Coupe du monde | France - All Blacks | Les notes des Bleus : Grégory Alldritt colossal, Yoram Moefana à la peine

Mis à jour 09/09/2023 à 15:04 GMT+2

Quelle performance. Grégory Alldritt a été monumental lors de la victoire française, vendredi au Stade de France, en match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023. Vainqueurs 27-13 face à la Nouvelle-Zélande, les Bleus ont aussi pu compter sur un Thomas Ramos serein, notamment dans les airs. Yoram Moefana, en revanche, est passé à côté, dans la foulée d'une entame manquée. Voici nos notes.

"La force de caractère est la marque de fabrique des Bleus"

Thomas Ramos : 7

Rassurant sur la première chandelle qu'il a eu à négocier, il provoque le carton jaune de Will Jordan en gagnant un duel aérien face à lui. Bon au pied, dans le jeu courant et face aux perches (6/8), il dégage la sérénité digne du cadre qu'il est devenu. Son en-avant de la 22e minute ternit à peine son très bon match.

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En bref : Il fait partie des meubles.

Melvyn Jaminet l'a remplacé à la 76e minute, juste à temps pour donner une grande ampleur au succès tricolore via un essai (27-13).

Damian Penaud : 6

On a d'abord vu le mauvais côté de sa relative désinvolture, notamment lorsqu'il a ralenti pour demander un en-avant sur le deuxième essai de Mark Telea – certes litigieux. Puis il a lâché les chevaux, a raté de peu un essai avant de marquer celui qui débloque le match. Son 30e avec les Bleus, ce qui le place au pied du podium dans l'histoire de la sélection.

En bref : Imparfait mais la pièce tombe si souvent du bon côté avec lui, que ce n'est pas dû au hasard.

Penaud se rapproche du podium des meilleurs marqueurs en équipe de France

Gaël Fickou : 5,5

Pour sa 82e cape (10e plus grand total au panthéon tricolore), il n'a pas rendu sa plus belle copie. Trois plaquages manqués.. mais tous en première période. Il a globalement réussi à monter en puissance, à l'image de son équipe, ballottée pendant quarante minutes avant un épilogue ô combien heureux.

En bref : Une mise en route timide.

Yoram Moefana : 4

Dure soirée pour le remplaçant de Jonathan Danty. Il entraîne indirectement le premier essai de la rencontre, par une montée en pointe sur une attaque en première main des Néo-Zélandais. Sans sombrer, le joueur de l'UBB a continué de peiner. Il n'a pas eu la même capacité que l'habituel titulaire du poste à perforer la défense adverse, trébuchant même parfois juste avant de percuter.

En bref : Son loupé initial a donné le ton d'une terne prestation, même s’il a légèrement redressé la barre.

Suppléé à la 58e minute par Arthur Vincent, qui obtient une pénalité importante en fin de match, sur un "contest".

"Une première période pas loin d'être catastrophique"

Gabin Villière : 5,5

Une relance audacieuse entraîne un contre-ruck néo-zélandais. Ce n'est pas tant sa faute que le témoin de la dimension "à double tranchant" de ses initiatives. Aucune n'a été payante, aucune n'a été coûteuse mais l'énergie qu'il déploie est un atout indéniable.

En bref : Moyen plus, parce qu'il ne lâche jamais rien.

Matthieu Jalibert : 6

Plusieurs fois en difficulté en défense sur la même action, en milieu de première période, il finit par assister correctement Mauvaka sur sa ligne mais il reste une cible dans ce secteur. Sa pénaltouche manquée à la 13e minute rend son premier acte d'autant plus décevant. Mais son inspiration sur l'essai de Penaud et la joie qui a suivi restent gravés dans nos esprits, dans la moiteur de Saint-Denis.

En bref : Une action et on oublie tout… ou presque.

Antoine Dupont : 6,5

Vainqueur à l'applaudimètre dans un Stade de France conquis, il a assumé son statut de capitaine dans la dimension physique, en ne rechignant pas à batailler avec Sam Whitelock dans un ruck, par exemple. Il a été de plus en plus rapide, au niveau des transmissions, et un vecteur du regain de forme du XV de France. Un coup de pied direct en touche de sa part casse en revanche un début de dynamique, dans les vingt dernières minutes.

En bref : Un Dupont juste en dessous de ses standards reste un énorme joueur.

Antoine Dupont après le match entre la France et la Nouvelle-Zélande

Crédit: Getty Images

Remplacé par Maxime Lucu à la 76e minute.

