Champions Cup - "C’est terrible" : comment le Leinster a tout perdu en une semaine

Sortie du spectre franco-français, la défaite du Leinster samedi dans sa finale de Champions Cup à domicile (26-27) a tout d’un petit tremblement de terre dans l’Europe du rugby. Et sans minimiser aucunement la performance majuscule du Stade rochelais, il n’est pas si incongru de se demander comment cette équipe qu’on disait sans point faible, capable de passer 106 points en deux matches à Gloucester et d’atomiser le Racing 92 (10-42) en poule, et plus récemment de donner la leçon au Stade toulousain, leader du Top 14, en demie (41-22), a pu se planter de la sorte chez elle après avoir compté 17 points d’avance au bout d’un quart d’heure de jeu.

"C’est incroyablement décevant, a lâché le flanker Josh van der Flier après la rencontre. On était devant nos familles et nos amis et il y avait une telle ambiance… ça brise vraiment le cœur. Des années de travail pour avoir une équipe suffisamment forte pour être là… c’est très décevant".

"C’est ce qui fait la beauté mais aussi la cruauté du sport" a également philosophé son coéquipier Garry Ringrose.

Pour les joueurs et peut-être un peu plus encore pour leur manager Leo Cullen, cet échec sur la plus petite des marges laissera des regrets éternels. En concertation avec son staff, il avait en effet décidé la semaine précédente de laisser au repos plusieurs cadres au moment de disputer une demi-finale d’URC (ex-Ligue celte) à domicile contre le Munster. Un choix assumé mais perdant, son Leinster remanié ayant chuté là encore d’un tout petit point (15-16), suite à un drop concédé à trois minutes du terme. Soit sa deuxième élimination consécutive à ce stade de la compétition.

Tout d’un gâchis pour une province dublinoise qui avait achevé la phase régulière 11 points devant son premier poursuivant et n’avait connu qu’une seule fois la défaite, chez les Bulls (62-7) après avoir envoyé les Espoirs en prévision de la demie de Champions Cup contre Toulouse.

Leo Cullen s’était pourtant montré relativement rassurant durant la semaine de préparation du match contre La Rochelle, promettant qu’il n’y avait "pas de gueule de bois" dans son groupe. "Cela a été une très belle semaine", s’était-il même enthousiasmé. À l’image de son équipe, lui aussi est tombé de haut samedi : "C’est terrible. Le vestiaire est abattu comme vous pouvez l’imaginer car cela signifiait beaucoup pour les joueurs et pour tous ceux qui ont travaillé dur cette saison avant d’arriver jusque-là. (…) On doit repartir de l’avant, continuer à croire en ce qu’on fait et se tirer vers le haut. Nous reviendrons !" Un vœu pieu pour un groupe qui devra se remettre de cette semaine noire, qui fera date dans l’histoire de la province irlandaise.