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6 Nations 2019 - Des Bleus rapidement dans le rouge

ParAFP

Publié 07/03/2019 à 10:04 GMT+1

TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Temps de jeu effectif, longues séquences de jeu, répétition d'efforts intenses sur la durée : le XV de France souffre, au niveau international, lorsque le rythme et la vitesse approchent les zones de haute intensité.

Sebastien Vahaamahina (France) et Yoann Huget

Crédit: Icon Sport

L'Irlande devrait imiter tous les précédents adversaires des Bleus, qui souhaitent maintenir le ballon en jeu au maximum, ou se pressent pour jouer leurs touches. Afin de laisser le moins de temps possible aux Français pour récupérer et de les faire "exploser" physiquement, dixit le deuxième ligne Félix Lambey.
Et l'entraîneur des arrières tricolores, Jean-Baptiste Elissalde, convenait au lendemain du match pays de Galles-Angleterre (23 février), que son équipe n'était "pas encore à ce niveau-là: les intensités de ces matches ne sont pas communes à nos joueurs".

Quels critères pour juger de l'intensité ?

Le premier critère évoqué pour mesurer l'intensité est le "temps de jeu effectif", soit pendant que le ballon est en jeu. Cependant, déclare à l'AFP l'ancien international Yannick Nyanga, "le temps de jeu effectif est un élément pour analyser la performance, mais ce n'est pas le seul: on peut faire 50 minutes de temps de jeu effectif de +pick and go+ (petits tas sans aucune course, NDLR)".
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Top 14 - Yannick Nyanga (Racing 92)

Crédit: Icon Sport

Le critère du temps de jeu effectif doit donc être croisé avec d'autres, comme le nombre de mètres par minute, le nombre de courses à haute intensité (plus de 5 m/seconde) ou le nombre de sprints (plus de 24 km/h). Ainsi que la capacité à répéter les tâches (courses, plaquages, déblayages dans un regroupement etc.) et à revenir en jeu une fois celles-ci accomplies (se relever après un plaquage, par exemple).

Quel est le retard français ?

Au niveau international, le temps de jeu effectif est plus élevé: 39 min 32 sec en moyenne lors des trois premières journées du Tournoi, selon les chiffres d'Opta publiés mercredi par L'Equipe. Or, des quatre championnats majeurs (Top 14, Pro 14, Angleterre et Super Rugby), le Top 14 est celui qui en est le plus éloigné (33 min 25 sec cette saison).
Ce n'est pas le seul critère dont le curseur augmente lors des test-matches, où tout va plus vite, et où il faut répéter plus d'efforts pendant plus longtemps. "Tout le monde pense qu'il faut être plus endurant et plus rapide dans un match international. Mais il faut surtout l'être lors de séquences très courtes, beaucoup plus nombreuses et intenses au niveau international", explique ainsi Stephan Du Toit, responsable de la préparation physique du Stade Français.
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Top 14 - Stephan Du Toit (Préparateur physique du Stade Français)

Crédit: Icon Sport

Or, plus le match avance et les organismes fatiguent, moins les Bleus sont capables de répéter ces efforts avec la même intensité. Ainsi les courses à haute intensité: selon les données de la défaite contre la Nouvelle-Zélande en 2016 (24-19) que s'est procuré L'Equipe, les Bleus avaient couru un kilomètre de plus que les All Blacks, mais un kilomètre de moins à haute intensité. Et marché... 4 km supplémentaires!
"On arrive à faire jeu égal physiquement en première période, mais à partir de la 50e/60e minute, on est moins rapide. Pourquoi? Parce qu'on a les jambes gorgées d'acide lactique, qu'on n'est pas capable de répéter les efforts", souligne Sébastien Bouesse, préparateur physique du Stade Français.

Comment le combler ?

"Il faut travailler, encore et toujours, en situation, sur ces intensités-là, sur des séquences longues, surtout les changements de rythme", répond le sélectionneur du XV de France Jacques Brunel.
Les deux semaines passées entre la victoire contre l'Ecosse (27-10) et le rendez-vous de Dublin, dont seulement une grosse semaine de travail, ne permettront cependant pas aux Bleus de rattraper leur retard sur les Irlandais. "En deux semaines, tu ne peux, au mieux, que maintenir la forme physique d'un joueur, pas l'améliorer", explique à l'AFP un préparateur physique d'un club de Top 14 pourvoyeur d'internationaux.
Ce même préparateur, qui préfère conserver l'anonymat, estime en revanche que le retard français peut être rattrapé durant les deux mois de préparation à la Coupe du monde au Japon (20 septembre-2 novembre). Reste ensuite à combler le déficit technique et tactique pour rivaliser...
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