentique et proche de nos athlètes. Le nom 'maison' nous a paru alors être le bon car c’est un endroit dans lequel on est content de rentrer, parce qu’on y vit des moments chaleureux", explique celui est en charge du running chez Décathlon et le responsable de la marque Kiprun. "Et puis 42, c’est évidemment en lien avec la distance en kilomètres du marathon, l’épreuve reine".

Bâtie dans la célèbre vallée du Rift, la 42 House se compose d’un bâtiment principal de 500 m2, décomposé en 11 chambres et comprenant aussi une salle à manger et un espace d’entraînement sportif. Ici, tout est mis en œuvre pour mettre les jeunes athlètes, 22 au total, dans les meilleures dispositions. Quatre encadrants sportifs, un superviseur pédagogique, un cuisinier et un gardien sont présents toute l’année pour guider les apprentis champions.

L’objectif de Kiprun est à la fois sportif et humain : "Il est de permettre aux coureurs locaux d’atteindre la performance durable. C’est-à-dire qu’ils ne soient pas des étoiles filantes qui brillent un jour et puis qui disparaissent ensuite. Notre but est donc de les accompagner dans la durée pour qu’ils réalisent progressivement des bonnes performances", rappelle Anthony Dulieu. Ce dernier se félicite des premiers résultats : "On a déjà des athlètes dans le Top 10 mondial sur le 10 km, ce qui renforce la crédibilité de Kiprun" qui vise une place dans le Top 5 mondial des chaussures de Running.

Pour pérenniser ces résultats, la marque s’est entourée d’un savoir-faire local inégalé. "Nous nous sommes associés à deux écoles, dont une basée à Iten même, qui est la plus ancienne école d’athlétisme du Kenya et qui a vu passer tous les plus grands champions du pays", précise ainsi Anthony Dulieu. Ce dernier ne cache pas le lien indéfectible qui lie sa marque à celle de ce pays, "berceau de l’humanité, mais aussi des meilleurs coureurs au monde. En plus de ça, chez Décathlon, notre première marque, ‘Kalenji’, dont le nom est inspiré de la tribu qui peuple les hauts plateaux, rappelait déjà le Kenya".

Qui, dans ce cas, pouvait mieux parrainer cette 42 House que Paul Chelimo ? Légende vivante du demi-fond national, le double médaillé olympique (argent à Rio en 2016 et bronze à Tokyo en 2021 sur 5000m) est le mentor de ces jeunes athlètes. "Il est né à 200m de la 42 House" s’enthousiasme Anthony Dulieu. "Surtout il leur apporte son image d’origine kenyane qui a réussi à construire une carrière dans la durée et il a une vraie volonté de montrer la voie aux jeunes locaux".

Car, aussi doué et prometteurs soient-ils, ces derniers ne sont pas à l’abri des affres habituels qui menacent les jeunes pépites. Pour Anthony Dulieu, le danger est rapidement identifié : "perdre la notion de la réalité avec des gains d’argent qui peuvent être très rapides et qui ne sont pas maîtrisés. Parfois, les athlètes ne sont pas prêts psychologiquement, ils peuvent être détruits après un échec lors de leur première course en Europe par exemple. C’est là que l’accompagnement de la 42 House est important. C’est un suivi au quotidien pour permettre au coureur d’exprimer son ressenti, ses émotions".

C’est avec cette volonté de donner toutes les clefs pour réussir, sportivement mais aussi dans la gestion de l’après-carrière, que Kiprun a imaginé ce projet inédit, au sein duquel l’athlète perçoit un salaire et où la marque ne touche aucune commission sur ses revenus. Cette "proximité inégalée", leitmotiv de Kiprun, a ouvert une voie nouvelle au Kenya. "Il n’y a pas d’équivalent dans le monde, avec ce modèle-là", observe Anthony Dulieu. "Espérons que cela fasse des petits, cela voudra dire que notre message porte".