Saint-Moritz - Romane Miradoli : "En Super-G, j'ai l'impression que mes skis sont le prolongement de mes pieds"

C’est ce qu’on appelle une réaction de championne. Alors qu’elle sortait d’un début de week-end apocalyptique à Saint-Moritz après deux descentes loin de ses attentes, Romane Miradoli a offert un tout autre visage ce dimanche. . "Ce que j'ai appris en super-G au cours des années, c'est qu'on est souvent à la limite, et parfois on rate une porte, a-t-elle expliqué après la course. J'ai essayé d'être très forte sur les skis. Le plus dur en super-G, c'est de me persuader que je peux le faire." Agressive, engagée, ultra précise dans le mur, la Française s'en était persuadée pour aller décrocher la 3e place du Super-G remporté par l’Américaine Mikaela Shiffrin. Un résultat qui fait beaucoup de bien à la Haut-Savoyarde.

"Je suis vraiment contente, avouait-elle dans l’aire d’arrivée. Je sors de deux journées pas faciles. J’ai eu du mal hier après ma sortie de vendredi, mais aujourd’hui (dimanche) j’ai réussi à tourner la page et à essayer d’être focalisé juste sur ce que j’avais à faire, et à ne pas trop réfléchir". Une performance d’autant plus satisfaisante que la Tricolore n’avait encore jamais accroché le moindre top 10 sur la piste suisse. "C’était vraiment le but : prendre du plaisir et jouer avec cette piste que j’ai toujours aimée mais qui ne m’avait jamais trop réussi", raconte la Française, qui signe son 2e podium seulement en Coupe du monde après sa victoire… en Suisse déjà, à Lenzerheide l’an dernier. Et c’était déjà en Super-G, SA discipline de prédilection, définitivement.

"En Super-G, j’ai l’impression que quand je mets mes skis, c’est le prolongement de mes pieds, plaisante-t-elle avant de poursuivre plus sérieusement. J’ai énormément de plaisir aussi à skier en descente mais voilà… Après, c’est chouette de faire plusieurs disciplines et de ressentir ce manque de la discipline et de la retrouver au fur et à mesure. Je pense que c’est ça qui fait qu’aujourd’hui je prends du plaisir à chaque fois que je remets les skis de Super-G. C’est parce que ça m’a toujours manqué". Mais retrouver les skis de Super-G est plus efficace que retrouver ceux de descente. Surtout après l’incident de vendredi, lorsque la Haut-Savoyarde a perdu l’un de ses skis lors de la première descente.

"Samedi, j’étais hyper tendue au départ, avoue-t-elle pour SkiChrono. J’étais focalisée sur le pied gauche où j’ai perdu mon ski la veille. J’espère qu’il n'y aura bientôt plus de différence entre la descente et le super-G. J’essaie de travailler mentalement là-dessus. Je ne l’ai pas toujours forcément abordé du bon côté mais voilà je construis étape par étape". Avec, en ligne de mire, les championnats du monde de Courchevel-Méribel, en France, en février. Un objectif auquel Romane Miradoli ne veut pas encore penser.

"Les Mondiaux, ça parait tellement loin pour le moment que je ne regarde même pas encore, explique la Tricolore. J’ai envie de prendre les jours les uns après les autres, une course après l’autre et je continue de construire. Le but c’est d’arriver en pleine forme aux Mondiaux et il se passera ce qui s’y passera. Mais pour l'instant, j’ai juste ensuite de profiter et de continuer de me régaler comme je le fais actuellement". Avec des 2e places, c’est encore plus facile d'en proditer.