Descente de St. Moritz | Vainqueure sept ans après, Lindsey Vonn et le bonheur simple d'une victoire en Coupe du monde

Il s'est écoulé 2 830 jours entre la descente de Are le 14 mars 2018 et ce 12 décembre 2025, date de la 83e victoire en Coupe du monde de Lindsey Vonn, lauréate de la descente de St Moritz. La simple lecture de son palmarès raconte un vide de sept ans, ce qui est on ne peut plus faux, mais l'écart entre ces deux succès dit tout de ce que peut être la trajectoire d'une immense championne comme elle. Il permet aussi de mesurer le bonheur que Vonn a ressenti.

Ce n'était pas tant l'idée que son retour à la compétition après cinq ans d'arrêt était désormais un succès qui l'a faite tomber à la renverse dans l'aire d'arrivée de St. Moritz où le public suisse a assisté à un moment d'histoire, plutôt l'incroyable vitesse qu'elle avait accumulée dans une deuxième partie de descente qui a rappelé à tout le monde quelle immense skieuse elle avait été, ce qu'elle est encore à l'évidence. Si son podium en toute fin de saison dernière n'avait pas suffi, Vonn a livré un argument, irréfutable celui-là.

Cette semaine, elle avait confié à une autre championne, notre consultante Viktoria Rebensburg, que son retour n'avait qu'un but : Milan-Cortina 2026 et sa descente pour un deuxième titre olympique. On osera dire qu'un premier succès sur le chemin ne gâche à rien au plan qu'elle a tracé depuis qu'elle a décidé de rouvrir le livre de sa carrière, au contraire. "Mon but, c'est Cortina, a d'ailleurs rappelé l'Américaine de 41 ans à notre micro, et je suis prête maintenant". De là à dire qu'elle avait besoin de le faire une fois pour se persuader qu'elle pouvait le réussir sur la plus grande scène, il n'y a qu'un pas…

Mais on pourrait évoquer les JO de 2026 ou l'incroyable deuxième partie de sa course pendant des heures qu'on en oublierait d'évoquer l'essentiel : le bonheur simple d'une victoire. "Je viens juste d'appeler mon père et il pleurait, je ne l'ai jamais entendu aussi touché de toute ma vie. Il m'a fait pleurer… Tous mes efforts ont payé", a confié Lindsey Vonn. Sa victoire raconte cette histoire-là, celle d'un pari que beaucoup ont trouvé génial pendant que d'autres le critiquait ou n'y croyait pas, au choix.

"Je savais dès cet été que j'étais sur la bonne voie, a poursuivi l'Américaine. J'avais trouvé les réglages pour skier sans douleur, sans problème, comme je le souhaitais. Je peux désormais me concentrer pleinement sur la vitesse et cela me rend très très heureuse." Tout est là. Sans doute que pour considérer son retour réussi, Vonn n'avait pas tant besoin de gagner que de prendre du plaisir. Ce sentiment simple de pouvoir faire son art comme elle l'entend. A 41 ans, et quand on connaît les raisons de sa première retraite, c'est un immense succès que celui-là.

"J'ai été très surprise de terminer avec une telle avance", souriait encore la vainqueure du jour que l'on a vue les larmes aux yeux. "Je savais que Lindsey pouvait gagner à nouveau, a avoué Sofia Goggia avec qui elle s'est tant battue. Mais une seconde d'avance (98 centièmes), je suis impressionnée. Je sais que je peux faire mieux mais pas tant que ça." A la longue liste de récompenses du jour, on peut donc ajouter l'admiration de ses adversaires.