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Noël savoure sa médaille en chocolat : "C'est déjà plus que je ne l'espérais"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 22/02/2018 à 11:46 GMT+1

PYEONGCHANG 2018 - Quatrième du slalom olympique, jeudi à Pyeongchang, Clément Noël est passé à quatre centièmes de réaliser une performance majuscule. L'avenir lui appartient.

Clement Noel après le slalom des JO

Crédit: Getty Images

On appelle ça "prendre date". Quatrième du slalom olympique jeudi matin, Clément Noël s'est présenté au monde entier avec un culot certain et un talent sur les skis qu'on ne peut plus négliger ou sous-estimer. A 20 ans, 21 en mai prochain, le tout récent champion du monde juniors de la discipline apparaît comme un potentiel futur leader des Tricolores en slalom. Avec la petite particularité d'être le seul Bleu à ne pas être originaire de Savoie. C'est un enfant né dans un pays plutôt habitué au nordique qui va prendre la relève en alpin.
Un temps sur la boite après sa superbe seconde manche, le Vosgien a loupé la première et plus grande médaille de sa carrière pour seulement quatre minuscules centièmes. Ce court laps de temps est allé en faveur de l'Autrichien Michael Matt, qui a rattrapé un peu moins d'une demi-seconde en lâchant tout sur le tracé coréen quelques instants plus tôt. Rageant, frustrant, oui. Mais prometteur. Il lui a juste manqué un bas de parcours plus propre pour réussir son coup. Tout le reste a été bon. Noël, c'est le slalomeur moderne par excellence. Il ne laisse rien en chemin.
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Clément Noel à Pyeongchang 2018

Crédit: Getty Images

Une place en équipe de France gagnée en janvier

"Je suis très content de ma course. Le fait d'être seulement à quatre centièmes du podium, c'est ainsi, ça se joue n'importe où sur le tracé, la moindre petite faute", a analysé avec plein de recul le petit nouveau de l'équipe de France. "C'est déjà plus que je ne l'espérais, je me m'attendais pas à participer aux JO il y a quelques semaines."
L'histoire de Noël a failli tout avoir du conte de fées. Intégré en équipe de France A au cours de la saison, le skieur de Ventron a grimpé les marches avec une vitesse hallucinante. Mais rien de sa progression fulgurante n'a été le fruit du hasard. Champion de France de slalom surprise à Lelex en mars 2017 devant les ténors de l'équipe de France, Noël avait posé les premières pierres de son ascension programmée il y a un peu d'un moins d'un an avant de bâtir son passage chez les grands en posant pierre par pierre. "Il me fait penser à moi", glissait d'ailleurs un Jean-Baptiste Grange admiratif à l'époque.
Il y a un an, l'aspirant disputait encore les épreuves FIS, destinées aux jeunes skieurs débarquant sur le circuit pour gratter leurs premiers points FIS, indispensables pour évoluer en Coupe d'Europe et Coupe du monde. Performant en Coupe d'Europe en début de saison (podiums à Obereggen et Kronplatz début décembre), le skieur de Val d'Isère a de suite pris le train bleu pour ne plus le quitter. Ses résultats lui ont permis d'intégrer l'équipe de France olympique au tout dernier moment au détriment de l'expérimenté Julien Lizeroux.

Un peu de Kristoffersen dans le parcours

S'il a fallu trois courses - la première disputée à Madonna di Campiglio le 22 décembre dernier - pour se faire à l'air de la Coupe du monde, le Français a ensuite fait parler ses qualités en décrochant deux tops dix consécutifs à Kitzbühel sur la Ganslern (8e) puis à Schladming sur la mythique Planai et son slalom nocturne qui a souvent servi de déclic chez les futurs ténors (ndlr : Henrik Kristoffersen y avait remporté son premier succès en Coupe du monde en janvier 2014). Dans le parcours, Noël a suivi les traces du Norvégien qui avait été sacré champion du monde juniors la même année que ses premiers Jeux.
Nöel n'a pas été le seul slalomeur à se mettre en évidence lors du slalom disputé dans la station de Yongpyong. Comme en géant, les Bleus ont réussi un beau tir groupé grâce aux belles performances d'Alexis Pinturault (5e) et Victor Muffat-Jeandet (6e). Voir deux Français dans le top 5 du slalom olympique, ce n'était pas arrivé depuis le doublé effectué par Jean-Pierre Vidal et Sébastien Amiez à Salt Lake City en 2002. C'est dire si la performance a de quoi être soulignée.
Dans son malheur, l'équipe de France a peut-être regagné une équipe de slalom capable de jouer à nouveau les premiers rôles. Le chemin sera long, tortueux, probablement stoppé par les blessures, mais il a le mérite d'être réel. La médaille en chocolat c'est rageant, mais le chocolat c'est délicieux.
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