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Muzaton : "Il n’y a pas de calculs à faire à Kitzbühel, il faut avoir envie de dominer la piste"

Simon Farvacque

Mis à jour 20/01/2022 à 22:44 GMT+1

COUPE DU MONDE - Jeudi, le mythe Kitzbühel avait un double goût d’inachevé. La seconde descente d’entraînement a été rabotée de près de cinquante secondes, sous les yeux d’un public clairsemé, une jauge de 1000 personnes ayant été instaurée. Deuxième sur la Streif en 2021, le Français Johan Clarey a signé le deuxième chrono du jour avant de s’arrêter à notre micro, comme Maxence Muzaton notamment.

Muzaton : "Je n’ai pas trop de questions à me poser, il faut que je m’envoie"

Il a acquiescé avant même la fin de la question. Oui, Johan Clarey se sent comme chez lui à Kitzbühel. "Je coche ce rendez-vous chaque année.C’est un endroit où je me sens bien", a-t-il confirmé à notre micro ce jeudi, interrogé par notre consultant Gauthier de Tessières, à l’issue de la deuxième descente d’entraînement de la semaine, sur la mythique Streif.
Il y a les sensations mais il y a surtout les résultats : quatrième et deuxième en descente à Kitzbühel l’an passé, Clarey y avait vécu "une semaine de rêve", après avoir déjà goûté au podium sur cette piste en 2017. "J’espère vivre la même (cette année), je suis relax, je vais tout faire pour", déclare le skieur français de 41 ans, qui rappelle son statut d’outsider : "Il ne faut pas non plus attendre des exploits de ma part tous les ans."
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"Cela n’allait pas m’entamer physiquement"

Jeudi, Clarey a signé le 2e temps de la seconde répétition générale, effectuée depuis un départ abaissé, en raison de conditions atmosphériques capricieuses. Seul l’Italien Christof Innerhofer a fait mieux que lui, pour 16 centièmes. La concurrence a été reléguée à près d’une seconde. "Je n’ai pas fait de faute, contrairement à beaucoup d’autres mecs… donc les temps ne veulent pas trop dire grand-chose", modère-t-il.
Se montrer à son avantage à la veille du grand rendez-vous - vendredi à 11h30, avant une deuxième descente dimanche à 13h30 -, cela reste tout bon pour la confiance. D’autant plus qu’il n’avait pas tant d’énergie à "perdre" que sur le parcours complet. "J’ai essayé de pousser à fond, c’était court (descente gagnée en 1’10", contre 1'56" la veille NDLR) donc cela n‘allait pas m’entamer physiquement, explique-t-il. Je fais un bon run, je suis content."
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Piccard, 7e temps surprise

Content, Roy Piccard le semblait encore plus, à son arrivée en zone mixte. Dossard 49, temps n°7. Sacrée performance, n’est-ce pas ? "Cela fait du bien ! J’étais très à l’aise, s’enthousiasme le Français de 28 ans. Mercredi (43e), cela faisait trois semaines que je n’avais pas mis les skis de descente, à cause du Covid. Il me fallait bien cette descente d’échauffement pour trouver deux ou trois sensations sous le pied." C’est donc chose faite, même si l’amélioration de la visibilité, sur les coups de midi, tend à relativiser son chrono.
"Après, il n’y avait pas le haut… et c’est le haut mon calvaire", ajoute Piccard, rappelant que les skieurs n’ont pas eu à se frotter à la fameuse "souricière" ce jeudi. Pour Maxence Muzaton, cela pourrait jouer aussi : "Si on part de tout en haut, ma mise en action sera importante, hier (mercredi) je perds huit dixièmes en neuf secondes, c’est quand même énorme". En revanche, sa capacité à arriver sur la portion plane à pleine vitesse est un atout.
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Pas de place pour les questions ?

Le skieur de la Plagne, 5e à Kitzbühel en 2020, sait que sa place à Pékin, pour les Jeux olympiques (4-20 février), dépend de ce qu’il va produire en cette fin de semaine. Mais l’Hahnenkamm est une montagne plus grande que toutes les réflexions susceptibles de parasiter son ski : "Jen’ai pas trop de questions à me poser, il faut que je m’envoie, il n’y a pas de calculs à faire à Kitzbühel, il faut avoir envie de dominer la piste (…) J’ai déjà su le faire très bien par le passé."
"L’idée c’est de choisir son plan d’attaque et de s’y tenir", résume quant à lui Matthieu Bailet, dont la sélection pour les JO a été officialisée mercredi, tout comme celle de Johan Clarey du côté de la vitesse tricolore. Un jour, il espère se retrouver dans le portillon de départ avec l’ambition légitime de l’emporter. Mais le Niçois estime qu’il lui reste des étapes à franchir pour cela.
Il se cherche encore, sur la Streif. "Je prends mes repères, je tente des lignes, je veux trouver mes propres solutions pour chercher un résultat cette saison, détaille Bailet. Mais aussi construire pour un jour aller chercher cette victoire, ici. C’est le rêve du descendeur." La reconnaissance ultime au sein de cette caste, comme nous l’a soufflé l’ancien skieur Marco Büchel, que l’on a croisé dans l’aire d’arrivée.
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"Plus fort que les Mondiaux ou les JO"

"Dans la famille des descendeurs, être vainqueur à Kitzbühel, c’est plus fort que les Mondiaux ou les JO", estime celui qui a triomphé en super-G sur la piste autrichienne, en 2008, et pris la deuxième place en descente, deux ans plus tôt. Les portes de la gloire vont peut-être s’ouvrir à un as de la vitesse ce vendredi, ou dimanche.
Le tout dans une ambiance feutrée et inhabituelle, due au faible nombre de spectateurs autorisés à assister aux épreuves (jauge de mille personnes, NDLR), en raison de la crise sanitaire. Cela change la donne pour Clarey, qui a connu tant de fois l’ambiance survoltée de Kitzbühel (douze participations). "Il faudra faire avec… et l’an dernier cela m’a bien réussi, quand même", souligne-t-il malicieusement.
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