"C'est imminent !" : Noël et Sarrazin tout proches de la première victoire tricolore cette saison

Une deuxième place et trois quatrièmes places, le bilan est positif mais le Graal manque encore à l’appel : une victoire ! Cette saison, les Bleus du ski alpin ont entamé leur exercice avec beaucoup de promesses, et Clément Noël est venu donner un premier motif de satisfaction lors du slalom de Madonna Di Campiglio, le 22 décembre, avec une belle deuxième place donc. Néanmoins, pour Gauthier de Tessières, il n’y aucun doute sur une victoire prochaine : "Il manque encore un peu de temps, de réussite sur la bonne course, mais c'est imminent !"

Et pour le consultant d’Eurosport, un nom ressort pour mener l’équipe de France vers le succès : "Ça va arriver avec Clément Noël, parce qu'en termes de niveau, on sait que c'est le meilleur en slalom depuis des années. Il vient de changer un peu d'environnement, on sent qu'il a besoin de reprendre un peu confiance et de valider des choses. C'est assez surprenant pour un mec de son calibre, mais il en a besoin. Il n’est pas encore sûr à 100% mais quand il va être à 100%, il sera intouchable, comme avant."

A 26 ans, Clément Noël est déjà champion olympique de slalom et compile 21 podiums en Coupe du monde, dont 10 victoires. Mais cette saison, le Vosgien n’a pas encore eu beaucoup d’opportunités pour briller. Seuls deux slaloms ont été disputés, à Gurgl (Autriche) et donc à Madonna (Italie). Il reste ainsi neuf épreuves à Noël pour s’imposer de nouveau comme le patron de la discipline, avant les finales de Saalbach en mars.

La technique a son prodige qui devrait performer sans tarder, quand la vitesse possède sa "pépite" tricolore, qui flirte de plus en plus avec le podium. Pour Gauthier de Tessières, l’essai ne tardera pas à être converti pour Cyprien Sarrazin (29 ans), "la plus grosse chance française en vitesse".

"C'est un énorme glisseur avec une base technique géniale, analyse l’ancien vice-champion du monde de super-G. Il va gagner demain ou après-demain ou dans 10 jours mais il va gagner dans très peu de temps, c'est sûr. Quand on voit les très bons, les Kilde, Odermatt... Quand Sarrazin descend, ils s'arrêtent et ils le regardent. Tout le monde tremble."

Sur les trois épreuves prévues à Val Gardena, Sarrazin s’est classé deux fois 4e, une fois en Super-G et une fois en descente. Ces résultats sont la concrétisation de prémices entrevues lors des manches d’entraînement un peu plus tôt dans la saison à Beaver Creek, où le Français avait signé respectivement le deuxième puis le meilleur chrono des manches d’entraînement, avant que les deux descentes de compétition ne soient finalement annulées. A Bormio où aura lieu la descente jeudi (en direct à partir de 11h30 sur Eurosport), Sarrazin a de nouveau dominé le premier entraînement mardi.

Gauthier de Tessières reprend : "Cyprien Sarrazin, c'est un diamant brut, il faut juste bien le coacher et ils sont en train de très bien le coacher en y allant de manière progressive sans lui dire 'demain il faut que tu gagnes'. Et pourtant, ça peut arriver demain. Il a beaucoup de marge. Quand il va faire une manche pleine, on va halluciner sur le chrono !"

Un peu plus bas dans les classements, Alexis Pinturault tente, lui, de se frayer un chemin parmi les descendeurs. Le vainqueur du gros globe 2021 a décidé d’axer son travail et sa saison sur les épreuves de vitesse désormais. Pour le moment, le Français n’a atteint le top 10 qu’en manche d’entraînement à Beaver Creek. Mais notre consultant rappelle que le skieur de Courchevel possède un mental d’acier : "Il est d'une sérénité incroyable, le doute ne le traverse jamais. Il aurait pu réussir dans tous les sports, il a la philosophie du champion."

"Il va falloir un peu de temps sur la descente pure, estime Gauthier de Tessières. Sur les Super-G, il peut être bon sur les courses qui ont un profil qui lui va bien, donc hors Val Gardena. En descente, on s'attendait tous à mieux, mais il faut être cohérent, on ne peut pas être dans le top 5 ou 10 sans en avoir fait beaucoup. Aujourd'hui, c'est un très bon skieur en géant et en Super-G, mais en descente il y a encore des choses à aller chercher. Il a pris des kilos et c'est un vrai argument mais il doit encore trouver certaines attitudes de descendeur."

La pratique entraînera certainement de meilleurs résultats, mais de là à rivaliser avec les cadors tels qu’Odermatt ou Kilde, notre consultant n’y croit pas encore : "Je ne pense pas qu'il en gagnera une cette saison. Mais il est tellement fort, tellement intelligent dans sa manière de fonctionner, il a tellement une équipe extraordinaire autour de lui, que je me dis qu'il va y arriver même s’il y a un petit retard à l'allumage. Mais s'il arrive déjà à être régulièrement dans le top 15 ou 10, ce sera une très belle saison. On a tous mis la barre très haut et c'est une erreur, c'était trop ambitieux pour une première saison." Le lot des grands champions qu'on imagine briller en toutes circonstances.