Bayonne-ASM en barrage du Top 14 - "Tu vas pisser un coup…" : L'inconstant Clermont s'attaque à la citadelle bayonnaise

S'il existait, le diplôme d'irrégulier de l'année reviendrait sans doute à Clermont. Entraîneur de l'ASM depuis début 2023, Christophe Urios a déploré cette inconstance à plusieurs reprises. Les Auvergnats sont tout de même de retour en phase finale du Top 14, quatre ans après. Feront-ils bonne figure, vendredi en barrage à Bayonne (21h05), face à un Aviron, certes novice, mais invaincu chez lui ?

Christophe Urios (Clermont) - 19/10/2024

Crédit: Getty Images

Christophe Urios est plus constant, dans son art de la métaphore, que son équipe ne l'est sur le pré. "Tu regardes le match, tu te dis : 'Put***, aujourd'hui, ils sont bien'. Tu vas pisser un coup, tu reviens, et ce ne sont plus les mêmes mecs. Tu as pris quatre essais et tu es catastrophique", a synthétisé celui qui entraîne Clermont depuis début 2023, lundi au micro de Sud Radio. Mais la métamorphose n'est pas toujours navrante. Elle est parfois enivrante.
Il y a deux semaines, c'est le joli minois auvergnat qui a pris le pas sur son terne visage. A la pause ? 6-17, en faveur d'un Stade français en route vers le maintien. A la fin du match ? 55-20 pour l'ASM, avec Baptiste Jauneau (5 passes décisives) à la baguette et un Pita Gus Sowakula (un essai) en verve. Et Urios de souffler : "Je suis fatigué de ces comportements. Je n'ai jamais connu ça ailleurs. Tu ne sais jamais si les mecs sont là, comment ça va se passer…"
Si on joue ne serait-ce que 60 minutes, qui va nous inquiéter ?
"Comment peut-on faire cette première période ? C'est impensable", avait pesté le truculent coach de 59 ans. Son incompréhension était source de frustration autant que d'espoir : "C'est énervant, parce que lorsque tu t'aperçois de la qualité de notre deuxième période, l'intensité qu'on est capable de mettre, tu te dis que si on joue ne serait-ce que 60 minutes – parce que je ne vais pas être gourmand à dire 80 minutes –, qui va nous inquiéter ?".
Depuis, l'ASM s'est frayé un chemin jusqu'en phase finale (pour la première fois depuis 2021), en gagnant à Montpellier (10-23). Sa fin de saison dessine une once de continuité, avec quatre victoires et une défaite bonifiée en cinq matches, pour passer du septième au cinquième rang. Vendredi lors du premier barrage à Jean Dauger (21h05), une entame souffreteuse risque d'être rédhibitoire, face à des Bayonnais intraitables à la maison.
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Lafond : "On part pour une décennie-UBB"

Video credit: Eurosport

Bayonne n'a pas flanché

L'Aviron (4e) est l'unique club de Top 14 à avoir signé un opus 2024-2025 immaculé à domicile : treize succès en treize rencontres, pour 54 points au classement… soit un de moins que Toulouse et Toulon, qui ont perdu chez eux mais y ont accumulé les bonus (respectivement 11 et 7, contre 2 pour les Basques). Mais à l'heure des matches dits "couperet", seule la victoire compte, et le peuple bayonnais est un atout de choix pour les locaux.
Quatrième depuis la 15e journée (place subtilisée à… Clermont), Bayonne a emprunté un tracé moins sinusoïdal, pour décrocher le premier ticket pour la phase finale du Top 14 de son histoire. Avec l'étiquette du petit en leitmotiv, selon Joris Segonds. "Peu de personnes croyaient en nous, estime l'ouvreur de 28 ans dans les colonnes du Midi Olympique. Des gens disaient qu'on allait sortir à tout moment du 'top 6', limite qu'on faisait un peu tache."
Dans son antre, la troupe de Grégory Patat s'avance en favorite d'une courte tête, dans l'optique de défier le Stade toulousain à Lyon en demie. Mais elle pourrait bien se faire suriner, si les Jaunards ressemblent aux "mecs" qu'Urios aime à regarder jouer. 
Grégory Patat, l'entraîneur de l'Aviron bayonnais, en février 2025
Grégory Patat, l'entraîneur de l'Aviron bayonnais, en février 2025Crédit: Getty Images

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