Clément Noël : "Ça se joue à tellement rien que je ne sais pas trop quoi vous dire..."

ParLaurent Vergne

Mis à jour 19/02/2023 à 18:08 GMT+1

MONDIAUX 2023 – SLALOM – Clément Noël comptait beaucoup sur le rendez-vous de Courchevel pour effacer les tourments de cette saison délicate pour lui. Le coup n'est pas passé loin mais pour trois centièmes, le Français a bouclé ce slalom à la pire des places, au pied du podium. Pour trois malheureux centièmes. De quoi laisser le champion olympique avec un grand sentiment de frustration.

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Ces deux dernières saisons, Clément Noël joue un peu à tout ou rien. Beaucoup de désillusions, de sorties de piste, entrecoupées de sublimes coups d'éclat. L'hiver dernier, sa médaille d'or olympique avait éclipsé tout le négatif.

Secrètement, le Français espérait récidiver, qui plus est à la maison, en ajoutant à son palmarès un titre de champion du monde. Avec, au moins, une médaille. C'est raté. Ce ne fut pas tout ou rien puisque la grande tige des Vosges a fini à la 4e place. Un bon résultat, intrinsèquement, qui le satisferait en Coupe du monde mais qui, dans le contexte des Mondiaux, ne laisse rien d'autre que des regrets.

"J'ai déjà fait 4e sur un grand événement, sur le coup, c'est sûr que ça ne fait pas plaisir, on a envie de revenir avec une médaille", a avoué l'intéressé au micro d'Eurosport, en référence à sa médaille en chocolat des Jeux de Pyeongchang, en 2018. A l'époque, il avait 20 ans et ce bilan-là portait en lui encore plus d'espoirs pour la suite que de frustrations sur le moment. Cinq ans plus tard, la balance penche clairement de l'autre côté.

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Une ambiance de dingue

Ce goût d'amertume est d'autant plus prononcé que Clément Noël n'a pas fini à quatre ou cinq dixièmes du podium mais à... trois centièmes de l'Italien Alex Vinatzer, le médaillé de bronze de ce slalom. "Trois centièmes, c'est très peu, peste-t-il. J'aurais pu les trouver un peu partout, que ce soit en première ou en deuxième manche, surtout en première manche. Mais Vinatzer a dû aussi faire quelques erreurs, on ne peut pas refaire la course. Il faut bien une personne quatrième, dommage que ce soit moi."

Ce qui le contrarie le plus ? Ne pas avoir pu décrocher ce podium devant un public venu largement pour lui ce dimanche, même si Courchevel est davantage la terre d'Alexis Pinturault que la sienne. "Voilà, ce n'est pas loin, c'est dommage, et ce qui est vraiment dommage c'est qu'on est en France et des championnats du monde en France, je n'en revivrai pas, regrette le champion olympique en titre. Le public était vraiment au rendez-vous, c'était une ambiance de dingue. Il manque la cerise sur le gâteau, cette médaille pour finir la quinzaine."

Malgré tout, il parvient à relativiser à chaud, que ce soit son résultat ou la manière. Noël rappelle d'abord à juste titre que tout aurait pu s'arrêter dès la moitié de la première manche, dimanche matin, où une énorme faute d'intérieur l'aurait laissé sur le carreau sans un sauvetage miraculeux. "Je rattrape une faute qui aurait pu me coûter d'être à l'hôtel au moment où on se parle", insiste-t-il. Sans cette erreur, il était non seulement médaillé mais aussi champion du monde.

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Quand viendra le temps de faire le bilan, on le fera

Globalement, il n'a pas le sentiment d'être passé au travers de l'événement. "Sur la seconde manche, je n'ai pas grand-chose à me reprocher, juge le Français. Ce n'est pas ce que je préfère, le mur avec les traversées de piste hyper tournantes. Je ne m'en suis pas trop mal sorti, je fais des très bons secteurs après sur la partie du milieu. Ça se joue à tellement rien que je ne sais pas trop quoi vous dire. Aujourd’hui j'aurais pu faire mieux, mais aussi pire. Je n'ai pas non plus l'impression de m'être décomposé." Ni tout ni rien, mais un peu entre les deux. Du bon, du très bon, une énorme faute, et les regrets et l'amertume au bout.

Il va maintenant falloir tourner la page et essayer d'achever cet hiver globalement maussade sur une note beaucoup plus convaincante. "J'étais là pour une médaille, donc pour l'instant je ne pense pas trop à ce que je peux retirer de positif, pour la confiance… Je sais qu'il y a du positif, que j'ai presque fait le job. Pour la suite de la saison, j'ai encore envie d'aller chercher devant pour me dire qu'elle n'est pas si pourrie que ça. Quand viendra le temps de faire le bilan, on le fera." En attendant, il faut digérer. Et se relever. Vite.