Tournoi des 6 Nations - Angleterre : le sacrifice du jeu

TOURNOI DES 6 NATIONS - Le XV de la Rose s’est rassuré ce dimanche à Twickenham contre l’Italie (31-14). Cueillis à froid la semaine précédente contre l’Écosse, les Anglais ont opté pour un jeu minimaliste basé sur le défi physique. Une stratégie payante sur ce match, avec un bonus offensif à la clé, mais qui ne suffira pas contre les cadors.

Le pack anglais a pris le dessus sur le pack italien

Crédit: Getty Images

La composition anglaise donnait déjà quelques indices sur les intentions de Steve Borthwick. Le replacement du gestionnaire Owen Farrell en numéro 10 aux dépens du dynamiteur des Harlequins Marcus Smith donnait le ton. Plongé dans le doute après sa défaite initiale à Twickenham contre l’Écosse (23-29) pour la première de Borthwick, qui intervenait après une année 2022 très compliquée pour les Anglais qui a conduit au départ d’Eddie Jones, le XV de la Rose n’avait pas l’intention de réinventer le rugby ce dimanche.
Efficacité et confiance ont donc été les maîtres mots face à la Squadra Azzurra. Avec deux uniques options stratégiques : du jeu à zéro, une ou deux passes grand maximum dans l’optique de lancer quasi-systématiquement un avant, ou du jeu au pied de pression, par Owen Farrell, Henry Slade ou Freddie Steward quand ce n’était pas directement le demi de mêlée Jack van Poortvliet en sortie de ruck. La fameuse dépossession à en devenir parfois caricaturale.

30 coups de pied, 128 passes

La lecture seule des statistiques du match permet de comprendre en un coup d’œil où les Anglais ont voulu en venir. Le XV de la Rose, qui a atteint la barre des trente coups de pied, ne s’est fait "que" 128 passes contre 199 pour l’Italie. À titre de comparaison, les Irlandais se sont faits 220 passes la veille contre les Bleus. Sale temps pour les deux ailiers anglais, donc, en particulier pour Ollie Hassell-Collins, qui n’a eu en tout et pour tout que deux ballons d’attaque à négocier pour un résultat famélique de 8 mètres parcourus balle en main.
À l’inverse, Steve Borthwick comptait sur son pack et c’est bien grâce à lui que l’Angleterre a obtenu sa victoire bonifiée. Quatre des cinq essais anglais sont le fruit du travail des avants : trois ballons portés (le troisième, écroulé, a donné lieu à un essai de pénalité) et une pénalité à 5 mètres de l’en-but italien jouée à la main et conclue cinq temps de jeu plus tard par le deuxième ligne Ollie Chessum (27e). Mâchés physiquement, à l’image de leur capitaine Michele Lamaro, obligé de sortir sur blessure en première période, et contraints de faire des fautes pour ralentir le rouleau compresseur anglais, ce qui leur a coûté cher avec deux cartons jaunes (27e, 50e), les Italiens ont logiquement cédé.
À la pointe du combat, le Toulousain Jack Willis s’est ainsi régalé en marquant le premier essai (5e), mais aussi en grattant un ballon précieux au milieu du terrain (24e) et en administrant 22 plaquages en 52 minutes passées sur le terrain, ce qui lui a valu d'être élu joueur du match.
Le test italien passé avec réussite et soulagement, l’Angleterre va désormais se tourner vers son prochain adversaire, le pays de Galles, nation la plus en difficulté depuis le début du Tournoi. Avec la même approche stratégique minimaliste, sans aucune variation ? C’est fort possible et cela pourrait encore passer vu l’état de forme actuel des Gallois.
Il est en revanche impossible d’imaginer ce XV de la Rose en mesure de rivaliser avec la France et l’Irlande, bien plus capables d’encaisser et de répondre aux coups de boutoir des gros porteurs anglais, avec si peu de cordes à son arc. "Nous sommes en train de reconstruire une équipe, a confié à chaud le centre Ollie Lawrence à la télévision anglaise. Nous sommes encore loin du produit fini, mais nous croyons vers où nous voulons aller en tant qu’équipe".
Avec une telle pauvreté dans le jeu, ce sera vraisemblablement droit dans le mur face aux meilleures nations du rugby mondial, à l’image de ce qu’avait pu connaître le XV de France durant la décennie précédente avant de se réinventer à partir de 2019.
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