Les scandales de 2009 (II)

CE QUI VOUS A CHOQUE EN 2009Deuxième partie : DOPAGE ET AUTRES

Les faits : Dans une autobiographie à paraitre, Andre Agassi a reconnu avoir été contrôlé positif en 1997 et avoir menti pour éviter d'être suspendu par l'ATP. L'Américain avait consommé volontairement de la métamphétamine et n'a jamais été puni...

Notre point de vue : Consternation dans les vestiaires, stupéfaction dans les bureaux des dirigeants de l'ATP, les aveux tardifs d'Andre Agassi ont secoué une saison 2009 déjà très agitée. Humainement, c'est l'aboutissement d'un parcours aussi glorieux que douloureux. L'histoire d'un homme qui a mis très longtemps à accepter son destin. Sportivement, exposer ses faiblesses et celles des institutions plus de dix ans après les faits, c'est un peu difficile à digérer pour ses anciens adversaires et pour ceux qui vantent la probité du circuit. Car, ici, c'est moins la question du dopage que la difficulté de se poser des questions existentielles sur le circuit, et ce, quel que soit le talent.

Les faits : Richard Gasquet a été contrôlé positif à la cocaïne en mars dernier, en marge du tournoi de Miami. Le contrôle a été fait le lendemain de son forfait (blessure à l'épaule). La veille, le Français de 23 ans s'était rendu dans une discothèque de la ville en compagnie, notamment, de son entraîneur Guillaume Peyre et d'un autre membre du Team Lagardère, Thierry Champion. Peu de temps avant Roland-Garros, la nouvelle de son contrôle surprend tous les observateurs. Après la confirmation du contrôle par l'échantillon B des urines du joueur, ce dernier organise sa défense : il effectue des tests capillaires pour prouver qu'il n'est pas un consommateur régulier de la substance incriminée, et porte plainte devant le Parquet de Paris. Dans le même temps, une certaine confusion entoure la publication du taux de cocaïne retrouvé dans ses urines. Le joueur se retrouve au coeur du plus grand scandale de l'année... Avant les aveux d'Andre Agassi ! Gasquet est d'abord suspendu deux mois et demi par un tribunal indépendant, pour "négligence" avant d'être totalement disculpé par le TAS le 16 décembre.

Notre point de vue : Avant l'affaire Agassi, l'affaire Gasquet avait fait l'effet d'un improbable pavé dans la mare de l'ATP. Après les aveux de "Dédé", le French Kiss de Richie est apparu comme une version soft de la dérive du tennisman à la recherche de lui-même. Gasquet risquait pourtant beaucoup plus que l'Américain. A 23 ans, une suspension d'un an ou deux aurait plombé une carrière déjà trop souvent chahutée. Tout est bien qui finit bien pour un joueur qui peut désormais offrir le meilleur de lui-même sur les courts. Le pire de sa carrière est derrière lui.

Les faits : Vainqueur de Paris-Roubaix pour la troisième fois en avril, Tom Boonen a été contrôlé positif à la cocaïne, hors compétition, pour la deuxième fois en un an. Cela sans effet de suspension mais avec des conséquences pour la réputation et l'avenir sportif de l'ancien champion du monde de cyclisme. Il participera finalement au Tour de France.

Notre point de vue : Le cas Tom Boonen illustre les nuances juridiques de la lutte antidopage autant que le désarroi de certains coureurs cyclistes. Pour avoir pris de la cocaïne hors-compétition, le Belge ne risquait aucune suspension officielle. On a cependant fait savoir qu'il était indésirable sur le Tour de France pendant un certain temps. Après les séries de scandales liés à L' EPO, cette récidive a surtout éclairé la fragilité des compétiteurs. On pense bien sûr à l'événement tragique qui a marqué la fin de saison : le décès d'un autre Belge, Frank Vandenbroucke, au mois d'octobre. Ce dernier avait connu la spirale infernale dopage (2002) et toxicomanie (révélé en 2008).

Les faits : L'image de la Premiership a été largement ternie par deux scandales. Celui de Bath et ses cinq joueurs suspendus pour dopage (cocaïne). Mais surtout celui des Harlequins, accusés de tricherie en Coupe d'Europe (capsules de faux-sang pour faire sortir un joueur au profit d'un autre) et qui porte aujourd'hui le nom de "Bloodgate".

Notre point de vue : Que ce soit du côté de Bath ou des Harlequins, qui étaient considérées comme des valeurs sûres, et surtout montantes, du rugby anglais, ces affaires dites du "cokegate" et du "bloodgate", ont laissé des traces. Elles ont conduit à la publication d'un recueil de "seize recommandations contre la triche" en Angleterre menée notamment par l'ancien international Dallaglio, Depuis, les joueurs des deux formations, baptisées "clubs de la honte" outre-manche, sont accueillis par les quolibets des supporters adverses sur les terrains anglais. Il faut préciser que ces deux scandales sont intervenus en pleine crise financière. Les clubs anglais ont dû laisser partir de nombreux joueurs vers la France. L'équipe nationale, qui n'a pas perdu sa cohésion, est également à la recherche d'un nouveau souffle. Après plusieurs années d'euphorie, c'est l'heure de la remise en question outre-manche, en rugby comme ailleurs.

A SUIVRE - Troisième partie : LES PROBLEMES EXTRA-SPORTIFS