Les notes des Bleus après Italie-France (24-73) : Léo Barré au presque parfait, Antoine Dupont au super
Le XV de France a décroché une victoire probante à Rome, dimanche lors du Tournoi des 6 Nations (24-73). Léo Barré en a été un des principaux responsables grâce à une copie très complète. Antoine Dupont a présenté un peu plus de déchet mais le capitaine des Bleus – auteur d'un doublé comme son arrière – s'est démultiplié. Pierre-Louis Barassi a été moins convaincant, surtout en défense. Nos notes.
"Un match presque sans fausse note" : Barré peut-il être titulaire face à l'Irlande ?
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Léo Barré : 8,5
Le succès français est trop large (24-73) pour qu'un homme en soit l'unique clé, mais quel match de Léo Barré ! Après une entame légèrement fébrile, l'arrière du Stade français a claqué deux essais, multiplié les bonnes passes et les bons angles de course. Son jeu au pied rasant, à la 19e minute, est un modèle du genre. Sous les quilles, il a répondu présent.
Un "off-load" décisif dans le premier essai de Dupont est aussi à son crédit et a commencé à donner de l'air aux Bleus (10-21, 25e minute). Barré fait partie des battus, sur le troisième essai italien, fruit d'une combinaison bien exécutée. Un infime point négatif.
- En bref : une performance remarquable, sur les bases comme en termes de plus-value.
Théo AttissogbE : 8
Un en-avant sous la première chandelle qu'il a eu à réceptionner ne traduit pas son dimanche romain. Attissogbe, préféré à Penaud, a vite rectifié le tir, avec beaucoup de plaquages et des interventions à bon escient en attaque. Un retour défensif en fin de rencontre, après un ballon perdu par Barassi, a témoigné de son engagement sans faille. L'ailier palois a fini par être récompensé de cette persévérance, avec un essai à la 76e minute.
- En bref : il n'a pas manqué l'occasion de prouver que la fameuse "émulation" pouvait avoir du bon.
Pierre-Louis Barassi : 5
Comme à Twickenham en fin de rencontre, il semble être le principal responsable de la porosité du premier rideau tricolore, sur le premier essai italien, cette fois. Sur le deuxième, il rate un plaquage. Enfin en verve offensivement lors d'un temps fort tricolore, juste avant la mi-temps, puis à l'aise lorsque la digue transalpine a brutalement cédé, il a inscrit l'ultime essai du match, sans rassurer totalement en défense.
- En bref : son apport offensif compense tout juste un problème défensif préoccupant.
Yoram Moefana : 8
Sa percée en début de match sur une attaque en première main a lancé une prestation de premier ordre. Solide pour stopper ses adversaires, très souvent sollicité en premier attaquant, il a avancé de manière frontale, mais il a aussi créé de l'incertitude par ses courses. Il fait le gros du boulot sur le deuxième essai de son capitaine Dupont.
- En bref : très bon en Angleterre, il récidive et prend encore un peu plus d'ampleur.
Louis Bielle-Biarrey : 8
Auteur de son cinquième essai dans ce Tournoi des Six Nations, Bielle-Biarrey a encore brillé, au Stadio Olimpico, y compris en tant que passeur. Il joue un deux contre un d'école avec Dupont, pour le troisième essai des siens. Une délicieuse claquette pour Barassi, à la 56e minute, illustre encore mieux cet aspect de son jeu, comme sa passe décisive pour Barré.
- En bref : il marque, il fait marquer et il s'amuse.
Thomas Ramos : 6
Battu dans les airs à la 32e minute par Tommaso Allan, il se fait contrer puis arracher un ballon quelques instants après. Une passe en avant de sa part avait privé le XV de France de l'ouverture du score. Voilà comment Thomas Ramos a traversé plutôt négativement le premier acte. Il y a eu beaucoup de mieux après la pause et sa précision face aux perches demeure un atout (8/9).
- En bref : un match moyen dans la conduite du jeu, correct grâce à sa botte.
Maxime Lucu a pris sa suite, Dupont glissant à l'ouverture, à la 68e minute.
