Une combinaison ciselée : l'essai d'Anthony Jelonch (Toulouse) en finale du Top 14 face à l'UBB décrypté
Le Stade toulousain a inscrit un essai sur combinaison, samedi au Stade de France lors de sa victoire en finale du Top 14 face à l'UBB (39-33 après prolongation). Servi dans un intervalle par Thibaud Flament, Anthony Jelonch a exploité la désorganisation adverse, due à un déplacement rapide de la zone à surveiller en priorité sur une pénalité à 5m. Montés en quinconce, les Girondins ont été punis.
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Video credit: Eurosport
Sur le terrain, Anthony Jelonch a été vivement félicité. En tribunes, Virgile Lacombe a eu droit au même traitement, d'après nos confrères de Canal Plus. Le témoignage du rôle prépondérant qu'a dû jouer le membre du staff toulousain dans la combinaison gagnante des siens, à la 31e minute de la finale du Top 14 qui les opposait à l'UBB ce samedi au Stade de France.
Alors qu'un essai vient d'être refusé à Julien Marchand, pour perte du contrôle du ballon au moment de l'aplatir en terre promise, Toulouse bénéficie d'une pénalité à 5 mètres. Les champions de France en titre décident de déplacer le danger, utilisant un premier groupe d'avants (rectangle rouge) en leurre, pour générer chez l'adversaire la nécessité de revoir la répartition des rôles défensifs à vitesse grand v.

Comment Bordeaux Bègles a échoué à s'adapter ? Au moment de la passe de Paul Graou, Marko Gazzotti (dans le rectangle 1) est toujours sur sa ligne d'en-but, alors que Pete Samu et Yoram Moefana (rectangle 2) ont déjà avancé d'à peu près trois mètres. Nicolas Depoortere, porteur du n°13, est plutôt en contrôle, dans une position intermédiaire.

Sur un autre angle, on constate la création d'un tout petit premier rideau girondin, garni de seulement deux joueurs (rectangle rouge) face à cinq Toulousains (rectangle noir), Thibaud Flament étant entouré de quatre coéquipiers aux angles de course différents. C'est bien attaqué, plus encore que mal défendu. Si le timing est bon, c'est quasiment injouable pour Samu et Moefana, eu égard à la dextérité de l'ancien ouvreur.

D'autant plus que si l'on rembobine, la cellule initialement constituée autour de Flament est formée par deux joueurs : François Cros à sa droite, Jack Willis à sa gauche (rectangle rouge). Le regard de Moefana se porte sur l'espace entre le ballon et ce trio (de manière à voir tous ces éléments), au moment où Graou déclenche. Si quelqu'un doit jaillir de l’épaule extérieure du deuxième ligne international, dans l'esprit du centre de l'UBB, ce doit probablement être Willis... Jelonch, lui, est bien caché, dans le dos de Santiago Chocobares.

On voit d'ailleurs que Moefana est prêt à s'engager au contact du troisième ligne anglais quand Flament lâche la balle à hauteur, stoppant son geste pour ne pas le plaquer sans ballon. Gazzotti, quant à lui, se retrouve en second rideau du fait de son retard. Il peut ainsi ralentir Jelonch, mais, si proche de la ligne, cette deuxième lame n'a qu'un faible impact. Toulouse marque, passe devant… et finira par avoir le dernier mot, au bout de la nuit (39-33, après prolongation).

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