La renaissance de Riesch

L'Allemande Maria Riesch a été la première surprise de remporter vendredi la descente de Lake Louise, première épreuve de vitesse de la saison de Coupe du monde dames, après une saison blanche passée à soigner les séquelles d'une blessure à un genou. Dans l'aire d'arrivée de la piste "Olympic", consciente, sans plus, d'avoir fait de son mieux pour sa première descente en un an, la jeune Bavaroise de 22 ans a longtemps secoué la tête en regardant son temps sur le tableau lumineux: 1 min, 51 sec, 31/100, un chrono qui, malgré son incrédulité et le passage ultérieur des favorites, devait rester le meilleur de la journée.

Certes, Riesch, jamais dans le coup lors des trois entraînements disputés dans les Rocheuses Canadiennes, a bénéficié d'un coup de pouce du sort. Partie avec le dossard 10, elle fut la dernière de la "première course" à rejoindre l'arrivée. Au départ avec le 11, la Suédoise Jessica Lindell-Vicarby n'a jamais coupé la ligne, victime d'une mauvaise chute, sans doute due aux médiocres conditions de visibilité, et évacuée par hélicoptère.

L'intervention des secours, qui a provoqué une interruption de plus de 20 minutes, a fondamentalement bouleversé la première descente de la saison, empêchant les favorites parties avec un dossard élevé alors que le soleil avait complètement disparu, d'approcher le temps de Riesch.

Au delà du coup de chance de Riesch, le podium de Lake Louise signe la fin de la série victorieuse des Autrichiennes (trois victoires en autant de courses depuis le début de la saison) et semble annoncer un coup de jeune sur le circuit féminin. Si l'Américaine Lindsey Kildow (2e), victorieuse de la descente de Lake Louise il y a deux ans, et l'Italienne Nadia Fanchini (3e) sont des skieuses déjà accoutumées à la victoire, elles rendent près de dix ans aux Renate Götschl (15e) et autres Alexandra Meissnitzer (18e) qui ont dépassé la trentaine. A 22 ans et un mois, Kildow est en effet la plus vieille des trois meilleures du jour.

Onze mois après sa grave blessure au ligament croisé d'un genou, Riesch, polyvalente par excellence, n'a eu besoin que de trois courses de mise en jambes avant de se rappeler au bon souvenir de ses rivales en remportant la quatrième course de Coupe du monde de sa carrière - un slalom, un super-G, deux descentes.

"C'était ma première vrai descente depuis ma blessure ", rappelait Riesch alors qu'elle attendait, dans l'aire d'arrivée, la reprise de la course et le passage des meilleures, sans penser un instant à la victoire à venir. Côté françaises, la meilleure du jour a été Ingrid Jacquemod (9e en 1:51.52), tandis que Marie Marchand-Arvier a été l'autre représentante Tricolore a se classer dans les points (30e/1:53.93).