L'antisèche de la finale du Top 14 entre Toulouse et l'UBB : De 59-3 à 39-33 après prolongation, ou de la mandale au régal

Après avoir réduit l'UBB en miettes en 2024 (59-3), le Stade toulousain l'a dominée de haute lutte en 2025. La finale du Top 14, conclue sur le score de 39-33 après prolongation, ce samedi au Stade de France, a ainsi délivré un show de premier ordre. Amoindri face à un adversaire bien plus coriace, Toulouse a compté sur son paquet d'avants pour glaner un troisième Brennus de rang. Notre antisèche.

Lafond : "Bielle-Biarrey était out dès le début, on aurait dit un pantin désarticulé"

Video credit: Eurosport

Le jeu : Toulouse, chaud devant

Le jeu ? Total. Cette finale du Top 14 a non seulement offert un suspense remarquable (39-33 pour Toulouse après prolongation), mais aussi un grand spectacle, avec notamment cinq essais en quinze minutes autour de la mi-temps, lors d'un chassé-croisé haletant.
L'Union Bordeaux Bègles a pu compter sur les inspirations de ses demis et de ses arrières, quand le désormais triple champion de France en titre a fait mal avec ses avants, dont une fois sur une combinaison léchée. L'opposition de style n'a cependant pas été caricaturale, entre deux équipes qui ont usé du jeu au pied de pression, ce samedi au Stade de France, où les deux cartons jaunes à zéro "pour" l'UBB ont pesé.

Les joueurs : L'artilleur Ramos, l'infatigable Jelonch

Thomas Ramos, avec son 100% face aux perches (9/9), a été crucial dans le sacre toulousain. Tout comme un Maxime Lucu sensationnel – pas seulement au moment d'envoyer les deux formations en prolongation – l'aurait été, en cas de triomphe bordelo-béglais. Devant, Anthony Jelonch (un essai) a été d'une activité monstrueuse, son compère de la troisième ligne Jack Willis, auteur d'un doublé en plus d'avoir œuvré sur moult zones de plaquage, n'étant pas en reste.
Thibaud Flament a fait la loi dans les airs, alors que Pete Samu et Guido Petti ont offert une belle résistance au pack de la "ville rose". Matthieu Jalibert et Damian Penaud y sont allés de leur essai, tandis que Santiago Chocobares a d'abord incarné le début de match hésitant de Toulouse puis a redressé la barre, particulièrement en défense. Romain Ntamack et Louis Bielle-Biarrey (longtemps incertain) n'ont pas montré leur meilleur visage avant de sortir à la pause, blessés.

L'action qui a conduit à un "money time"

Alors qu'on pouvait craindre une fin de match à l'intensité déclinante, entre un tenant en contrôle et un challenger résigné, Petti a été au départ et à la conclusion d'une offensive de 70 mètres et 45 secondes de l'UBB. Dans le désordre, les Bordelo-Béglais ont brillé et presque recollé (de 10 à 3 points de retard), à une dizaine de minutes de la fin. Cela ne donne, avec du recul, qu'un aspect plus épique encore à cette nouvelle conquête du Brennus par Ugo Mola et les siens.

La stat : 1

Depuis que le championnat de France s'appelle Top 14 – soit depuis vingt ans –, aucune finale ne s'était jouée en prolongation, avant celle de samedi soir au Stade de France, dont les 72 points cumulés constituent par ailleurs un record. La dernière édition du Top 16, en 2005, avait accouché d'un dénouement similaire, avec la victoire 37-34 du Biarritz Olympique face au Stade français.

La décla 

  • Anthony Jelonch, via Canal Plus :
On est allé le chercher avec les tripes (…) Je crois qu'on a fait le meilleur match de l'année devant

La question : Le Stade toulousain a-t-il fait encore plus fort ?

Entre une majestueuse victoire 59-3 et un succès arraché "aux tripes", en prolongation, il n'y a a priori pas photo, en termes de niveau. Mais on peut légitimement trouver le couronnement 2025 du Stade toulousain plus impressionnant que le précédent, eu égard au contexte.
Son adversaire lors des deux finales en question était autrement plus compétitif cette fois, et Toulouse se devait de contenir sa progression sans Antoine Dupont, Peato Mauvaka ou autre Ange Capuozzo. Ajoutez à cela la pression qui s'amoncelle sur les épaules de l'équipe rejointe au buzzer et la tendance commençait à être furieusement défavorable. En outre, les Toulousains sont parvenus à rester maîtres de l'Hexagone dans un climat éprouvant. C'est peut-être ça qui est le plus fort, au fond d'eux.
D'un point de vue neutre, entre la claque monumentale d'il y a un an qui avait rapidement entamé l'intérêt du match, et le thriller de samedi soir, pas de doute : on est passé de la mandale au régal.
Le bouclier de Brennus, brandi par le Stade toulousain au Stade de France (28/06/2025)
Le bouclier de Brennus, brandi par le Stade toulousain au Stade de France (28/06/2025)Crédit: Getty Images

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