Kostelic résiste à tout

Mais que faut-il pour priver Ivica Kostelic d'une victoire? Après sa 24e place de la descente, dimanche matin, à deux secondes et demie du meilleur temps, Beat Feuz, et à plus de deux secondes d'un Aksel Lund Svindal, le Croate semblait trop loin pour s'imposer. Erreur. La longue manche de slalom lui a permis de combler son retard. Une à une, il a grignoté les places pour aller chercher une nouvelle victoire. La 18e de sa carrière et la... 7e pour lui en janvier. Un des mois les plus prolifiques de l'histoire de la Coupe du monde.

Une Coupe du monde qui lui tend les bras puisque Kostelic compte aujourd'hui 475 points d'avance sur son dauphin au général, le Suisse Silvan Zubriggen. En attendant le gros globe, il en a déjà un petit, celui du combiné. Un simple apéritif en attendant une razzia plus importante en fin d'hiver. Sans parler des Mondiaux de Garmisch, dont il pourrait être la grande vedette. Tout à son bonheur, Kostelic a fait le show dans l'aire d'arrivée, gratifiant le public chamoniard d'un saut périlleux arrière pour fêter sa victoire. Il ne s'en lasse pas. On le comprend. Si Ivica était aussi heureux, c'est peut-être, aussi, parce que son compatriote Natko Zrncic-Dim l'a accompagné sur le podium en prenant la deuxième place. "C'est évidemment un grand moment de bonheur car j'ai gagné dans une position désespérée (24e après la descente) et mon meilleur ami est à mes côtés sur le podium. D'habitude, je conserve 4 ou 5% de réserve mais là j'ai tout donné en slalom", a-t-il expliqué.

Paradoxalement, le fait d'avoir terminé si loin en descente a servi les desseins du nouveau patron du ski mondial. En s'élançant en 7e position dans le slalom, il a bénéficié d'une piste propre. Sans en rajouter, il a fait ce qu'il fallait pour mettre la pression sur ses adversaires. La longueur du tracé (54 secondes pour le plus rapide) a fait le reste. L'endurance et le physique de Kostelic ont alors parlé. On a cru que Svindal pourrait préserver une partie de sa confortable avance. Sur le haut, le Norvégien s'est bien défendu. Il comptait encore près d'une seconde et demie de marge. Mais il s'est progressivement tassé, concédant deux secondes sur les deux derniers tiers du slalom. Il doit se contenter de la troisième place, juste devant un autre Norvégien, Kjetil Jansrud.

Avec Didier Cuche et Ivica Kostelic en triomphateurs du week-end, la Verte des Houches a été plutôt gâtée. Il n'a finalement manqué qu'une cerise bleue sur le gâteau dimanche. Mais le clan français n'avait pas els armes pour rivaliser, surtout en l'absence de Jean-Baptiste Grange ou Julien Lizeroux. Adrien Théaux est sorti dans le slalom. Johan Clarey, troisième de la descente, était dans le coup dans le slalom, avant de partir à la faute. Dommage, car une place dans les cinq premiers était jouable au moment où il est sorti. Mais Chamonix était une terre croate dimanche. Plutôt deux fois qu'une.