Jeux Olympiques Paris 2024 / L'état de la Seine n'inquiète pas Philippe Lucas : "Tout ira bien"

Philippe Lucas en a vu d'autres. De 2004 à Athènes, à 2021 à Tokyo, il est devenu une figure familière de la natation française aux Jeux Olympiques. Alors forcément, la polémique autour de la qualité de l'eau de la Seine fait doucement rire celui qui coache désormais Logan Fontaine et Pacôme Bricout, qui s'aligneront sur les épreuves en eaux libres dont le départ sera donné du Pont Alexandre III à Paris. Lucas ne craint pas pour la santé de ses nageurs. Bien au contraire.

"Ça me fait rire parce que tous les quatre ans, c'est le même problème, s'est marré le charismatique coach aux lunettes de soleil. À Rio, à Tokyo et à Paris, on parle toujours de la qualité de l'eau. Moi, je vous le dis, ils vont nager, tout ira bien. Ils auront deux boutons sur le cul et puis c'est tout. Des fois, ils font des courses dans des trucs… Tout est fait pour que ce soit correct."

Lucas n'a pas tout à fait tort. Au Japon, la menace d'une tempête tropicale faisait craindre une projection des eaux usées dans la baie de Tokyo. Les doutes ne se sont pas dissipés au moment des épreuves. Un athlète avait notamment assuré à l’agence américaine Bloomberg que la baie sentait "les toilettes". À Rio, la perspective de nager dans la baie très polluée de Guanabara n'avait pas ravi non plus les sportifs.

"C'est comme quand je vais manger chez toi : l'assiette est sale, je mange quand même et je ne suis pas malade, a continué Lucas avec son sens du verbe devenu légendaire. Tout est fait pour que ce soit correct. Quand les tests n'étaient pas bons, tout le monde en a parlé. Quand, en revanche, les derniers étaient bons, personne n'a rien dit.  Les JO, c'est toujours comme ça." La préfecture de région et la Ville de Paris ont publié, début juillet, les résultats des analyses effectuées entre le 24 juin et le 2 juillet.

L’eau respectait alors les normes en vigueur plusieurs jours d’affilée. Une première depuis début juin. Selon l’ONG spécialisée Surfrider Foundation, la Seine est désormais baignable et pour marquer les esprits, Anne Hidalgo a décidé de se jeter à l'eau ce mercredi, quelques jours après Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports et des Jeux Olympiques. Philippe Lucas, lui, vise deux autres problèmes de la Seine : le courant et la température de l'eau. "À partir de 20 degrés, c'est très limite, juge-t-il. Si ça tombe en-dessous, à 19 ou 18,8, il y aura de la casse chez les nageurs."