Le grand défi de Rossi

A 32 ans, Valentino Rossi est face à une montagne. En choisissant de rejoindre Ducati à l'intersaison, le "docteur" a certainement réalisé le rêve de beaucoup de tifosi mais ne s'est pas facilité la tâche sur la route d'un dixième titre mondial, toutes catégories confondues. La Desmosedici n'est pas la Yamaha M1. Et son corps ne semble pas décidé à le laisser en paix.

Rossi a déjà relevé de nombreux défis dans sa carrière. Fin 2003, alors qu'il était triple champion du monde avec Honda, le célèbre numéro 46 avait choisi de rejoindre Yamaha. A l'issue de sa première saison, son pari s'était avéré payant puisqu'il avait remporté le titre avec la firme aux diapasons. Trois autres couronnes ont suivi.

En 2011, le scenario est relativement similaire. Pourtant, l'issue est plus incertaine qu'en 2004. Et pour cause, la Desmosedici n'est pas réputée pour être la plus performante du plateau. Et son développement nécessite un énorme travail. Même de modifier son style de pilotage. "La moto doit être pilotée principalement avec du survirage ; pour la faire tourner, il faut la faire pas mal glisser l'arrière, avait confié l'Italien au magazine Motosprint. Je dois essayer cette manœuvre pour résoudre nos problèmes."

Constamment en retrait par rapport à son ancienne équipe mais aussi et surtout par rapport à Honda cet hiver, la Ducati reste une machine difficile à dompter. Relégué à près de 1.8 sec de Honda après la seconde série de tests à Sepang, Rossi est revenu à 0.8 sec de Dani Pedrosa, le dernier jour à Losail. "Nous allons débuter avec les réglages que nous avons trouvés lors de la dernière journée des essais hivernaux, a expliqué Rossi, pas mécontent d'être revenu à moins d'une seconde de ses principaux adversaires. Il reste toutefois bien conscient du chemin qu'il reste à parcourir pour se hisser à leur niveau. "Nous allons devoir trouver des solutions pour améliorer notre rythme", a-t-il ajouté.

En plus de ces difficultés d'ordre mécanique, Rossi éprouve toutes les peines du monde à se remettre de son opération à l'épaule, en novembre dernier. Malgré des discours positifs, l'Italien a admis à plusieurs reprises qu'il souffrait physiquement. Avant de se lancer dans la saison 2011, l'Italien n'est clairement pas à 100 pour cent de ses capacités. La route vers son 10e titre mondial pourrait donc emprunter un chemin sinueux. Pas de quoi décourager le prodige de Tavullia.