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Amiez: "J'ai jamais baissé les bras"

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ParEurosport

Publié 28/02/2002 à 15:05 GMT+1

Quelques jours après sa fabuleuse médaille d'argent dans le slalom olympique, Sébastien Amiez a retrouvé ses amis et sa famille à Pralognan. En exclusivité, il revient pour nous sur son exploit et sur sa carrière où tout ne fut pas toujours rose.

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Quelques jours après sa fabuleuse médaille d'argent dans le slalom olympique, Sébastien Amiez a retrouvé ses amis et sa famille à Pralognan. En exclusivité, il revient pour nous sur son exploit et sur sa carrière où tout ne fut pas toujours rose.
Rétro: les yeux dans les Jeux
Sébastien, quatre jours après votre exploit, comment revenez-vous sur votre performance ?
Sébastien Amiez: Tout va bien, le téléphone sonne beaucoup et je suis un peu fatiqué. Mais la fatigue, on l’oublie vite avec tout ça… C’est un moment fort de ma carrière. A près tout ce que j’ai connu, je vais pas dire que c’était inéspéré, mais il fallait tout de même le faire. La ramener chez moi à Pralognan, c’est encore plus beau.
C’est la plus belle des recompenses après toutes ces saisons gâchées par les blessures…
SA: C’est énorme, on a tendance à tout gommer avec ça, mais ce que j’ai connu avant ça reste dans un petit coin de ma tête. Je sais ce que j’ai fait pour aller chercher cette médaille, il fallait être là le jour J. J’étais déçu de mon début de saison, surtout que cet automne, malgré mes blessures au dos, je skiais pas mal. J’avais dit avant les jeux que si je parvenais à faire une ou deux manches propres, je serais pas loin de la vérité. J’ai géré la 1ere manche, car elle n’était pas évidente. Sur la 2e, j’avais plus rien à perdre et j’ai skié comme il fallait, en attaquant au maximum. Ca a payé et c’est fabuleux.
Quand on a déjà gagné une Coupe du monde de slalom et que les pépins s’enchaînent, qu’est-ce qui fait qu’on s’accroche à des rendez-vous comme les jeux ?
SA: Dans ma carrière, j’ai connu la victoire en Coupe du monde, le globe de cristal devant Alberto Tomba… Derrière, on sait qu’on est capable de le faire, on sait pourquoi on loupe des saisons à cause des blessures. Mais y’a toujours une lueur d’espoir, il y a toujours une course qui te laisse entrevoir que ça paye de s’accrocher. J’ai jamais baissé les bras. L’an dernier, j’ai eu une saison difficile mais je fais un podium à la dernière course et ça me redonne du baume au coeur. Je me suis refait mal au dos cet été, mais je savais que le ski était là et que je devais monter en puissance physiquement.
Est-ce que votre blessure au dos a change votre façon de skier ?
SA: Oui et non. A l’entraînemnt , ça a changé, en course un peu moins. J’avais tendance à vouloir trop en faire, reprendre un peu les défauts d’avant, le ski du passé, être un peu court sur les appuis. C’est vrai aussi qu’à l’entraînement, les manches font 30 sec car on ne peut pas tracer plus long sur les glaciers. Pour moi, en course, les 30 premières secondes, ça allait, mais après je me durcissais un peu et je commençais à faire des fautes. Mainenant, avec mon dos fatiqué, je vais réorienter ma préparation physique et ma musculation.
A Salt Lake, qu’est-ce qui se passé dans votre tête au moment d’aborder la 2e manche ?
SA: J’étais déçu à l’issue de la 1er manche; J’ai tout de suite vu dès les premières portes que les conditions du tracé étaient difficiles. Je fais 7e en partant avec le dossard 11, j’avis pas fait une grosse manche.Après je me suis retrouvé 8e à 8 dixièmes du podium. Je me suis dit, il va falloir faire une grosse manche mais tout est envisagable. Entre les deux manches, j’ai super bien géré, j’étais détendu et je regardais le 50 km ski de fond. Je me suis pointé au depart en me disant que c’était la manche qu’il fallait faire, car des jeux, je n’en referais peut-être pas. Je l’ai fait et j’ai gagné une médaille d’argent. Aux mondiaux de Sestrières en 1997, j’ai perdu une médaille d’or puisque j’étais en tête après la 1ere manche (il avait obtenu l’argent), ici, j’ai gagné une médaille d’argent.
En regardant Vidal faire sa 2e manche, vous pensez: s’il tombe je suis champion olympique…
SA: C’est vrai que le ski est aussi un sport individuel, on a aussi cette vision-là. Mais ce titre, il est amplement mérité pour JP. Avec les moments de doute, de galères, de solitude qu’il a traversé. En plus quand on fait une saison Coupe du monde comme la sienne, c’est jamais facile d’avoir à assumer son statut de leader.
Qu’est-ce que vous lui avez dit dans l’aire d’arrivée, et qu’est-ce qu’il vous a dit?
SA: On s’est jeté l’un sur l’autre et on s’est dit: “C’est magnifique, j’y crois pas, c’est impensable, ou c’est magique”. Je me souviens plus de tous les mots. On avait surtout tous les deux un sourire incroyable.
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