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MOTO3 - Joan Mir (Honda - Leopard Racing) champion ? Pour lui, le plus dur commence

Julien Pereira

Mis à jour 22/10/2017 à 17:11 GMT+2

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - Brillant vainqueur à Phillip Island, Joan Mir (Honda - Leopard Racing) a sécurisé un titre de champion du monde qui lui tendait les bras au bout d'une saison qu'il a survolée. Un début de gloire... et le préambule des déboires ?

Joan Mir (Honda - Leopard Racing) champion du monde au Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

Si les diplômes ne garantissent rien, les titres de champion du monde non plus. Sacré en Moto3 au bout du Grand Prix d'Australie qu'il a brillamment remporté, Joan Mir (Leopard Racing) l'apprendra peut-être à ses dépens. Même si on ne lui souhaite pas. A 20 ans, l'Espagnol a franchi une étape qui n'est ni un tremplin, ni un ticket de privilège pour se faire une place là où tous les pilotes rêvent d'aller, à savoir en catégorie reine. Au cours d'une saison ébouriffante marquée de ses neuf succès, le Majorquin s'est assuré une place en Moto2, dans l'antichambre de l'élite qui n'en est plus vraiment une. Même si la structure du comte Marc van der Straten, qui l'accueillera, est réputée pour être l'une des plus performantes de la classe intermédiaire, Mir a véritablement du souci à se faire. Ses récents prédécesseurs se sont cassé les dents.

Depuis Viñales, les champions cravachent

Prenons-les dans l'ordre. Brad Binder, champion la saison dernière en écrasant la concurrence, a franchi le pas avec l'équipe KTM gérée par Aki Ajo, manager hors-pair lorsqu'il s'agit de dégoter les grands talents - c'est lui qui a fait exploser Marquez - et à l'origine de la progression du Sud-Africain. Après un premier Grand Prix délicat au Qatar, Binder s'est blessé en Argentine et a manqué les trois manches suivantes. Il est aujourd'hui dixième au classement des pilotes. Pire, Danny Kent, titré en 2015, a vécu une saison catastrophique puisqu'il a rompu, dès le mois d'avril, le contrat le liant à l'écurie Kiefer Racing à cause de "divergences". Sandro Cortese, premier pilote sacré depuis la réforme de la catégorie, végète en classe intermédiaire. Même Alex Marquez, petit frère de Marc, dont le talent est indéniable, n'a toujours pas alerté une écurie de l'élite malgré des performances notables et des victoires régulières.
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Mir, sur son passage en Moto2 en 2018 : "J'aurai certainement l'une des meilleures motos"

Finalement, depuis 2011, seul Maverick Viñales, considéré comme l'un des plus doués de sa génération, qualifié "d'authentique phénomène" par Valentino Rossi et titré à 18 ans, est parvenu à trouver un guidon en MotoGP. La réforme y est pour beaucoup. Lorsque la Commission Grand Prix, composée de membres de la Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM), de la Dorna et de l'Irta ont opté pour une mutation profonde des règlements, le niveau s'est considérablement équilibré. Et l'exigence a été rehaussée. Mir en est probablement conscient. Mais il est confiant. "Je pense parfois à l'année prochaine, nous confiait-il, le mois dernier. Et je me dis que j'aurai certainement l'une des meilleures motos. La seule chose que j'aurai à faire, c'est de me concentrer sur mes performances. C'est une très bonne chose pour un pilote. Je n'aurai à m'occuper que de moi-même. Et c'est vraiment important". Mais est-ce suffisant ? Probablement pas.

Les équipes MotoGP ne regardent plus seulement le talent

Avec la réduction des coûts, les performances des machines de Moto2 se sont uniformisées. Les moteurs sont les mêmes. Les pneumatiques aussi. Les aides électroniques sont limitées. Autrement dit, le talent est l'un des seuls moyens de se démarquer et d'interpeller les puissants patrons de l'élite. Dans le même temps, d'autres critères ont pris de l'épaisseur. Pour des raisons financières, les constructeurs préfèrent tenter des paris que de s'offrir des valeurs sûres. Comprenez : un Espagnol, susceptible d'apporter un ou plusieurs sponsors ibériques majeurs, peut avoir un profil plus alléchant qu'un Allemand, où la popularité de la moto plafonne. Suzuki avait traduit cet exemple en optant pour Alex Rins, jeune Catalan au CV vierge, plutôt que pour Johann Zarco, double champion du monde Moto2.
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Mir : "J'en rêvais depuis si longtemps"

Affirmer que la catégorie reine n'accueille désormais que des surdoués (Viñales, Marquez), des pilotes titrés (Zarco, Rabat, Espargaro) ou des membres susceptibles d'apporter de gros sponsors (Rins ou Siméon la saison prochaine) reviendrait à grossir injustement le trait. Jack Miller (Honda Marc VDS) a décroché un premier succès en classe reine, la saison dernière, à Assen, alors qu'il n'avait même pas eu à faire ses preuves en Moto2, passant directement de la petite catégorie à l'élite. A l'époque, son transfert avait fait quelques remous. Mais l'Australien a fini par convaincre. Il est une exception. Mir est prévenu.
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Joan Mir (Honda - Leopard Racing) lors des essais libres du Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

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