TOURNOI DES 6 NATIONS - Irlande - France : Scott Spedding a vu 36 chandelles

Sur deux moments clés du match, le Clermontois (30 ans, 21 sélections), particulièrement exposé en tant que dernier défenseur, a craqué et les Irlandais ont inscrit des points dans la foulée. Il y a cette première chandelle (41e) sur laquelle il commet un en-avant. Au terme de la séquence, Jonathan Sexton obtient et inscrit une pénalité qui permet aux Irlandais de creuser l'écart (10-6).

Dix minutes plus tard, l'ouvreur irlandais tente une chandelle grand format. Spedding se rate complètement. Le XV du Trèfle obtient une mêlée sur laquelle le pack français sera pénalisé, et Sexton ne se fera pas prier pour ajouter trois points (16-6). Dans la foulée, Spedding a également manqué de lucidité : sa passe pour Louis Picamoles aboutira à une perte de balle qui coupera une action des Bleus (56e).

Fébrile en défense avec deux plaquages manqués, peu inspiré en attaque, le joueur d'origine sud-africaine est tombé dans le piège de Dublin : un ballon rendu glissant par la météo humide, et une charnière irlandaise Murray - Sexton récitant à la perfection son jeu au pied. Résultat, il a été remplacé à la 74e minute par Djibril Camara. Une première depuis l'arrivée de Guy Novès à la tête des Bleus, qui l'avait toujours laissé terminer ses matches lorsqu'il l'avait titularisé (6 fois en 12 tests).

Le remplacement, inhabituel, d'un arrière non blessé à quelques minutes de la fin montre que Spedding, titulaire quasi indiscutable sous Novès, est passé au travers de ce match. L'encadrement des Bleus n'a pas cherché à le défendre, ni à l'épargner. Je n'aime pas trop parler des cas individuels, a tout de même commenté Jean-Frédéric Dubois, l'entraîneur des arrières. Ces deux en-avant sous les chandelles, ce n'est pas trop dans son habitude. C'est dommage pour lui et dommageable pour l'équipe car derrière il y a des points.

Le match de l'ancien Briviste n'a pas été tout noir pour autant. A mettre à son crédit, une percée dans le sillon de Gaël Fickou sur le temps fort français (10e) et surtout, la perforation de la défense irlandaise à l'heure de jeu qui aurait pu faire basculer le match. Mais l'action a été annihilée par une mauvaise orientation de Baptiste Serin, suivie d'un en-avant de Bernard le Roux. L'autre Bleu mis K.O. par les Irlandais.