Sotchi 2014 : Bode Miller en larmes après sa médaille de bronze du super-G

Bode Miller est un roc qui peut se fissurer, un champion qui peut être submergé par l’émotion. Une fois sa médaille de bronze du super-G confirmée, dimanche matin à Rosa Khoutor, l’Américain n’a pu retenir ses larmes dans l’air d’arrivée, tombant dans les bras de son épouse. Si "gagner cette médaille est magnifique", comme il l’a confié après la course, il a été aussi ému parce que "l'année dernière a été personnellement très difficile". En l’espace de quelques mois, son épouse a perdu leur enfant en cours de grossesse, il a subi le décès de son jeune frère Chelone, qui aurait pu être à Sotchi en snowboardcross, et a perdu la garde de son fils.

Cette médaille apparaît aussi comme une libération sur le plan sportif. Après ses échecs en descente (8e) et en super-combiné (6e), dont il était un des favoris, le skieur du New Hampshire abattait probablement sa dernière carte de ces Jeux, et de sa carrière. Miller ne sera sûrement pas à Pyeongchang mais est d’ores et déjà devenu le plus vieux médaillé olympique de l’histoire en ski alpin. A 36 ans et 127 jours, il a fait mieux que la légende Kjetil André Aamodt, âgé de 34 ans et 169 jours lors de son quatrième titre à Turin.

Le champion américain totalise désormais six breloques olympiques, devenant le deuxième sportif plus médaillé de son pays aux JO d’hiver, derrière Apolo Anton Ohno (short track) et à égalité avec Bonnie Blair (patinage de vitesse). A une seule reprise, il s’est paré d’or, avec le combiné à Vancouver. Sur la deuxième marche du podium, il y est monté trois fois, sur le combiné et le géant en 2002 et sur le super-G en 2010. A Sotchi, il a obtenu sa deuxième médaille de bronze, lui qui s’était contenté de ce métal lors de la descente en 2010.

S’il est superstitieux, Bode Miller pourra s’attacher au numéro 13, son dossard du jour. C’est déjà celui qu’il portait lors des deux entraînements de descente qu’il avait remportés. Malheureusement pour lui, sur les épreuves de descente et de super-combiné, il l’avait cédé pour le 15 et le 24. Il s’était alors plaint d’une neige trop molle pour lui correspondre, tant les températures sont douces depuis le début des Jeux. Mais "l’homme chewing-gum", comme il est surnommé, a su surmonter cette nouvelle épreuve. Pour finir en beauté ?