Lambiel range ses patins

Le retrait du Suisse Stéphane Lambiel, un mois après celui du Canadien Jeffrey Buttle et deux ans et demi après celui du champion olympique russe Evgeni Plushenko, ouvre un peu plus la voie au Français Brian Joubert pour un titre olympique à Vancouver (12-28 février 2010). L'annonce, à 483 jours des prochains Jeux d'hiver, du retrait du double champion du monde suisse (2005, 2006), médaillé d'argent aux Jeux de Turin en 2006, après ceux de Buttle, champion du monde en titre et médaillé de bronze à Turin, et de Plushenko, retiré de la compétition après son titre turinois, laisse à la concurrence un podium vierge.

Jeudi à Berne, Lambiel (23 ans) a expliqué que l'entraînement était devenu pour lui un "calvaire" à cause d'une blessure persistante à l'adducteur gauche et qu'il ne pouvait plus espérer remporter de titre dans ces conditions. Le 10 septembre dernier, à Toronto, Jeffrey Buttle (26 ans), avait annoncé qu'il arrêtait sa carrière. Le Canadien, qui était revenu au sommet après avoir lutté contre les blessures, a décidé de se consacrer à ses études en engineering tout en participant à des galas professionnels.

Le retrait d'adversaires potentiels aux JO de Vancouver ne satisfait pas pour autant Brian Joubert (24 ans), vice-champion du monde et N.3 au classement mondial de la fédération internationale (ISU) derrière le Japonais Daisuke Takahashi et le Tchèque Tomas Verner. "Je ne comprends rien. Franchement je ne comprends pas, que ce soit pour Buttle ou Lambiel", affirme le champion du monde (2007) et double champion d'Europe français (2007, 2004), qui avait raté sa compétition aux Jeux de Turin (6e). "Buttle a fait une superbe compétition aux Mondiaux, même s'il n'a pas tenté de grosses difficultés. Il a gagné le titre et je pense qu'il sait qu'il ne le gagnera pas deux fois. Il a sans doute voulu rester sur une victoire mais les Jeux sont chez lui. Il pouvait espérer remporter une deuxième médaille olympique", affirme Joubert.

"Lambiel, je ne sais pas pourquoi il arrête. Je ne comprends pas. Mais depuis son deuxième titre de champion du monde, psychologiquement ça n'allait plus du tout pour lui", ajoute-t-il. Quand on évoque leur usure physique, Joubert répond: "C'est vrai. Contrairement à Stéphane Lambiel, je ne fais pas beaucoup de galas. Alors c'est sûr, je gagne moins d'argent. Mais ça c'est ma mère qui me l'a appris: "Si tu veux faire des médailles tu auras de l'argent, si tu veux de l'argent, tu n'auras pas de médailles". Et ça s'est toujours vérifié. Il y a eu des saisons, comme en 2005, où j'ai fait plus de galas, gagné plus d'argent, mais au final je n'ai pas eu de titre car j'étais épuisé mentalement et physiquement".

Joubert, d'ores et déjà tendu vers l'objectif du titre olympique, ne se disperse pas et reste prudent. "Je ne veux pas me donner à 100% cette saison. Je veux en garder sous le pied pour la saison olympique. L'année où j'avais été champion du monde j'avais un programme à trois quadruples. Cette année ce n'est pas prévu. Mais ça sera peut-être pour l'année olympique. On va prendre étape par étape pour faire en sorte d'être prêt le jour J, à l'heure H" .