La France en conquête

Depuis 2004 et l'arrivée au sommet de la reine Laure Manaudou, la discipline vit des heures glorieuses. Historiques. Une dynamique positive s'est enclenchée. Que personne ne semble pouvoir perturber. Qui se renforce, même, au fil des ans. "N'oublions pas que nos adversaires travaillent énormément", tempère l'encadrement technique, qui prend l'exemple des Allemands qui "se structurent" et voit dans cette compétition l'occasion de "se positionner par rapport à la natation européenne". Comme toujours, Manaudou se présente comme la chef de file de l'équipe française. Elle est composée des forces vives ainsi que de jeunes en apprentissage. Manquent cependant à l'appel Nicolas Rostoucher, Hugues Duboscq, Amaury Leveaux ou Aurore Mongel.

Inscrite sur quatre épreuves, "LM" annonce l'objectif de "conserver ses trois couronnes" à savoir les 400 et 800 m nage libre ainsi que le 100 m dos. En revanche, sa participation au 200 m nage libre, sur lequel l'Allemande Annika Liebs règne, est hypothétique. Huit titres, six records nationaux, mademoiselle Manaudou, malgré une énorme charge de travail dans l'optique des Mondiaux-2007, a annoncé la couleur. Ses adversaires, comme la russe Anastasia Ivanenko sur les 400 et 800 m nage libre ou l'Allemande Janine Pietsch en dos, sont prévenues.

Pour autant, la championne olympique, du monde... assure "ne pas être sereine. On ne peut pas arriver sereine quand on sait qu'il y aura des filles à son niveau. Déjà, je n'étais pas sereine aux France, je ne vais pas l'être aux Europe", souligne-t-elle. Son pari est aussi chronométrique. Manaudou a envie d'abaisser ses marques mondiales du 400 m nage libre (3:56.79), dont elle vient de s'approcher (3:59.66), et du 800 m nage libre (8:11.25). Voire améliorer le temps européen du 100 m dos de la Tchèque Ilona Hlavackova (57.75).

Dans la lumière de la patronne, Esther Baron, numéro un du 200 m dos, et Alena Popchanka, argentée sur 100 m papillon et bronzée sur 100 m nage libre, ont des arguments pour décrocher l'or. Frédérick Bousquet aussi, après l'argent sur 50 m nage libre (2005) et son succès du 100 m nage libre (2004). Malia Metella, double vainqueur du 100 m nage libre (2003, 2004) a, elle, l'ambition de retrouver son rang. Elle avoue souffrir encore de l'inflammation du thorax qui a gâché sa saison passée, mais elle semble sur le bon chemin. Sur ce 100 m nage libre, l'Allemande Britta Steffen sera toutefois la grande favorite.

En grand bassin, elle a claqué récemment un chrono (53.78) proche de son record du monde, sans être au meilleur de sa forme. Elle a promis de progresser. Fabien Gilot, vainqueur surprise des 100 et 200 m nage libre à Istres, se présente lui en pleine confiance. Il peut être en plus l'une des bases d'un 4x50 m nage libre (2e en 2005) qui part à "la conquête du record du monde", dixit David Maitre. Mais la concurrence, italienne avec Filippo Magnini ou néerlandaise avec Pieter van den Hoogenband, s'annonce redoutable. Ce sera d'ailleurs le cas partout.