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Le TAS devra à nouveau statuer : la justice suisse "annule" la suspension de Sun Yang

ParAFP

Mis à jour 24/12/2020 à 17:06 GMT+1

TOKYO 2020 - Suspendu huit ans par le Tribunal arbitral du sport en février pour avoir détruit à coups de marteau un échantillon lors d'un contrôle antidopage, Sun Yang a vu sa suspension annuler par la justice suisse qui pointe la partialité d'un des arbitres du TAS.

Sun Yang

Crédit: Getty Images

Le Tribunal fédéral suisse a annulé la suspension de huit ans du nageur chinois Sun Yang, prononcée en février par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui devra de nouveau arbitrer, selon un communiqué de la plus haute instance juridique du pays publié jeudi.
Le Tribunal fédéral a approuvé la demande présentée par le triple champion olympique "pour cause de partialité d'un arbitre du TAS. La décision du TAS est annulée. Le TAS devra statuer à nouveau sur le cas de Sun Yang dans une composition différente", souligne ce bref communiqué. Pour l'heure, les motivations du tribunal ne sont pas disponibles.
Le TAS avait annoncé le 28 février la suspension de l'icone de la natation chinoise pour la destruction à coups de marteau d'un échantillon lors d'un contrôle antidopage inopiné, en septembre 2018. Cette suspension pour huit ans du Chinois était l'une des décisions les plus spectaculaires du TAS, en raison de sa sévérité et du standing du nageur, triple champion olympique et superstar dans son pays. Le nageur avait fait immédiatement appel de cette suspension devant la justice civile. Déjà contrôlé positif à un stimulant en 2014, Sun Yang a été puni pour la destruction à coups de marteau d'un échantillon lors d'un contrôle antidopage inopiné en septembre 2018.
Dans un communiqué, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a indiqué avoir été informée de la décision du Tribunal fédéral. "La décision du Tribunal fédéral suisse découle d'une contestation à l'égard du président du panel du TAS et n'inclut aucun commentaire sur le fond de l'affaire", souligne l'AMA. "Devant le TAS, la position de l'AMA a clairement prévalu sur le fond de l'affaire", ajoute l'agence, précisant qu'elle "se tient prête à présenter à nouveau son cas de manière robuste devant un panel du TAS différent en temps voulu. Elle n'a pas non plus reçu la décision complète et motivée du Tribunal fédéral suisse et "ne peut dès lors pas s'exprimer plus en détail".

Une course contre-la-montre pour Tokyo

Le triple champion olympique chinois de natation Sun Yang a remporté une victoire à sept mois des Jeux de Tokyo, en obtenant de la justice civile suisse l'annulation de sa suspension de huit ans pour violation du règlement antidopage. C'est désormais une course contre la montre qui s'engage avec en ligne de mire les Jeux de Tokyo à partir du 23 juillet. Dans un communiqué, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a indiqué qu'il allait "immédiatement reprendre la procédure" contre le nageur mais le calendrier est totalement incertain.
Le Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire du pays alpin, qui ne juge pas sur le fond, a pointé des tweets racistes antichinois du président du panel de juges, l'Italien Franco Frattini, en 2018. Le TAS, qui prend soin de souligner que ces tweets personnels "ne représentent pas l'opinion du TAS", va maintenant devoir trouver un remplaçant à l'ancien ministre italien des Affaires étrangères.
Le tribunal suprême en matière de sport, qui siège à Lausanne, "regrette beaucoup que les objections contre le Président de la Formation n'aient pas été soulevées plus tôt et qu'elles n'aient pas pu être examinées au cours de la procédure devant le TAS" qui s'est déroulée bien après les tweets incriminés. L'audience s'était tenue en novembre 2019 en public, une mesure exceptionnelle.

Une suspension spectaculaire

Cette suspension était l'une des décisions les plus spectaculaires du TAS, en raison de sa sévérité et de la stature du nageur, superstar dans son pays. Il était devenu à Londres le premier Chinois champion olympique de natation. Cet appel devant la justice civile de Sun Yang contre une décision "injuste" était son ultime recours.
De son côté, l'Agence mondiale antidopage (AMA) s'est dite "prête à présenter à nouveau son cas de manière robuste devant un panel du TAS différent en temps voulu". Sacré aux Jeux de Londres en 2012 (400 m et 1500 m) et Rio en 2016 (200 m), l'imposant Chinois (1,98 m) compte également onze titres de champion du monde à son palmarès.
En février, le TAS n'avait pas annulé ses titres remportés postérieurement au contrôle rocambolesque, notamment les médailles d'or des 200 et 400 m libre aux Championnats du monde à Gwangju (Corée du sud) en juillet 2019, notamment parce qu'il n'avait pas fait l'objet de contrôle antidopage positif. Le nageur chinois de 29 ans avait déjà été suspendu trois mois en 2014 pour un contrôle positif à un stimulant (trimétazidine). Dans le plus grand secret, puisque cela n'avait été rendu public qu'une fois sa sanction largement purgée.
Son avocat Zhang Qihuai, qui a confirmé jeudi à l'AFP avoir eu notification de la décision de la justice suisse sans en avoir eu la teneur, avait dit l'intention de son client d'entamer des poursuites contre un inspecteur qui avait selon lui fourni de "fausses preuves" dans un communiqué. Il avait accusé également l'AMA d'avoir "falsifié les faits et abusé de son pouvoir". Lors de l'audience devant le TAS, le nageur a argué que les contrôleurs n'avaient pas produit "les documents prouvant leur identité". Ce qui n'avait pas été retenu.

"Les tricheurs n'ont pas leur place"

Pour le TAS, le sportif n'avait "pas établi qu'il avait une explication valable pour détruire son échantillon" et "il ne (lui) revenait pas de décider seul qu'un contrôle antidopage devait être invalidé et un échantillon détruit." La suspension de Sun avait été saluée par de nombreux sportifs. L'Australien Mark Horton avait refusé de lui serrer la main et de monter sur le podium du 400 m libre à Gwangju (Corée du Sud). Le Britannique Duncan Scott, en bronze sur 200 m, avait aussi refusé de serrer la main du natif de Hangzhou, près de Shanghaï.
David Sharpe, qui dirige l'Agence antidopage australienne, avait estimé pour sa part que l'arbitrage du TAS restaurait "la confiance dans le système antidopage". L'affaire de l'échantillon détruit avait atterri devant le TAS après un recours de l'AMA contre de précédentes conclusions controversées de la Fédération internationale de natation (Fina), qui avait blanchi Sun Yang pour vice de forme.
Sun Yang
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