Top Monde 2014 : Marc Marquez (Moto, Espagne) sur les traces des plus grands

Parce qu'il a sûrement ouvert une nouvelle ère dans l'élite de la vitesse moto, dans la lignée des récents monstres sacrés Mick Doohan et Valentino Rossi, respectivement cinq et sept fois couronnés. Plus jeune champion du monde en 2013 et à ce titre premier rookie depuis Kenny Roberts en 1978, Marc Marquez, placé à quatre reprise comme numéro un par notre rédaction, a encore élevé d'un cran son niveau de pilotage, ce qui paraissait impossible. Une évidence qui s'est imposée à chacun au fil de ses dix victoires en début de campagne, avec une concurrence que n'avait pas son prédécesseur sur les tablettes, Giacomo Agostini, alors seul pilote d'usine en 1970.

Le pire pour ses adversaires k.-o. debout est qu'il a commencé sa razzia en pleine convalescence, six semaines après une fracture du péroné droit qui l'avait interdit de piloter avant d'arriver au Qatar. Pour compenser la faiblesse de sa jambe, il s'est plus appuyé sur… son bras droit, dans son style si caractéristique. Valentino Rossi fut sa première victime, à Losail, mais l'autre pilote Yamaha Factory, Jorge Lorenzo, et son coéquipier Dani Pedrosa ont aussi constaté qu'il était imprenable dans les derniers tours d'un Grand Prix à Mugello et à Montmelo, et qu'ils devenaient urgent de faire le deuil du titre.

Pas blasé, MM93 s'en défendu de toute facilité. Il a même montré les muscles en quelques circonstances et triomphé dans toutes les conditions : piste sèche, mouillée, humide… En partant aussi des stands, au Sachsenring. Pris au dépourvu au départ de ce Grand Prix d'Allemagne, il n'est pas tombé dans le piège de l'illusion d'en savoir plus que les autres, et a aligné son choix de pneus sur ceux de Pedrosa et Rossi.

Non, rien ne pouvait l'arrêter. Pour ses fans, il a aussi comblé un vide en gagnant pour la première fois à Jerez de la Frontera. Maître du monde et enfin grand d'Espagne ! Pour autant, son incroyable série a été un peu ternie par des chutes aux Grands Prix d'Italie et d'Aragon annonçant un passage à vide de quatre courses. Mais il a renoué avec la victoire lors des deux dernières courses. Une façon de prendre date pour 2015.

13 avril : Mainmise totale sur le Grand Prix des Amériques. Il signe la pole position, la victoire, le meilleur tour en course et mène tous les tours. Une première pour lui. Rossi avait raison : seuls une panne de réveil ou un embouteillage sur le chemin du circuit pouvait le battre.

10 août : Dixième victoire consécutive, au Grand Prix d'Indianapolis. Giacomo Agostini, le plus grand pilote de tous les temps, était le dernier à avoir réalisé une telle série en début de Championnat, en 1970. Et Mick Doohan le dernier en cours de saison, en 1997.

17 août : Il découvre la défaite au Grand Prix de République tchèque, à Brno. Il est parti de la pole position mais a vite déchanté. Son pneu arrière avait un défaut et Pedrosa, Lorenzo, Rossi ont été meilleurs que lui. Pour la première fois, il ne monte pas sur un podium de MotoGP, hors abandon ou disqualification.

12 octobre : Il assure la deuxième place à Motegi pour son deuxième sacre. Avec un petit cérémonial improvisé à la clé dans le tour d'honneur : casque d'or et katana de samouraï.

12 décembre : Il a du mal à retenir ses larmes lors d'une conférence de presse en préambule au Superprestigio DTX de Barcelone. A 21 ans, il vient a décidé de quitter le domicile de ses parents à Cervera pour s'installer en Andorre. Pour lui, les conditions d'entraînement sont idéales. Pour d'autres, c'est surtout le régime fiscal qui l'est. Des attaques qui durent depuis plusieurs jours et encaisse mal.