JO Paris 2024 - "Ce n'est que le début" : Léon Marchand, la fête commence tout juste

"Ça va dépendre de vous les gars, si vous pouviez faire vite à la conférence de presse et ne pas poser trop de questions." Bob Bowman est pressé. L'entraîneur de Léon Marchand ne s'est pas écroulé de bonheur devant les micros. Pas le temps, pas l'envie. Les titres olympiques, au fond, l'ancien entraîneur de Michael Phelps connaît. Et à Paris, contrairement à ce que nous racontait Marchand ces derniers jours, l'objectif n'est pas de gagner une fois mais de gagner le plus possible. Et pourquoi pas quatre fois. "Ce n'est que le début, nous a rappelé Julien Issoulié, le DTN de la natation française. Il faut une première sinon il n'y a pas de suite. Elle n'est jamais facile à gagner donc c'est bien qu'il ait démarré comme ça."

Oui, ce n'est que le début car, en comptant les séries, les demi-finales et les finales, Léon Marchand nagera : quatre fois mardi, deux fois mercredi, une fois jeudi, une fois vendredi, une fois samedi et une fois dimanche. Dix plongeons, le compte est bon. Autant dire qu'il va profiter de son seul jour sans course, lundi, pour dormir, dormir et encore dormir. Depuis une semaine, il répond que son programme dépendra de ce qu'il aura ressenti sur sa première course. Autant dire qu'il n'est pas près de tirer un trait sur son programme pantagruélique (200m brasse, 200m papillon, 200m 4 nages, relais 4x100m 4 nages).

S'il n'a jamais été un grand bavard, ses interventions médiatiques ce dimanche étaient chronométrées. Pas question de perdre trop d'influx ou d'énergie même si la tentation est grande de lâcher la pression quand l'or tombe. C'est le commun des champions olympiques. Mais il n'est pas commun. "Il a profité du moment, c'est important, note tout de même son deuxième coach, Nicolas Castel. Mais c'est quelqu'un de sérieux et il remet rapidement le couvert. Notre job désormais, c'est de tout faire pour qu'il soit le moins fatigué possible." "La clé, c'est la récupération", nous confiait le nouveau héros français dès vendredi dernier.

La fête ne fait que commencer et on comprend mieux l'impatience de Bob Bowman, soucieux de voir son protégé se reposer le plus vite possible. D'autant que ce premier acte restait la course où sa domination est la plus large et la plus évidente. Double champion du monde et détenteur de la marque de référence sur 400 m nage libre, le Toulousain a nettement moins de marge sur le 200m brasse et le 200m papillon où Qin Haiyang, Caeleb Dressel et Kristof Milak ont beaucoup plus de références que lui.

A armes égales, l'or n'est déjà pas une évidence pour le Français mais avec autant de courses dans les jambes, l'handicap est réel. Sauf que le nouveau champion olympique a le public dans sa poche et un poids en moins sur les épaules avec cet or, l'objectif minimal qu'il s'était fixé. "Il va faire une semaine incroyable, je ne vois pas d'autre issue", prophétise le Britannique Max Litchfield, 4e de la finale mais battu, comme les autres, à plat de couture. Et Bowman de conclure : "Léon a bien nagé mais il peut définitivement aller plus vite. Ce n'est pas comme s'il avait exprimé tout son potentiel." Vivement la suite.