Charles Ollivon : 7

En début de partie, il n'a pas su endiguer les déferlantes noires. Mais il y est progressivement parvenu, plaquant avec de plus en plus de succès. Son 15/16 en la matière en fait le joueur le plus efficace du match, juste devant Alldritt. Quand les Néo-Zélandais se sont essoufflé, il a tout simplement accéléré.

En bref : Bon, puis très bon.

Grégory Alldritt : 8

Toujours aussi puissant, il n'a eu de cesse de casser des plaquages ou, du moins, de contraindre les Néo-Zélandais à subir. Son jeu de passe, avant ou après contact, a également été remarquable. Il a chipé un ballon dans un ruck, alors que la Nouvelle-Zélande infligeait une grosse pression aux Bleus. En prime, il a infligé 14 plaquages en 15 tentatives. Vous cherchez la petite bête ? Il a anticipé un renvoi, qui coûte une mêlée.

En bref : L'homme du match.

François Cros : 6,5

L'un des seuls à être intraitable en défense lorsque les Français subissaient. Il a un peu décliné en la matière avant de sortir peu après l'heure de jeu, signant tout de même une grosse performance de "découpeur". La troisième ligne de l'équipe de France contribue à en faire une des favorites de ce Mondial de rugby 2023.

En bref : Le Cros attendu.

Remplacé par Paul Boudehent à la 63e minute.

Thibaud Flament : 6,5

Aligné à droite dans la cage, il a tenu en mêlée, à en croire la performance d'Atonio (voir suite) devant lui. Un poil moins en vue que lorsqu'il joue à son poste préférentiel, il a tout de même fait le travail avec efficacité. A son crédit : un éclair en début de second acte, servi à hauteur par l'intenable Alldritt, juste avant de repasser à gauche de la deuxième ligne, à la sortie de Woki.

En bref : N°5 ou n°4, il est un deuxième barre accompli.

Cameron Woki : 5

Un bon maul s'est structuré autour de lui en première période, mais il a aussi manqué une prise de balle, sur un lancer où les torts semblaient partagés. Il n'a pas eu l'occasion de prouver son volume de jeu dans le domaine offensif.

En bref : Correct, mais un cran en-dessous de Flament, d'où sa sortie logique, à l'heure d'apporter du sang neuf.

Cameron Woki face à Rieko Ioane lors du match entre la France et la Nouvelle-Zélande

Crédit: Getty Images

Remplacé par Romain Taofifenua à la 49e minute.

Uini Atonio : 6,5

Il a gagné son duel en mêlée, sur la pénalité qui a permis à Ramos de faire passer les Bleus devant à la 20e minute (6-5). Bis repetita quelques minutes plus tard, pour reprendre les commandes (9-8), contre un Ethan de Groot à l'agonie dans l'exercice ce vendredi. L'ascendant ainsi pris par Atonio compense sa faible activité inhabituelle ballon en main.

En bref : Un roc décisif en mêlée pour ne pas sombrer quand les Bleus étaient dans le dur.

Remplacé par Dorian Aldegheri à la 53e minute.

Julien Marchand : non noté

En spécialiste du grattage, il obtient une pénalité précieuse en début de match, pour permettre aux Bleus de réagir au coup de froid initialement porté sur le Stade de France. Puis, strappé à la cuisse gauche à la 10e minute, il a été remplacé deux minutes plus tard par Peato Mauvaka.

Peato Mauvaka : 7

Il colle un énorme timbre pour lancer son match sur de bonnes bases. Sa valise dans les cinq mètres, après un "une-deux" sur touche avec Antoine Dupont, n'a abouti qu'à un renvoi d'en-but pour les All Blacks, mais elle a témoigné de son impact positif sur la rencontre. Impliqué dans un sauvetage quasiment miraculeux dans l'en-but tricolore (24e), face à Scott Barrett, il joue vite une pénalité à la 75e minute.

En bref : Débordant d'énergie.

Reda Wardi : 4,5

Il ne s'est jamais échappé et a même réussi à répondre, en termes de puissance, à la furia néo-zélandaise. Mais cela allait souvent trop vite pour lui, lors de ce match d'ouverture dont les All Blacks ont dicté le rythme jusqu'à la pause. Tantôt crocheté, tantôt en retard, Wardi a manqué de capacité de déplacement.

En bref : Pris de vitesse mais vaillant.

Remplacé par Jean-Baptiste Gros à la 53e minute.