Gibernau, le retour ?

Ses adieux en larmes furent mémorables. Après près de dix années parsemées de belles bagarres avec les Mick Doohan, Alex Criville et Tadayuki Okada, au sein de l'armada du HRC, ainsi que Garry McCoy et Simon Crafar, en 500cc, ou encore de joutes endiablées avec l'ex-ami de quatre ans Valentino Rossi, Sete Gibernau avait dit stop. Basta ! Or force est de constater qu'après une seule année de retraite, l'envie de la compétition est revenue au galop. Le pilote espagnol devrait piloter ni plus ni moins qu'une Ducati au sein d'un team privé managé par la légende des petites cylindrées (10 titres en 50cc et 125cc), son compatriote Angel Nieto.

Avec neuf victoires et trente podiums en 173 grands prix, le petit-fils du créateur de la marque Bultaco avait pourtant décidé de ranger ses gants et ses bottes, pour de bon, probablement marqué par ces années au plus haut niveau et surtout les désillusions qui se sont accumulées depuis ce que l'on pourrait appeler "l'incident de Losail", il y a quatre ans. Sete, qui avait déclaré ne plus vouloir à faire avec la MotoGP et ce malgré les propositions de Kawasaki et de l'éphémère équipe Ilmor, à la fin de son année chez...Ducati, a finalement passé une petite année sabbatique avant de repointer le bout de son museau en milieu de saison. Tester la Ducati version 2009 n'était pas un cadeau mais l'un des plus valeureux adversaires du "Docteur" avait probablement une idée derrière la tête.

En bagarre avec Biaggi pour le guidon, le Catalan avait finalement eu les faveurs de la firme de Borgo Panigale. Son travail a finalement séduit au point qu'il fut l'un des acteurs du mois de juillet. Renvoiera ou renvoiera pas Melandri ? Le pilote italien, en totale déroute au sein du team officiel Ducati, a presque senti le vent du boulet tourner autour de lui avant que son redressement au Sachsenring et à Laguna Seca ne lui profite. S'il n'a pas été pris en tant que remplaçant de luxe, Gibernau n'a pas lâché le morceau et se retrouve même proche d'un accord pour une cinquième Ducati.

"C'est fait à 60%. J'ai vraiment envie de venir et si ça se fait, je veux être sûr d'être compétitif", a déclaré au magazine britannique Motorcyclenews celui qui était également en contact avec le team Scot, selon le manager de l'équipe italo-monégasque Gianluca Montiron. Etre compétitif, c'est bien ce dont a envie le pilote âgé de 36 ans. Il sait également que ce retour est soumis à conditions. "Je ne sais pas à quel niveau de compétitivité je pourrai me situer. Le projet doit vraiment être séduisant. J'essaierai avant tout de me faire plaisir ", a-t-il ajouté.

Si la piste Ducati est donc brûlante, un retour chez Honda n'est pas exclu. "Il semble que les Ducati seront similaires au début de la saison prochaine. Mais j'ai également une option avec Honda sur une machine satellite. Je suis donc encore en discussion", tempère-t-il à propos de son éventuelle destination. Le retour du numéro 15 reste cependant suspendu aux quelques velléités d'arrivée du Finlandais Mika Kallio, venant de la 250cc, de l'espoir italien Niccolo Canepa, en Superstock 1000, ou encore des derniers pilotes sur qui plane l'incertitude pour 2009, à savoir Shinya Nakano (Honda), Sylvain Guintoli voire Toni Elias, tous deux chez Ducati Pramac.