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JO Pékin - Slalom - "Ça m'a aidé d'être 6e de la première manche" : Noël, tapi dans l'ombre pour mieux foncer vers l'or

Laurent Vergne

Mis à jour 16/02/2022 à 14:41 GMT+1

JEUX OLYMPIQUES D'HIVER – Intouchable en tout début de saison, Clément Noël avait ensuite connu des difficultés. Pour les Jeux, ce n'était pas plus mal de débarquer à Pékin un peu plus en retrait. Idem mercredi. En terminant 6e de la première manche, le Français a laissé la pression aux autres avant d'exploser le second tracé. Quand il skie à ce niveau, Noël est intouchable.

Quand Clément Noël comprend qu'il est champion olympique : sa joie et les larmes de son coach

Clément Noël a choisi le meilleur moment pour sortir LA manche. Celle qui a mis tout le monde d'accord et l'a installé sur le toit de l'Olympe des slalomeurs. A Pékin, sur le second run, on a retrouvé le Noël du tout début de saison.
Celui qui avait surclassé la concurrence à Val d'Isère en ouverture de l'hiver (meilleur temps des deux manches) puis avait continué sur le même rythme à Madonna di Campiglio (meilleur temps de la première manche) avant de tout perdre sur le dernier piquet de la deuxième manche alors qu'il allait s'imposer avec une avance monstrueuse. Un coup dur qu'il a mis du temps à digérer. Mais ce fut, peut-être, un mal pour un bien.
"Je pense que, psychologiquement, ce qui est le plus dur quand on arrive sur les Jeux, c'est d'avoir la pancarte", estime Jean-Pierre Vidal, consultant d'Eurosport et champion olympique du slalom lui aussi, il y a tout juste vingt ans, à Salt Lake City. Redescendu au 6e rang de la Coupe du monde de la spécialité avant de se rendre en Chine, Noël a eu la paix et tout cela l'a sans doute aidé à gérer au mieux son séjour à Pékin, tout comme cette journée décisive.
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C'est son jour de gloire : La deuxième manche en or de Noël

Foss-Solevagg : "Il mérite cette médaille d'or"

"J'ai plutôt bien géré la journée et je n'étais pas trop tendu au départ, j'avais juste la tension qu'il fallait pour être 100% concentré, explique-t-il. Ce n'est pas une journée agréable à passer, ça reste des moments où on est dans l'attente, toujours un peu sous tension. J'ai essayé de décrocher un peu entre les deux manches, j'ai toujours eu des gens autour de moi pour discuter. J'aime bien avoir des gens autour de moi, ne pas me retrouver seul, sinon je pense trop."
Cet hiver, il a probablement trop pensé par moments. Sur certaines manches. Mais s'il n'avait plus connu la victoire depuis son festival à Val, intrinsèquement, Noël restait le plus rapide. "On sait que c'est le meilleur, notamment dans les pentes, dans le mur, selon Vidal. Ce titre est complètement mérité. C'est le meilleur skieur du monde. Il n'avait pas pu le confirmer sur le début de saison, mais aujourd'hui, il confirme toute sa classe."
Champion du monde en titre et médaillé de bronze mercredi à Pékin, Sebastian Foss-Solevagg n'est pas loin d'être du même avis que Jean-Pierre Vidal. "En début de saison, il était évident qu'il était le plus rapide. Il avait gagné avec plus d'une seconde d'avance, rappelle le Norvégien. Il a été malheureux à Madonna après ça mais il était toujours très fort. Je dirais qu'il mérite cette médaille d'or parce que je pense qu'il est le slalomeur le plus rapide du monde en ce moment."
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La chute au pire moment : Largement en tête, Noël a tout gâché sur la dernière porte

Quand on gagne avec un écart pareil, c'est qu'on a surclassé les autres
Sur la seconde manche de ce slalom olympique, ce fut le cas. On a retrouvé le Noël de décembre, celui qui volait entre les piquets et lâchait les chevaux tout en maîtrisant chaque geste, chaque mouvement de terrain. Pourtant, il n'avait viré qu'en 6e position après le premier run. Mais là encore, avec un peu de recul, c'était sans doute l'idéal, histoire de ne pas s'élancer avec une enclume sur les skis au moment décisif.
Le Vosgien en convient : "Ça m'a peut-être aidé d'être 6e de la 1re manche..." Sur la seconde, il y a vraiment eu lui et les autres. En coupant la ligne d'arrivée, il avoue avoir été "surpris par les écarts. Je savais que j'avais fait une bonne manche, je ne m'étais pas posé trop de questions, mais j'ai quand même été surpris parce que je n'étais pas complètement sûr que c'était très bien." Il restait cinq concurrents, mais pas un ne s'approchera de lui.
"Il a surclassé la concurrence, quand on gagne avec un écart pareil, c'est qu'on a surclassé les autres, dit Jean-Pierre Vidal. Derrière, ça se tient, mais lui a mis six dixièmes. C'était du très grand Clément Noël sur cette seconde manche. Il a été très bon, surtout sur la partie finale. Là, il a un ski magnifique, il est super court, super tôt, alors qu'on voit par exemple Strolz, qui a skié un peu plus dur. C'est mérité et c'est tellement beau d'avoir un Français champion olympique."
Le serait-il devenu s'il avait tout cassé tout au long de la saison ? Ou s'il avait survolé la première manche dans ce slalom olympique ? On ne le saura jamais, mais en termes d'état d'esprit, la configuration de son hiver comme son positionnement avant de s'élancer sur le second tracé ont placé Noël dans les meilleures dispositions possibles pour qu'il produise son meilleur ski au moment le plus important de sa carrière.
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Vidal sur la performance de Noël : "Il a surclassé tous les autres skieurs"

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