Tirage au sort de la Coupe du monde de rugby 2027, mercredi 3 décembre 2025 | Pourquoi le tirage a lieu si tôt… mais pas tant que ça
Le XV de France connaîtra mercredi matin ses adversaires en phase de groupes de la Coupe du monde 2027. Les têtes de série – dont les Bleus font partie – seront-elles encore cohérentes dans près de deux ans ? La question est légitime. Pourtant, le tirage au sort n'est pas si précoce par rapport à celui du Mondial 2023 et plus globalement aux standards du rugby. Ils évoluent. Ce n'est pas trop tôt.
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Honneur au ballon ovale. Le tirage au sort de la Coupe du monde de rugby 2027 aura lieu deux jours avant celui de la Coupe du monde de football… 2026. Mais cette incongruité paraît modérée, à l'aune de celle qui avait caractérisé le Mondial 2023. Les quatre favoris de l'épreuve (Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, France et Irlande), répartis dans deux poules, avaient croisé le fer dès les quarts en raison d'un tirage effectué beaucoup trop tôt, le 14 décembre 2020, sur la foi du classement mondial au 1er janvier de cette même année, quand Français et Irlandais étaient relativement mal en point.
Alan Gilpin, directeur général de World Rugby, avait reconnu une erreur à ce sujet en mars 2023, avant même que la compétition ne se déroule : "On utilise les classements mondiaux, ce qui est la meilleure représentation des forces et des faiblesses d'une équipe, mais ça a été fait à un moment qui, comparé à maintenant, peut devenir obsolète. Je comprends (la frustration des supporters), celle des entraîneurs et celle des joueurs."
Se baser sur le classement de janvier et non sur celui de décembre (selon lequel le XV de France aurait été tête de série, ndlr) a accentué le risque de désuétude des statuts. "N'oubliez pas qu'on était en plein milieu d'une pandémie mondiale", a depuis justifié le dirigeant de l'instance internationale qui avait jugé l'année trop perturbée pour être significative. La sélection sud-africaine, déjà championne du monde en titre, n'avait par exemple disputé aucun match en 2020.
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Attendre la fin des matches internationaux de novembre 2026, (cela aurait été) trop tard
Patienter jusqu'à ce mercredi matin (10h, heure de France métropolitaine) pour dessiner les contours de l'événement qui se tiendra en Australie du 1er octobre au 13 novembre 2027 relève d'un progrès notable, en termes de logique sportive. La hiérarchie planétaire a "seulement" un peu moins de deux ans pour évoluer. Pourquoi ne pas aller plus loin dans l’amélioration ? "Attendre la fin des matches internationaux de novembre 2026, ce serait trop tard. Cela mettrait en péril la vente des billets et le financement du tournoi. Planifier tout cela serait un véritable défi, en particulier avec l'expansion à vingt-quatre équipes", avait prévenu Gilpin, en octobre 2023.
Prévoir tôt pour agir avec sérénité et dans l'espoir de rentabiliser. L'argument est logistique et financier. Son pan pécuniaire avait été avancé par Claude Atcher, alors à la tête du comité d'organisation du Mondial 2023. "On a un objectif de recettes de billetterie, expliquait-il au moment du tirage, dans des propos relayés par nos confrères de L'Equipe. La billetterie des JO 2024 (également en France, ndlr) ouvrira dès 2022 et nous souhaitons lancer la machine avant."
Avec un calendrier dévoilé le 26 février 2021, les potentiels spectateurs ont pu cibler dates et lieux à privilégier pour leurs réservations. Il restait bon nombre de sésames à attribuer parmi les vingt participants, mais il y avait déjà des rendez-vous à ne pas manquer pour les fans : le match d'ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande au Stade de France, une affiche Angleterre-Argentine au Vélodrome ou encore le choc Afrique du Sud-Irlande, qui promettait de secouer à Saint-Denis.
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Presque toujours les mêmes têtes
Cette stratégie discutable, qui se craquelle, a eu la peau dure. Exemple avec le tirage au sort de la Coupe du monde 2007 (organisée par la France, déjà), qui avait été réalisé trois ans et demi en amont, le 12 mai 2004. Quid du Mondial 2011 ? Le 1er décembre 2008. Pour 2015 ? Le 3 décembre 2012. Pour 2019 ? Le 10 mai 2017, ce qui constituait un pas dans la bonne direction, rayon cohérence, avant la rechute de l'édition 2023, indirectement rendue spectaculaire par la crise sanitaire.
Outre la crainte de ne pas susciter un engouement suffisant pour remplir les stades avec le seul label "Coupe du monde", si le rugby a longtemps admis dans ses mœurs une telle planification, c'est probablement en raison de la stabilité de son élite. Les ténors du ballon ovale sont peu ou prou les mêmes depuis trente ans et leur participation à chaque édition ne fait pas l'objet du moindre doute. Mais dans cet à peu près réside des dynamiques à ne pas négliger. Illustration : dans le "Top 4" de janvier 2020 figurait le pays de Galles, laminé par les Springboks ce samedi (0-73) et piteux 12e en l'état.
Il y a du mieux, donc. D'autant plus que le nouveau format de la compétition (six groupes de quatre, non plus quatre groupes de cinq) implique des chapeaux plus fournis (six têtes de série, dont les Bleus font partie, contre quatre précédemment) et rend le tableau final moins limpide, avec la qualification des quatre "meilleurs troisièmes" et l'ajout de huitièmes de finale. Mais si les Wallabies se refont une santé en un an et demi, leur statut de membre du chapeau 2 lors du tirage de "leur" Mondial apparaîtra peut-être, a posteriori, comme une anomalie.
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