TOP 14 - Passé tout près de la catastrophe, Clermont s’offre un répit

Sur les coups de 18h30, ce 7 janvier avait tout d’un samedi noir pour la ville de Clermont. Plus tôt dans l’après-midi, les footballeurs du CF63 avaient donné le ton en tombant en 32e de finale de Coupe de France contre les amateurs de sixième division du FCO Strasbourg Koenigshoffen 06. Les rugbymen voyaient eux le spectre d’une crise assez inédite leur tomber sur la tête, alors que Perpignan venait de leur passer brillamment devant au score (17-20).

La conséquence redoutée mais attendue d’une prestation à l’image de la semaine des Jaunards : chaotique, laborieuse et anxiogène. Relativement patient, le Michelin se contenait encore tant qu’il pouvait pour ne pas siffler. Une retenue louable et très certainement salvatrice alors que le naufrage se rapprochait au fil des ballons rendus, des approximations et des mauvais choix. Et puis vint ce lancement de jeu enfin propre, ce rebond pour une fois du bon côté et cette délivrance signée du "Jeunard" Baptiste Jauneau, 19 ans tout juste, suivie d’une interception de l’Argentin Bautista Delguy dans les 22 mètres adverses, tellement cruelle pour l’USAP, qui donnait à cette victoire dans la douleur une marge inespérée (31-20).

Au coup de sifflet final, le visage de Jules Plisson ne cachait pas les minutes de stress qu’il venait de vivre. Ses mots au micro de Canal+ non plus : "C’était un peu chaud cette semaine et on savait que ce ne serait pas facile. Peut-être qu’il faut des matches un peu fondateurs comme celui-ci pour positiver… et prendre des points car on était obligés de prendre des points ce soir. On a eu chaud. On s’est resserré, on va maintenant baisser la tête, retourner travailler et essayer de positiver un peu parce que c’est dur".

A priori, ce sera toujours avec Jono Gibbes aux manettes. Les quatre points chèrement arrachés devraient repousser les sirènes d’un départ précipité, dans un club réputé pour son flegme. Même si elle fut terriblement tardive et longue à arriver, la réaction d’orgueil des dix dernières minutes rejette aussi l’hypothèse d’un vestiaire désireux de lâcher son coach. Le groupe clermontois est dans le dur, fébrile mais pas encore putschiste. Le chantier n’en demeure pas moins immense.