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Bormio - Le jour de grâce de Cyprien Sarrazin : "Je trouvais ça presque facile"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 28/12/2023 à 17:40 GMT+1

Vainqueur à Bormio, Cyprien Sarrazin a mis fin à 7 ans d’attente pour le ski français en descente au terme d’une journée où le Tricolore a mis longtemps à y croire, malgré les dires d’Odermatt. Pourtant, tous les signes étaient au vert pour le skieur de Dévoluy, dans un jour de grâce.

"Pas trop mal ça je crois !", la descente supersonique de la gagne pour Sarrazin

Il y a des jours où rien ne peut vous arriver. Ces jours de grâce, Cyprien Sarrazin n’en a pas connu beaucoup dans sa carrière de skieur. A Alta Badia lors de sa victoire en parallèle et désormais à Bormio. Sur la Stelvio, la référence des descendeurs, pour lui le petit nouveau. Mais ce jeudi, le Français était sur son petit nuage et tout lui a réussi. Y compris les réglages différents de d’habitude.
"J’ai eu une nouvelle technique, c’est que j’ai enlevé mes chaussures et je les ai mises dans la neige, sans avoir les pieds dedans, expliquait-il au micro de la Fédération Française de Ski. Du coup, quand je les ai mises juste avant mon départ – j’étais limite – elles étaient vraiment plus dures que les autres jours et je me suis dit ‘C’est bon ça, j’aime bien'". Effectivement, c’était un bon changement.
J’avais envie de lever les bras en passant la ligne
"J’ai senti la différence dès le premier pied gauche, avoue le skieur du Dévoluy. Je sentais beaucoup plus de choses sous mes pieds, plus de grippe, je sentais que je pouvais pousser, que j’étais dans une zone de confort assez folle. Je me sentais bien en position à des endroits où il y avait pourtant des sauts, où on va à 150 km/h sur de la glace… Je me sentais à l’aise, je trouvais ça presque facile". Et le temps à l’arrivée n’a fait que confirmer cette impression.
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"Alphand a passé un cap", la belle descente du Français pour craquer le top 10

"J’avais envie de lever les bras en passant la ligne mais je me dis ‘Attends un peu’, raconte le Tricolore. Puis j’ai vu le temps et là je me suis dit que c’était bon. 1min 50, une seconde et demi plus vite qu’hier… C’était pas mal". Restait l’interminable attente du passage des autres skieurs. Avec le dossard 4 sur le dos et 57 skieurs en live, il a fallu patienter 53 dossards et plus de deux heures pour entériner le succès du Français, même si, pour beaucoup, la course était déjà pliée.
Ça prouve qu’il ne faut rien lâcher
"A l’arrivée, Marco (Odermatt) vient me voir et il me dit : ‘J’ai fait le run de ma vie, tu vas gagner ta première victoire en descente’, avoue "CrazyCyp", comme il est appelé en équipe de France. Moi je lui demande ‘T’es sur ? T’es sur ?’ Et il me dit ‘Oui, je suis et certain’. J’ai fait ‘Bon, ok…’ mais il en restait quand même un paquet à partir. Quand je vois Kilde faire sa faute, je me dis que c’était peut-être vrai… " Ca l’était et les célébrations n’ont pas attendu l’arrivée du dernier homme en piste.
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Theaux : "C'est une des courses les plus dures car ils veulent que ce soit comme ça"

"Plus ça avançait, plus on venait me féliciter pour ma victoire, raconte Sarrazin. Ce moment sur le HotSeat avec tout le monde qui passe me dire "Bravo" et les autres Français qui m’ont fait la fête en arrivant, c’était vraiment cool". Une vraie récompense pour le successeur de Luc Alphand, dernier Tricolore à avoir gagné à Bormio en descente. "Succéder à Alphand, ici, c’est vachement inspirant et ça prouve qu’il ne faut rien lâcher, explique t-il. Ce sont des choses et un jour que je n'oublierai jamais". Car pour en arriver là, le Français est passé par un chemin tortueux et difficile, miné par des blessures.
Je suis enfin moi-même, je me suis enfin retrouvé
"Je ne regrette rien de tout ce qui m’est arrivé jusque-là parce que c’est aussi pour ça que je suis là aujourd’hui et que j’ai réussi à faire le ski que j’ai proposé, tempère le Tricolore. Je suis enfin moi-même à 29 ans, je me suis enfin retrouvé, en tant que skieur comme en tant qu’homme, ça se voit sur les skis et ça c’est cool. C’est la meilleure des victoires je trouve. Je me lève le matin, je sais pourquoi je suis là, je kiffe mon job".
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Cyprien Sarrazin, à l'occasion de l'entrainement de descente à Bormio

Crédit: Getty Images

"C’est sûr qu’il y a eu des mauvais moments mais désormais ils sont derrière, ils sont oubliés, poursuit-il. Je profite du moment présent. On pourrait me dire 'pourquoi tu ne t’es pas mis plus tôt à la vitesse' mais c’est juste que ça marche maintenant. Il n’y a pas de regret ou de revanche. C’est que de la joie". Et de belles promesses pour l’avenir.
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