Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

"Une vie extraordinaire"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/12/2010 à 19:40 GMT+1

A 25 ans, Dominique Gisin compte trois victoires en Coupe du monde. Mais également huit opérations des genoux. Troisième de la 2nde descente de Lake Louise le week-end dernier, la Suissesse se présente chez elle, à St-Moritz, avec l'objectif de briller lors du Super-G, samedi (11h30).

ALPINE SKIING 2010-2011 Lake Louise Dominique Gisin

Crédit: Zoom

DOMINIQUE GISIN, votre saison a débuté à Lake Louise le week-end dernier. Quel bilan en avez-vous tiré avant d'aborder St-Moritz ?
D.G. : J'ai plutôt bien lancé mon hiver. Je n'ai pas pu produire le ski que je voulais, mais il y avait pas mal de bonnes choses. Je suis rentré avec un podium (3e de la seconde descende, samedi) et une 9e place en Super-G. Ces deux résultats sont encourageants et me laissent envisager le meilleur pour la suite de la saison. Je sais aussi que je me suis bien entraînée cet été. Je suis ravie de mon matériel. Après, je sais aussi que je peux skier encore mieux qu'à Lake Louise. Je compte le montrer dès ce week-end, à St-Moritz.
Après de bons entraînements, n'avez-vous pas été déçue par votre 15e place lors de la première descente ?
D.G. : Complètement. Terminer 15e a été une vraie déception. Pas forcément en raison de la place mais plutôt à cause du ski que j'ai produit. Du départ jusqu'à l'arrivée, j'ai accumulé les erreurs. Je n'ai jamais été sur la bonne ligne. Le lendemain, j'ai décidé d'être un peu plus calme et de skier comme je sais le faire. Je ne voulais pas en rajouter et ça a payé.
Votre troisième place lors de la seconde descente a redonné quelques couleurs au clan helvète, assez moribond depuis l'ouverture de la saison...
D.G. : C'est vrai qu'on a eu un peu de mal depuis l'ouverture à Sölden. Ce podium nous a fait du bien. Chaque année, on connaît un peu toujours les mêmes débuts de saison. Dans les disciplines techniques, on a du mal. C'est donc normal de ne pas nous voir aux avant-postes avant les épreuves de Lake Louise. Mais cette équipe de vitesse a vraiment de la qualité. Je pense qu'on fera encore mieux dans les semaines à venir.
Votre compatriote Lara Gut revient au plus haut niveau après deux hivers difficiles. Quel rapport entretenez-vous avec elle ?
D.G. : On ne côtoie Lara que pendant la saison. Pendant la préparation, elle s'entraîne toute seule. On ne la voit pas beaucoup. A Nakiska (au Canada), on a pu passer un peu de temps avec elle. C'était bien. C'est vraiment "cool" qu'elle ait pu revenir au sein de l'équipe, surtout après sa grosse chute (à Saas-Fee, hanche droite déboîtée). C'est une athlète de grande qualité, une grande technicienne. Elle apporte beaucoup de choses aux autres skieuses suisses. Quand je suis à ses côtés, j'en profite car elle me fait progresser. Et inversement.
En 58 départs de Coupe du monde, vous avez gagné à trois reprises. Pouvez-nous nous résumer rapidement ces trois victoires ?
D.G. : On se souvient toujours très bien des victoires. Merci de me poser cette question (Rire.). A Altenmarkt, je remporte ma première descente. C'était vraiment spécial car c'est ici que j'avais fait mon premier podium (le 13 janvier 2007). Quelques jours avant, j'avais complètement raté ma descente à St-Moritz, notamment à cause du vent. A Altenmarkt, les entraînements qui ont précédé la course n'avaient pas été extraordinaires, mais je me sentais bien. C'est une piste que j'apprécie. Je me souviens être partie trop tôt dans le portillon de départ. J'ai eu un moment d'hésitation. Je me suis alors dit que je devais donner le maximum pour rattraper le temps que j'avais cru perdre. Je n'ai jamais aussi bien skié qu'en Autriche. Pour moi, c'était le run parfait. Les sensations étaient incroyables. J'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver.
picture

ALPINE SKIING 2010-2011 Lake Louise Dominique Gisin

Crédit: Zoom

Et puis, la deuxième victoire a suivi à Cortina d'Ampezzo, la semaine d'après...
D.G. : C'est ça ! Il avait beaucoup neigé toute la semaine. Chaque jour, 50 cm tombaient. Le mercredi, on était quasiment sûrs que les épreuves allaient être annulées. Mais les organisateurs ont fait un gros travail pour nous proposer une belle piste. Après un début de course correct, je me souviens avoir fait une grosse faute après la Tofana. Quand j'ai franchi la ligne, je n'étais pas du tout contente de moi. Cortina, ça reste aussi la victoire de mon technicien. Les skis que j'avais, c'était des fusées.
Enfin, le Super-G de Crans Montana, le 7 mars dernier...
D.G. : Là-aussi, l'histoire est un peu particulière car je sortais d'une saison compliquée marquée par quelques chutes, notamment à Are et à Whistler, aux Jeux. Trois semaines avant, j'avais subi une opération à un genou. Le samedi, j'avais fait une descente horrible (38e). J'étais extrêmement déçue. La soirée qui a suivi, je l'ai passée à parler avec mon coach. Je m'étais dit que j'avais encore une chance de faire quelque chose avant les finales. Si je voulais y participer, il fallait faire un résultat à Crans Montana. Le dimanche, il y avait beaucoup de vent. Le public s'était déplacé en masse. Je me sentais toute petite. C'était génial.
La quatrième peut-elle avoir lieu à St-Moritz ?
D.G. : Je le souhaite. Ce week-end, je ne prendrai part qu'au Super-G, samedi. C'est toujours plaisant de skier chez nous, en Suisse, devant nos supporters. A St-Moritz, l'équipe est toujours très forte. On espère donc briller ce week-end.
Depuis trois saisons, vous skiez avec du matériel Dynastar. Comment se passe votre collaboration avec la marque française ?
D.G. : C'est exceptionnel. Il y a trois ans, je sortais d'une saison très moyenne et ils sont venus vers moi pour savoir si je voulais les rejoindre. A l'époque, Sylviane Berthod était chez eux et ne m'en disait que du bien. D'ailleurs, pour l'anecdote, le technicien qu'elle avait travaille à mes côtés aujourd'hui. Travailler avec Dynastar était l'opportunité d'une vie. Je ne pouvais pas me permettre de la rater. Je ne l'ai jamais regretté.
A 25 ans, vous comptez sept opérations des genoux. On ne doit pas être loin d'un record...
D.G. : Huit, en fait (Rire.) après celle de la saison dernière. On me dit souvent que je suis courageuse d'être revenue après chaque opération. Mais ce n'est pas forcément du courage. Quand on aime quelque chose dans la vie à ce point, c'est naturel de se battre pour revenir au top. C'est notre métier mais c'est aussi une passion. J'ai une vie extraordinaire, je n'ai pas le droit de me plaindre.
picture

ALPINE SKIING 2010-2011 Lake Louise Dominique Gisin

Crédit: Zoom

SUIVEZ TOUTE LA SAISON DE SPORTS D'HIVER SUR EUROSPORT FRANCE ET SUR EUROSPORT PLAYER.
SUIVEZ L'ACTUALITE DES SPORTS D'HIVER SUR TWITTER : http://twitter.com/FXR_eurosportfr
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité