Ski Alpin - Marco Odermatt assomme la concurrence sur le géant, Mathieu Faivre 9e, Pinturault 18e

Seul au monde. A Alta Badia, pour le deuxième géant dans les Dolomites, il y avait Marco Odermatt et les autres. Sur la Gran Risa, le Suisse a signé une deuxième manche exceptionnelle pour écraser la concurrence, repoussée à plus d’une seconde du leader de la Coupe du monde, vainqueur de sa 4e course de l’hiver, sa 3e en géant. Etourdissant de facilité et de tranquillité, Odermatt a devancé l’Italien Luca Di Aliprandini (+ 1"01) et l’Allemand Alexander Schmid (+ 1"09), tous deux auteurs de leur premier podium dans la discipline. Malgré la 9e place de Mathieu Faivre, les Français sont encore globalement passés à côté, à l’image de Pinturault.

On ne peut même plus être surpris depuis le temps. Après Sölden et Val d’Isère, Marco Odermatt a encore offert un récital en géant dont lui seul semble avoir le secret cette saison. Pourtant, le Suisse ne s’était pas mis à l’abri en première manche, après laquelle son avance sur son dauphin Di Aliprandini ne fut pas très conséquente (- 0"18). Mais, en seconde manche, il n’y aura pas eu de match. La faute en partie à l’Italien, à la limite sur le haut du tracé, là où il aurait pu profiter des entames de manches timides du Suisse. Il ne l’a pas fait et, derrière, Odermatt s’est baladé.

Comme il l’avait fait en première manche, le Suisse est parti prudemment avant de parfaitement négocier la transition vers le mur pour garder de la hauteur et la bonne ligne dans la pente. Laissant filer ses skis, profitant de sa confiance du début de saison pour ne pas se poser de question, Marco Odermatt n’a cessé de creuser l’écart, pour s’offrir la 8e victoire de sa carrière et prendre le large au général de la Coupe du monde (228 pts d’avance sur Mayer) comme au classement de la spécialité (167 pts sur Kristoffersen). En géant, le Suisse a même marqué 380 points sur 400 possibles. Un monstre.

Pourtant superbe dauphin, Luca Di Aliprandini pointe à plus d’une seconde (+ 1"01). Mais l’Italien se contentera volontiers de son premier podium en Coupe du monde, à domicile. L’Allemand Alexander Schmid a lui parfaitement réagi après son élimination de la veille dès la première manche en prenant la 3e place (+1"09), juste devant le vainqueur de dimanche Henrik Kristoffersen (+ 1"11). Seulement 15e de la première manche, Manuel Feller s’est offert une belle remontée (5e) à laquelle les Français n’ont jamais cru. Déjà décevants en première manche, les Tricolores n’ont pas vraiment remis les choses à leur place en seconde manche, à l’exception de Mathieu Faivre.

Encore loin de son meilleur niveau, le Niçois a tout de même montré de vraies améliorations sur la seconde manche, que ce soit dans les attitudes ou dans l’intensité mise dans son ski. Suffisant pour remonter dans le top 10 (9e, +1"70) et être de loin le meilleur Français du jour. Douzième à l’issue du premier tracé, Alexis Pinturault s’est une nouvelle fois perdu en seconde manche pour signer le 18e temps (+ 2"70), juste derrière Victor Muffat-Jeandet (17e, + 2"61). Son pire résultat en géant, hors sortie de piste, depuis Val d’Isère en 2012. Une éternité. Et il n’avait encore jamais enchainé deux géants sans top 10 depuis ses deux sorties de piste en mars 2017. Avec 226 pts de retard en géant et 399 pts au général, ses espoirs de globe se sont doute définitivement envolés.