Guerre en Ukraine : Le monde du sport se mobilise après les attaques de la Russie

L'annonce est tombée en pleine nuit. Après avoir reconnu l'indépendance des séparatistes prorusses d'Ukraine en début de semaine, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une opération militaire d’envergure sur le territoire ukrainien, lançant de facto une guerre aérienne et terrestre. Depuis, des bombardements ont eu lieu, notamment sur des bases aériennes, en plus d'avoir "détruit" la défense antiaérienne ukrainienne. L'armée locale a notamment annoncé avoir tué une cinquantaine "d’occupants russes" dans la région de Lougansk, comme rapporté par Le Monde. A 11h30, la présidence ukrainienne a annoncé plus de 40 soldats et une dizaine de civils tués.

Face à cette situation dramatique, le monde du sport a également décidé de se mobiliser, alors que le championnat ukrainien, lui, a été officiellement suspendu. Mercredi, l'attaquant ukrainien Roman Yaremchuk a par exemple montré un maillot portant un symbole destiné à soutenir son pays en célébration à son but qui a conduit au match nul entre le Benfica et l'Ajax Amsterdam (2-2) mercredi en 8e aller de C1.

Légende du sport et du football ukrainien, Andriy Shevchenko a publié un message hautement symbolique sur ses réseaux sociaux. "L’Ukraine est ma patrie ! J’ai toujours été fier de mon peuple et de mon pays. Nous avons traversé de nombreuses périodes difficiles et, au cours des 30 dernières années, nous nous sommes formés en tant que nation. Une nation de citoyens sincères, travailleurs et épris de liberté. C’est notre atout le plus important. Aujourd’hui est une période difficile pour nous tous. Mais il faut s’unir. Dans l’unité, nous vaincrons. Gloire à l’Ukraine", écrit l'ancien buteur de l'AC Milan.

Mircea Lucescu, entraîneur du Dynamo Kiev, a lui aussi réagi. "L'activité sportive en Ukraine a été suspendue pendant 30 jours. Je ne quitterai pas Kiev pour retourner en Roumanie, je ne suis pas un lâche. J'espère que ces gens sans cervelle arrêteront cette guerre. Je n'aurais jamais imaginé que tout ça était possible", a-t-il confié.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et tournée depuis un hôtel de Kiev, les nombreux joueurs brésiliens du Shakhtar et du Dynamo Kiev ont demandé à pouvoir quittter le pays avec l'aide des autorités brésiliennes. Fedor Smolov, lui, est le premier international russe à prendre position contre les attaques de son pays envers l'Ukraine. "Non à la guerre !!!", a écrit l'attaquant du Dynamo Moscou, accompagné d'un coeur brisé et du drapeau ukrainien. Smolov, convoqué lors des trois derniers rassemblements, compte 45 sélections avec la Sbornaïa, en portant plusieurs fois le brassard de capitaine.

Arrivé l'été dernier sur le banc du Shakhtar Donetsk, Roberto De Zerbi a parlé d'une "très mauvaise journée". "Nous avons été réveillés par les bombardements cette nuit, a raconté l'Italien, bloqué à l'hôtel, à ltalPress. L'Ambassade voulait que nous partions, mais je ne pouvais pas quitter mon club, mes joueurs et partir. Au final, ils ont fermé l'espace aérien. Nous restons ici."

Le club de Wolfsburg a été l'un des premiers à se positionner dans ce conflit. "Nous sommes choqués et stupéfaits par les événements en Ukraine, où nous avons eu le privilège de jouer avec nos équipes. Nos pensées et notre solidarité vont au peuple ukrainien et nous espérons une fin rapide de la violence", a écrit le club allemand sur Twitter.

De son côté, Gianni Infantino s'est dit "préoccupé" par la guerre en Ukraine. Le président de la FIFA a évoqué une situation "tragique et inquiétante". "La FIFA condamne l'utilisation de la force par la Russie", a indiqué le dirigeant italien, sans donner de précision sur le match de barrage du Mondial 2022 que doit jouer la Russie à domicile contre la Pologne le 23 mars.

Pour sa part, Oleksandr Petrakov, le sélectionneur ukrainien, affirme être prêt à jouer les matches de barrages pour la Coupe du monde, malgré la guerre avec la Russie qui sévit dans son pays. "Nous allons continuer de préparer ces matches décisifs, a-t-il déclaré dans des propos relayés par le quotidien anglais The Daily Mail. Tous les joueurs seront fiers de représenter l'Ukraine sur le terrain. Nous n'allons pas abandonner." Les Ukrainiens doivent d'abord se déplacer en Ecosse le 24 mars avant éventuellement de jouer contre le vainqueur du barrage Pays de Galles-Autriche.

"Nous avons besoin d'aide, a lancé Alexandr Dolgopolov, ancien joueur de tennis professionnel ukrainien (...) Gardez en tête dans vos pensées et priez pour elle. Kiev, ma ville, est attaquée. L'Ukraine aussi. Les bombardements ont démarré cette nuit."

Elina Svitolina a elle aussi publié un message sur ses réseaux sociaux. "Je suis fier d'être Ukrainienne. Nous nous unissons en cette période extrêmement difficile pour le bien de la paix et l'avenir de notre Etat. Gloire à l'Ukraine", a écrit la 15e joueuse mondiale au classement WTA. Gaël Monfils, son mari, a publié un drapeau de l'Ukraine sur son compte Twitter.

Serhiy Stakhovsky, 225e mondial, a lancé un appel d'urgence : "Les troupes russes arrivent à Kiev, il ne reste plus beaucoup de temps au monde pour réagir".

En F1, l'écurie américaine Haas frappe fort. Vendredi, lors de la troisième journée d'essais à Barcelone, les monoplaces de Nikita Mazepin et Mick Schumacher seront sans Uralkali, son principal sponsor russe. "Haas F1 Team présentera sa VF-22 dans une livrée blanche unie. Aucun autre commentaire ne sera fait pour le moment concernant les accords avec les partenaires de l'équipe", indique Haas.

Estelle Mossely, championne olympique de boxe en 2016, est d'origine ukrainienne par sa maman. Sur Twitter, elle a publié un long message et dénoncé "la folie d'une personne". "Ma famille habite dans une petite ville d’Ukraine loin des frontières et pas si près de la capitale. Je n’aurais pas imaginé que ça les touche directement, immédiatement, a-t-elle écrit. De près ou de loin, nous sommes tous concernés. Le monde doit prendre conscience de la situation et de la gravité de ce qu’il se passe."