Cortina d'Ampezzo - Le Super-G, l’inattendu bol d’air de Alexis Pinturault

Il semble loin le grand Alexis Pinturault. Celui qui avait remporté le gros globe du classement général en 2021, fort de sa polyvalence et du petit globe de géant. Mais sa polyvalence, autrefois un atout, s’est depuis transformée en point faible majeur du skieur de Courchevel, qui n’arrive plus à performer dans ses disciplines de prédilection, notamment le géant. Alors qu’il a toujours été sur le podium de la spécialité entre 2013 et 2021, Pinturault a fini 5e du classement de géant l’an dernier et occupe actuellement la 7e place seulement, loin de ses standards (aucun podium). Même s’il a retrouvé enfin quelques sensations mercredi dernier à Schladming.

"En termes de place (7e), ce n'est pas forcément mieux, mais en termes de sensations c'est beaucoup mieux, avouait-il alors. Ça fait du bien aussi de pouvoir sentir que j'arrive à skier, à attaquer, mettre tous mes moyens dans le ski. Il faut encore que j'arrive à trouver quelques améliorations, mais je suis plus dans le bon wagon que dans le passé". Mais si le Français peut travailler aussi "sereinement" à trouver les bons réglages en géant, c’est aussi parce qu’il n’a jamais été aussi performant de sa carrière en super-G.

Cet hiver, "Pintu" compte déjà deux tops 5 dans la discipline, soit autant que sur les trois dernières saisons, et est monté sur le podium à Beaver Creek (3e), son premier en Super-G en Coupe du monde depuis huit ans et … sa 3e place à Beaver Creek, déjà ! Des résultats qui font du bien dans une saison si compliquée, mais tellement surprenants pour une discipline que le Tricolore travaille bien peu. "Je suis régulier en super-G, toujours aux alentours du top 10, explique-t-il. C’est une discipline que je pratique pourtant très peu, voire pas du tout, mais c’est ma meilleure saison en super-G. Il y a des bonnes choses". Et même quand le résultat n’est pas du bon côté, comme lors du premier super-G de Cortina (12e), il démontre la qualité nouvelle du Français dans la discipline, souvent tout proche des avant-postes.

"Je tourne régulièrement autour du podium cette année, c’est serré, on aimerait que ça penche du bon côté, avouait-il après le deuxième super-G dans les Dolomites. Je suis constant, mais maintenant il faudrait faire un bond en avant pour aller chercher le podium". Dimanche, c’est neuf centièmes qui auront manqué au Tricolore pour monter sur un deuxième podium cet hiver. "Il ne faut pas grand-chose pour être en dehors du podium : une petite faute et on recule beaucoup, raconte le Tricolore. Il suffit aussi qu’une journée soit nuageuse au début et claire à la fin et on recule énormément, comme hier (samedi)". Mais Pinturault confirme sortie après sortie sa médaille de bronze aux Mondiaux 2021 de… Cortina.

Une médaille qu’il devra défendre à l’occasion des Championnats du monde de Courchevel-Méribel, en février. Des Mondiaux qui devraient pousser le Français à se reposer dans les prochains jours, quitte à délaisser l’étape de Chamonix, ultime passage avant les Mondiaux. "Le slalom de Chamonix, ce n’est pas ma priorité, estime franchement le Tricolore. D’abord, je vais essayer de me reposer, puis on va même se poser la question de savoir si on y va ou pas".

Car, à Courchevel, le programme du champion du monde 2019 du combiné, et quadruple médaillé mondial,sera une nouvelle fois chargé. "Il y aura super-G, géant et combiné, c’est certain, estime le vainqueur du gros globe il y a deux ans. On verra pour le parallèle et le slalom, à la fin". Comme toujours, Alexis Pinturault fera partie des favoris pour le combiné, même si sa forme en slalom peut inquiéter, et de candidat au podium au géant, même si son dernier podium date de janvier 2022. La différence, c’est qu’il est aussi devenu un vrai outsider en super-G. Peut-être même la discipline où il a le plus de chance de décrocher une 6e médaille individuelle aux Mondiaux. Et ça, personne ne l’attendait.