Antoine Dupont : 8
Quelle activité du n°9 français, qui a signé un doublé. Dans son rôle de neuvième avant comme dans celui d'animateur, il a été digne de son standing. Son timing est impeccable pour servir Boudehent, auteur du quatrième essai français. Il donne aussi un bon ballon à Barré à hauteur, pour que la France vire en tête avec de la marge. Pas irréprochable sur le deuxième essai italien, on note aussi une passe au pied imprécise pour "LBB", à la 21e minute.
- En bref : débordant de tonus et très souvent pertinent.
Paul Boudehent : 7
Le déménageur a encore frappé, avec l'essai du bonus à la demi-heure de jeu. Un plaquage sans ballon lui est reproché par l'arbitre, permettant à l'Italie de reprendre les devants (10-7). Mais il a su utiliser sa puissance pour mâcher des locaux qui n'ont pas tenu longtemps le coup.
- En bref : dans le ton d'un paquet d'avants dominant.
Remplacé par son coéquipier à La Rochelle, Oscar Jegou, à la 49e minute. Ce dernier a touché beaucoup de ballons et a réalisé une passe entre les jambes bien sentie.
Grégory Alldritt : 7,5
Sanctionné d'un hors-jeu en première période, le n°8 des Bleus se distingue en revanche par un bon grattage proche de son en-but. Un essai en force récompense son activité offensive, au sein d'une troisième ligne homogène.
- En bref : si l'immense Alldritt est encore demandé à l'accueil, le grand Alldritt semble de retour aux affaires.
Il a cédé sa place à Anthony Jelonch à la 49e.
François Cros : 7,5
Moins en vue que ses deux acolytes sur ce qui saute au visage, il se charge de multiples missions. Encore présent à la 72e minute pour déblayer après une percée d'Attissogbe, et peu de temps après au soutien de Dupont. Le flanker toulousain a en prime joué tout le match, ce qu'aucun autre avant français n'a fait.
- En bref : inépuisable.
Thibaud Flament : 7,5
Pour son premier match dans ce Tournoi, il a fait du bien par son compromis entre masse et agilité. Une passe à une main superbe pour Dupont en fond d'alignement a mis en exergue sa dextérité. Pénalisé en raison d'un écran lors du premier acte, il est à un très haut niveau qu'on soupçonne susceptible d'augmenter, dans deux semaines en Irlande.
- En bref : retour réussi.
Remplacé par Alexandre Roumat pour le dernier quart d'heure.
Mickaël Guillard : 8
Il offre un premier ballon d'attaque à son équipe d'un "contest", dès le coup d'envoi. Le deuxième ligne du LOU inscrit le premier essai des siens, qui leur évite de douter. Puis il n'a pas grand-chose, si ce n'est rien, à se reprocher. Sa note est d'autant meilleure qu'il a pesé avant que l'Italie ne s'écroule.
- En bref : responsabilisé en l'absence de Meafou, il a répondu avec brio.
Remplacé par Romain Taofifenua à la 49e.
Uini Atonio : 6
Il subit un gros raffut en fin de premier acte et peine globalement à avancer ballon sous le bras. Le pilier qui honorait sa 66e sélection reste une bonne base pour la mêlée tricolore et continue d'être important par sa qualité de passe courte.
- En bref : l'indiscutable Atonio appartient peut-être au passé, mais l'Atonio du présent est costaud.
Dorian Aldegheri l'a relayé à la 49e.
Peato Mauvaka : 8
Très bon dans son rôle de lanceur et de conducteur du camion français, notamment, sur son essai. Mauvaka a en outre été un poison dans les rucks pour l'Italie. Il a été précieux par son énergie caractéristique et sa fougue.
- En bref : excellent, tout simplement (et comme fréquemment)
Suppléé par Julien Marchand (49e), qui a glané une pénalité sur une tentative de grattage à dix minutes du terme.
Jean-Baptiste Gros : 6,5
Un peu moins en vue ballon en main qu'il ne l'est depuis la tournée de novembre, Gros a tout de même présenté une belle activité. Pas d'erreur manifeste sur les fondamentaux.
- En bref : il tient son nouveau rang.
Remplacé par Cyril Baille lors de la salve de changements de la 49e.
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Un premier rideau trop friable : "C'est le point noir de la rencontre"
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